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Un sujet tabou : le destin de la France

Notre monde connait un bouleversement qui va probablement mettre un terme à une hégémonie occidentale qui remonte à plus de cinq siècles. Certains y verront un péril, d’autres une évolution logique des choses. D’autres, enfin, commencent à se poser la question de leur propre devenir dans cette nouvelle architecture.

Caractérisée par une domination des puissances maritimes, cette ère finissante voit arriver le développement  des puissances continentales qui ont décidé de s’organiser entre-elles. Afin de ne plus dépendre exclusivement du transport maritime, ces continents, partout ou cela parait possible, recherchent les moyens s’y substituer. D’où ces nombreux projets de voies ferrées rapides, de gazoducs et de pipe-line qui vont permettre de mettre en place un flux quasi-continu de marchandises à l’intérieur du bloc continental formé par l’Eurasie et l’Afrique.

Une évolution capitale

Les dirigeants de l’Angleterre, puissance maritime dominante du XIXème siècle, avaient compris que, pour continuer à régner sur le monde, il était nécessaire de faire en sorte que les pays du continent européens ne puissent jamais se réunir sur le plan économique et que l’Ouest devait être isolé de l’Est, d’où les guerres des XIXème et XXème siècle sur le sol européen.

Le « rideau de fer » décidé fin 1944 à Yalta, découlait directement de cette politique d’isolement forcé.

De Gaulle avait compris que l’avenir de la France souveraine passait par une « Europe des nations et des patries » s’étendant « de l’Atlantique à l’Oural »

Pour ce faire, il fallait mettre un terme à l’influence anglo-américaine et retrouvrer la liberté de nos actions. La France pourrait ainsi établir des liens économiques avec tous les pays du monde, et en particulier la Russie. Il voulait s’affranchir de la logique des « deux blocs » qui caractérisait l’après-guerre. La disparition de l’URSS en 1991 a consacré l’hégémonie occidentale en rompant l’équilibre précédent. Plutôt que de s’orienter vers un monde de co-existence entre les différents continents et leurs nations souveraines qui les composaient, l’ élite occidentale a préféré la mise en place d’un monde globalisé dirigé par un gouvernement mondial dont le choix des membres lui appartiendra.

Une réaction prévisible

Le monde non-occidental a vite compris qu’il était vital pour lui de trouver une autre voie. La cupidité de l’élite financière mondialiste leur en a fourni le moyen.

 Ce fut la désindustrialisation de l’Occident au profit des pays en voie de développement qui ont vite compris le parti qu’ils pourraient en tirer.

La toute puissance du dollar due à son statut de monnaie internationale, alors qu’il était depuis 1971 dépourvu de toute valeur intrinséque qui eut limité sa création donnait aux Etats-Unis un « avantage exorbitant » déjà dénoncé par de Gaulle. Il était dès lors parfaitement prévisible qu’il allait devenir la cible de ceux qui aspiraient à une autre configuration mondiale.

Les premiers signes sont apparus aux alentours de 2005, avec les premières associations de pays.

Les BRIC (Brésil Russie Inde et Chine) furent rejoints par l’Afrique du Sud et devinrent les BRICS.

L’OCS (Organisation de Coopération de Shangaï) purement politique au départ évolua vers l’économie et l’ Union Économique Eurasiatique (UEE) Russie-Biélorussie-Kazakhstan-Arménie-Kirghizistan fut créée en 2015.

Au total, ces associations représentent plus de 80% de la population mondiale.

Une élite occidentale résolument mondialiste

Il paraît évident que le monde redevient  divisé comme du temps de la guerre froide. La différence vient de ce que l’élite mondialiste ne veut pas de concurrent qui pourrait faire échouer son plan de domination mondiale alors qu’il était sur le point d’aboutir.

 Or, ces deux conceptions sont diamétralement opposées et exclusive l’une de l’autre. Les uns veulent un gouvernement mondial, lequel ne peut-être mis en place qu’après la disparition des nations et des souverainetés populaires qui on permis de les créer, alors que les autres veulent le retour de ces souverainetés nationales. Ils veulent également que ce monde soit articulé autour des continents et de leurs pays référents.

Les premiers veulent un monde « monopolaire » alors que les seconds aspirent à un monde « multipolaire ». L’analyse des chiffres montre que le rapport des forces est du coté du monde multipolaire et que son avènement devient chaque jour un peu plus probable. Mais les élites occidentales (élites qui ne le sont devenues que parce qu’elles étaient mondialistes au départ) semblent décidées à tout pour s’y opposer.

Leur problème est qu’elles doivent leur pouvoir aux peuples qui leurs ont confié. Issues de la démocratie qu’elles ont toujours prôné, il va être difficile d’expliquer pourquoi les peuples n’auront plus leur mot à dire. Car le véritable clivage est entre ces élites mondialistes qui veulent régner sans partage et les peuples qui veulent continuer à exercer une souveraineté souvent chèrement acquise.

