En Bretagne administrative, la répartition des équipements sur le territoire évolue de manière significative, influencée par les dynamiques démographiques et les transformations des modes de vie.
Cette dynamique a été mise en lumière dans une étude récente de l’Insee publiée en septembre 2024, qui analyse comment les infrastructures s’adaptent aux transformations démographiques et aux nouvelles attentes des habitants. Selon cette étude, la Bretagne compte aujourd’hui 129 bassins de vie, des territoires organisés autour de pôles de services permettant à la population d’accéder aux équipements essentiels. Ces changements témoignent des ajustements nécessaires face à une population croissante et vieillissante, ainsi que des disparités d’accès entre zones urbaines et rurales.
Des bassins de vie structurés et diversifiés
La Bretagne se compose principalement de bassins de vie ruraux, représentant environ 80 % du total régional. Ces bassins se caractérisent par une population moyenne de 18 300 habitants, contre 28 700 pour les bassins urbains de densité intermédiaire et 157 300 pour les bassins de vie urbains denses. Ces derniers concentrent une part importante des équipements de la région, en particulier ceux de la gamme supérieure, tels que les hypermarchés, les lycées ou encore les hôpitaux.
Les bassins ruraux, bien que moins peuplés, offrent également un large éventail d’équipements de proximité (comme des boulangeries, épiceries ou cabinets médicaux), nécessaires au quotidien de leurs habitants. Toutefois, l’accès à ces services reste plus compliqué pour les populations rurales, qui doivent parfois parcourir de plus longues distances pour s’y rendre.
Une répartition des équipements qui suit les besoins de la population
Entre 2013 et 2021, la Bretagne a vu le nombre d’équipements courants augmenter de 9,2 %, un rythme bien supérieur à la croissance de la population (+3,5 %). Cette hausse est particulièrement notable dans les bassins périurbains, où la population connaît la plus forte progression. Ces territoires, situés à proximité des grandes agglomérations, bénéficient d’une dynamique démographique plus intense, favorisant le développement d’équipements adaptés aux besoins des nouveaux habitants.
Le nombre de cabinets d’infirmiers libéraux a ainsi augmenté de 30,4 % (+1 434 cabinets), une croissance révélatrice de l’adaptation du système de santé aux besoins d’une population vieillissante. Dans le même temps, le nombre de cabinets de médecine générale a légèrement diminué, compensé par l’émergence de maisons de santé pluridisciplinaires (+102), répondant à la nécessité de lutter contre la désertification médicale dans certaines zones rurales.
L’évolution des équipements : une question d’accessibilité
L’un des principaux enjeux pour les habitants des bassins de vie bretons réside dans l’accessibilité aux services. En zone rurale, le temps d’accès aux équipements reste supérieur à celui des zones urbaines. Par exemple, un habitant d’un bassin rural non périurbain met en moyenne 6 minutes pour atteindre un équipement de proximité, contre 4 minutes pour les habitants des bassins urbains denses. Cet écart est encore plus important pour les équipements de la gamme supérieure (comme les lycées ou les hôpitaux), où le temps d’accès atteint environ 20 minutes dans les bassins ruraux non périurbains, contre 8 minutes et demie en zone urbaine.
Malgré ces disparités, la situation en Bretagne reste plus favorable que la moyenne nationale. Les habitants, qu’ils soient en milieu rural ou urbain, bénéficient d’un accès plus rapide aux services essentiels, en particulier aux équipements de proximité, qui sont mieux répartis sur l’ensemble du territoire breton.
Une transition vers de nouveaux modèles de services
L’évolution de la répartition des équipements en Bretagne ne se traduit pas uniquement par une augmentation quantitative. En effet, certaines infrastructures traditionnelles tendent à disparaître ou à se transformer pour mieux répondre aux nouvelles attentes des habitants. C’est le cas des bureaux de poste, dont le nombre a chuté de 113 entre 2013 et 2021, une baisse compensée par la création de relais poste et d’agences postales (+105). De même, le nombre de boulangeries a évolué, avec la fermeture de certains établissements dans des communes en déclin démographique, tandis que d’autres ont ouvert dans des zones plus attractives.
Ainsi, l’évolution des équipements en Bretagne reflète non seulement une adaptation aux besoins croissants de la population, mais aussi une reconfiguration des services pour mieux correspondre aux réalités territoriales.
L’étude complète est à retrouver ici
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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