Le célèbre concours de photographie animalière Wildlife Photographer of the Year célèbre en 2024 ses 60 ans. Organisé par le Natural History Museum de Londres, cet événement mondial met en lumière des photographes talentueux, professionnels ou amateurs, venus des quatre coins du globe. Ce concours, à la fois un hommage à la beauté sauvage de notre planète et un cri d’alarme sur l’importance de la préserver, a cette année attiré plus de 60 000 participants originaires de 117 pays.
Le concours offre un regard rare sur la biodiversité mondiale, grâce à 100 clichés lauréats, immortalisant des scènes fascinantes et souvent inattendues de la faune et de la nature. Que ce soit des instants de pure beauté ou des moments montrant l’impact négatif de l’activité humaine sur l’environnement, les photographies racontent toutes une histoire essentielle à notre époque.
Un livre exceptionnel à paraitre
Pour célébrer cette 60e édition, un ouvrage exceptionnel sera publié par les éditions Biotope le 10 octobre 2024. Ce beau livre de 160 pages présentera une sélection des 100 meilleures photographies de la compétition, offrant ainsi au grand public une opportunité unique d’admirer ces clichés exceptionnels depuis le confort de leur maison.
Le livre ne se limite pas à une simple exposition visuelle. Il est conçu pour encourager une réflexion plus profonde sur notre relation avec la nature et l’urgence de la préserver. Les lecteurs seront plongés dans les mondes sauvages, avec des photographies spectaculaires allant des comportements d’animaux aux paysages naturels en danger.
Quelques Clichés Remarquables
A l’approche de l’annonce officielle des lauréats le 8 octobre prochain, découvrez d’ores et déjà 10 des plus belles photos sélectionnées :
Finaliste dans la catégorie « Comportement : Invertébrés »
« Au centre de l’attention » par Georgina Steytler, Australie
Georgina étudie ces abeilles depuis quelques années et guettait cette scène. Allongée sur le sol chaud, rocailleux et brûlé par le soleil, son téléobjectif lui a permis d’obtenir l’image parfaite.
Lorsque les femelles d’Amégille de Dawson émergent au printemps, elles sont entourées de mâles qui rivalisent pour s’accoupler avec elles. Après l’accouplement, la femelle creuse un terrier où elle pondra ses œufs sur les réserves de pollen qu’elle aura préalablement amassées. Les larves s’y développeront et s’y nymphoseront, avant d’émerger à leur tour au printemps suivant.
Lieu : Près de Carnarvon, Australie occidentale, Australie
Hautement recommandé, Comportement : Mammifères
« Morsure mortelle » de Ian Ford, Royaume-Uni
Un appel à la radio a alerté Ian qu’un jaguar avait été repéré sur les rives d’un affluent du fleuve São Lourenço. Agenouillé sur le bateau, il était parfaitement placé lorsque le félin a capturé ce caïman yacare.
La zone humide sud-américaine du Pantanal abrite la plus forte densité de jaguars au monde. Les proies y sont si abondantes que ces grands félins, habituellement solitaires, font preuve d’une grande tolérance vis-à-vis de leurs congénères, certains ont été vus en train de pêcher, de voyager et de jouer ensemble.
Lieu : Pantanal, Mato Grosso, Brésil
Hautement recommandé, Comportement : Mammifères
« Danseuse étoile » de Jose Manuel Grandío, Espagne
L’hiver est la saison préférée de José pour la photographie. Lorsqu’il a repéré cette hermine bondissant dans les airs le dernier jour de son voyage dans l’est de la France, il a vu dans cette performance une « expression de l’exubérance de la vie ».
Les scientifiques qualifient ce comportement de danse, bien que les avis soient partagés quant à ses motivations, allant d’une tentative de confusion des proies à une infection parasitaire. Les hermines sont généralement actives la nuit et se nourrissent de petits mammifères et d’oiseaux.
Lieu : Athose, Bourgogne-Franche-Comté, France
Hautement recommandé, Comportement : Oiseaux
« Précieux cailloux » par Samual Stone, Royaume-Uni
Alors que Samual surveillait l’entrée d’une cavité dans un vieux saule d’un un parc de Londres, il y a vu un couple de choucas y apporter des matériaux pour la construction de leur nid.
Les choucas incorporent des matériaux très divers : brindilles, branches, plumes, laine, mousse, boue et même des excréments d’animaux. Dans le cas présent, ce choucas rapportait des cailloux… on ne peut s’empêcher de se demander comment il est parvenu à les saisir dans son bec, et ce qu’il lui est passé par la tête !
Lieu : Bushy Park, Londres, Angleterre, Royaume-Uni
Hautement recommandé, 10 ans et moins
« Quitter le nid » de Sasha Jumanca, Allemagne/Roumanie
Saha observait ces jeunes chouettes depuis plusieurs jours dans un parc près de chez lui. Il était surpris de les découvrir si près du cœur de la ville.
Les chouettes quittent le nid avant de pouvoir voler. Pendant plusieurs semaines, elles sauteront de branche en branches et grimperont dans les arbres voisins tout en quémandant de la nourriture à leurs parents, avant de s’envoler.
Lieu : Maximiliansanlagen, Munich, Allemagne
Deuxième prix, 10 ans et moins
« Sous les feux de la rampe » par Shreyovi Mehta, Inde
Shreyovi se promenait dans la forêt avec ses parents lorsqu’elle a aperçu cette scène. Elle a couru jusqu’à son père, qui portait les appareils photo, puis s’est couchée sur le sol pour prendre sa photo en contre-plongée.