Et la France dans tout ça ?

L’ensemble de nos dirigeants politiques restent muets sur ce sujet. Pensent-ils qu’il est trop complexe pour l’aborder directement?

Peut-être qu’eux-mêmes sont partagés

Ou bien que le peuple n’a pas à être tenu informé afin d’éviter tout malentendu?

Quant à nos médias « main stream» leur choix est fait depuis longtemps et il est de tout ignorer.

Evidemment, ne pas poser les problèmes évite de les résoudre. On pourrait cependant penser que, dans un pays qui se targue d’être démocratique, le peuple français soit consulté sur un choix qui peut se révèler crucial pour son avenir.  Un vrai débat après un exposé de la situation actuelle devrait d’ores et déjà être engagé. Il est vrai que ce débat rejoint celui qui n’a plus jamais été abordé depuis le référendum de 2005 portant sur le projet de traité constitutionnel dans lequel, déjà, on pouvait percevoir la fracture entre l’élite mondialiste partisane d’une Europe fédérale et un peuple attaché à sa souveraineté. Aujourd’hui, les mondialistes sont devenus des « progressistes » et les souverainistes des « populistes »

Or, ce monde multipolaire devient chaque jour un peu plus une réalité. Le 27 août, ce sont plus de 120 pays qui ont participé au forum international des municipalités BRICS.

Alors que se dessine un monde nouveau très différent, nos élites politiques semblent figées dans ce qui va bientôt appartenir au passé. Ce sont toujours les mêmes sujets éculés qui reviennent avec les mêmes mots comme le « clivage droite-gauche », l’insécurité ou le pouvoir d’achat qui, pour importants qu’ils soient, sont tous largement surplombés par cette nouvelle géopolitique mondiale qui se met en place sous nos yeux. Les grands conflits qui font la une de l’actualité par leurs images-choc ne sont  que l’émergence d’un combat qui se livre sans bruit contre l’hégémonie de l’Etat profond américain et son arme la plus puissante qui est le dollar.

Tôt ou tard, le peuple français devra choisir son camp et il est probable que ce ne sera pas celui des élites.

Jean Goychman 

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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18 réponses à “Un sujet tabou : le destin de la France”

  1. louis dit :

    bon article ! la france dans tout ça ? et bien avec une économie a la ramasse et une société plombée par l’invasion migratoire je la vois mal trés mal embarquée dans un monde unipolaire les français de souche devront soient se révolter soient quitter le pays !

  2. Yannig Louis Mahé hui dit :

    Oui le combat a commencé avec l Angleterre et toutes les guerres depuis Louis XIV alors les catholiques contre les protestants puis l alliance européenne contre Napoléon et la première guerre mondiale de 14 où les États Unis se sont impliqués pour la première fois dans la guerre économique mondiale déjà en Amérique du Nord la guerre de cecession c est la guerre du sud catholique contre le nord protestant et anglais les anglais ont toujours mené des guerres coloniales économiques pour enrichir les élites anglaises pas pour développer l économie des pays colonisés contrairement à la France d où la guerre pour le contrôle des colonies par l Angleterre avant et pendant 14 relaye après par les États Unis en Afrique du Nord moyen orient et Indonésie
    La guerre économique s achevé car l Occident à sous-traître l industrie au tiers monde asiatique c est le retour de bâton car c est toujours l économique et le travail qui sont les vrais Valeurs pas la monnaie papier

  3. etienne. [email protected] dit :

    Excellent exposé, très clair.

  4. Henri dit :

    Le peuple français veut ce que voulait le peuple romain du début de la Décadence : « panem et circenses » (du pain et des jeux). Le pain, ce sont les allocs de toutes sortes, et les jeux, ce sont la téloche et les réseaux sociaux. Quant au destin de la France, le peuple français n’en a rien à cirer, pourvu qu’il ait son panem et circenses.

  5. gautier dit :

    De GAULLE avait raison,c’était un stratège un visionnaire, il fallait intégrer la Russie avec l’Europe,on va chercher et faire la misère en Afrique, on a courtiser la Chine pour les produits et la main d’œuvre pas cher, etc., alors qu’en Russie ils ont tout cela ! l’Europe aurait pu être la lieder du monde ! mais les Ricains étaient là et ont toujours veillé à ce que cela ne ce fasse pas ! et nous pauvres cons ! on a dit AMEN !!

  6. TITUS dit :

    C’est tous les jours que des Français quittent le Pays, surtout les jeunes. Quant aux « vieux » ils continuent à voter mondialiste – sans s’en apercevoir – parce que la Presse mainstream leur explique que le nationalisme c’est la guerre . Les Français sont des veaux disait De Gaulle, on le voit tous les jours : pour avoir réélu MACRON par exemple.