Réputé pour son avifaune, Keoladeo attire un grand nombre d’oiseaux aquatiques en hiver. Les paons sont des résidents à l’année qui se perchent dans les grands arbres en soirée, et poussent leur célèbre cri. Ils sont plus actifs dans les zones ouvertes à l’aube.
Lieu : Parc national de Keoladeo, Rajasthan, Inde
Hautement recommandé, Océans : voir plus loin
« Fonte en cascade » par Thomas Vijayan, Canada
Pour capturer la magnificence de la calotte glaciaire d’Austfonna, il a fallu une planification méticuleuse et des conditions météorologiques favorables. Ce panorama, issu de l’assemblage de 26 images individuelles, offre une vue estivale spectaculaire de l’eau de fonte plongeant sur le bord du glacier Bråsvellbreen.
Le glacier Bråsvellbreen fait partie de l’Austfonna, la troisième plus grande calotte glaciaire d’Europe.
Ce dôme de glace est l’un des nombreux dômes qui recouvrent les terres de l’archipel du Svalbard. Certains modèles scientifiques suggèrent que les glaciers du Svalbard pourraient totalement disparaître d’ici 400 ans en raison du changement climatique.
Lieu : Svalbard, Norvège
Hautement recommandé, Comportement : Mammifères
« Scène orageuse » par William Fortescue, Royaume-Uni
William mettait à profit la saison des pluies pour réaliser des images spectaculaires des lions sur fond de ciel d’orage dans le parc national du Serengeti.
Chez les lions, les partenaires peuvent s’accoupler plusieurs dizaines de fois au cours de la période où la femelle est réceptive, ce qui n’est pas sans douleur pour la femelle, d’où sa réaction agressive au moment de rompe l’union.
Ce n’est qu’en regardant l’image agrandie que William a remarqué les filets de bave et l’explosion d’insectes provenant de la crinière du mâle au moment où ce dernier s’écarte pour échapper aux crocs de la femelle.
Lieu : Plaines de Namiri, parc national du Serengeti, Tanzanie
Hautement recommandé, Comportement : Mammifères
« Chasseur au clair de lune » par Xingchao Zhu, Chine
En février 2023, Xingchao a suivi un groupe de chats de Pallas sur le plateau glacé de Mongolie intérieure pendant plusieurs jours. Peu avant l’aube, il a réussi à croiser le regard avec ce chat, alors qu’il venait d’attraper une alouette.
L’épaisse fourrure hivernale des chats de Pallas leur permet de survivre à des altitudes allant jusqu’à 5 000 mètres. Peu rapides, ils cherchent à éviter les grands prédateurs, et on pense que leurs oreilles courtes et arrondies leur permettent de regarder par-dessus les obstacles tout en restant cachés.
Lieu : Hulun Buir, Mongolie intérieure, Chine
Hautement recommandé, Océans : Une vue d’ensemble
« Hooked » par Tommy Trenchard, Afrique du Sud
Tommy participait à une expédition de recherche menée par Greenpeace visant à documenter les prises accessoires ou accidentelles de requins par les bateaux de pêche ciblant le thon et l’espadon, et à mettre en évidence l’absence de réglementation efficace de la pêche à l’échelle industrielle dans les eaux internationales.
Chaque année, on estime à environ 80 millions le nombre de requins capturés à l’échelle mondiale. À cause de la pêche, le nombre de requins dans le monde a chuté depuis 1970 et ¾ des espèces de requins sont aujourd’hui menacées d’extinction.
Ces clichés, parmi bien d’autres, constituent un véritable témoignage visuel des merveilles de la nature et des espèces qui peuplent notre planète.
Une vitrine internationale pour la Biodiversité
Le concours Wildlife Photographer of the Year n’est pas simplement un hommage à l’art de la photographie animalière. Il se veut aussi un instrument de sensibilisation face aux menaces pesant sur la biodiversité mondiale. En présentant des images de faune dans leur environnement naturel, les photographes soulignent les impacts dévastateurs des activités humaines, que ce soit à travers la destruction des habitats ou les changements climatiques.
Les photographes, en capturant des moments à la fois émouvants et critiques, poussent les spectateurs à réfléchir aux efforts de conservation nécessaires pour préserver ces environnements fragiles. Chaque photo raconte une histoire : celle d’une espèce menacée, d’un habitat en danger ou simplement de la beauté intemporelle d’un animal sauvage. Le concours devient ainsi une plateforme puissante pour les questions environnementales.
En parallèle de la publication de cet ouvrage, une exposition itinérante présentera ces images dans plusieurs villes du monde, attirant des milliers de visiteurs chaque année. Cette exposition constitue une opportunité unique d’admirer ces œuvres dans un format grandeur nature, tout en renforçant le message central du concours : la nécessité urgente de protéger la nature.
Le concours continue de jouer un rôle essentiel dans la sensibilisation du grand public aux défis environnementaux. À travers des images saisissantes, il incite les spectateurs à agir pour la conservation de la biodiversité. En 2024, alors que nous célébrons ses 60 ans, cette mission est plus pertinente que jamais. Le livre Wildlife Photographer of the Year 2024, avec ses photographies à couper le souffle, sera disponible en librairie et en ligne à partir du 10 octobre 2024, au prix de 34 €
Crédit photo : Wildlife Photographer of the Year 2024 (TDR)
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