  7. Brun dit :

    Magnifique analyse de ce qui va devenir fondamental pour notre avenir. Mais nos gouvernants actuels, à la suite de, entre autres Jean Monnet, ne croient qu’à la disparition des peuples et de leurs valeurs propres, au profit d’un mondialisme effréné gouverné par une « élite » qui s’auto entretient, en ignorant superbement les volontés de ceux qu’ils gouvernent. En toute défense des « valeurs démocratiques » bien entendu…

  8. M. The dit :

    @ Titus. Non, ce ne sont pas les « vieux » qui votent mondialiste, plutôt les 40-50 ans.
    Certes, les français sont sûrement des veaux, mais macron a été mis en place, élu et réélu surtout grâce aux machines à voter, aux triches et autres malversations et compromissions en tous genres !

  9. guillemot dit :

    Ne perdons pas de vue qu’il y a toujours eu une alliance « anglo-saxonne »( Angleterre, Allemagne, Etats-Unis )puritaine, contre les Etats Européens chrétiens

  10. Fabrissio Matteucci dit :

    Tout est dit le choix est simple : ou la continuité de l’esclavage mondialiste ou l’espoir d’une liberté enfin d’actualité avec le pouvoir aux peuples !!!

  11. pedro dit :

    ok, mais tous sont mondialistes, La Russie de Poutine et la Chine de Xi Jiping veulent aussi la création d’un gouvernement mondial, mais evidemment pas un gouvernement dominé par les anglos-saxons, sinon un gouvernement bien plus confédérale, reunissant les différents blocs continentaux oú les pays dominants garderaient leur « souveraineté », La Russie en Europe de l’Est et Asie Centrale, Chine en Asie du Sud-Est, etc..

  12. tine dit :

    se révolter, enfin j’espère !

  13. Nevada dit :

    Tout à fait d’accord sauf sur un point: je suis farouchement anti mondialiste et pourtant je suis vieux. Je n’ai voté ni pour Macron, ni pour Hollande et quand je militais pour le RN, je me faisais aborder par des jeunes, uniquement des jeunes, qui voulaient me filer des tracts pour Macron, avant les élections de 2017. Mais peut être le fait que je ne regardais plus la télé depuis belle lurette m’a permis de rester maître de mon cerveau. Tout cela pour dire: jeune ou vieux ça n’a rien à voir. La réalité c’est: stupide ou intelligent.

  14. Marc ILIOU dit :

    Vous êtes un site breton mais vous ne vous préoccupez que de la France qui nous colonise il serait temps de vous occupez de notre pays la Bretagne à 5 départements et pas des problèmes de notre voisin de l’est !

  15. Ar Vran dit :

    Je peux déjà répondre à la dernière phrase : Tôt ou tard, le peuple français devra choisir son camp et il est probable que ce ne sera pas celui des élites.

    Facile ! Le peuple breton aura déjà choisi : partir et déclarer l’indépendance et laisser la France dans les poubelles de l’histoire

  16. mouchet dit :

    D’excellents commentaires viennent compléter l’excellent article de Jean Goychman qui fait le point sociologique sur la situation mondiale. J’aoute donc la pensée financière au problème qui a toujours été le nerf de la guerre des civilisations depuis la nuit des temps. Une sorte de fin de l’empire Romain comme celle de l’empire américain. Puis comme celle de l’Europe avec la fin des monarchies comme en Chine, en Asie ou en Russie. Le tout entre le marteau Russie Eurasie actuelles et petite Europe vassalisée par les USA nos cousins et le dollars l’enclume de nos petites démocraties. Le plus rocambolesque disons même ubuesque ce sont que des dizaines de milliers de milliards sont investis en Russie en Eurasie en Chine par l’occident pour exploiter les matières premières. De fait nous sommes tous dans l’interdépendance mutuelle des USA Russie Chine Asie Europe qui se disputent les marchés et la productivité. Il faut donc amortir les investissements de part et d’autre pour que les cours en bourse soit toujours au plus haut et rassurer les souscripteurs de dettes. On le voit tous les jours la guerre n’affecte en rien le capitalisme ambiant de la consommation, de la spéculation et du profit. Ce sont les bases mêmes du capitalisme, un immense système financier de Ponzi car nous subventionnons nos monnaies avec de la dette c’est même mieux. En fait l’occident fait la guerre à la Russie pour des questions de principes, d’investissements, de marchés de matière premières, des BRICS qui refusent la suprématie dollars. Mais on défend la dédollarisation avec une 3eme guerre mondiale, en ne touchant pas au fondamentaux de la productivité des matières premières donc de la consommation. Le déclin de la masse monétaire du dollars avec la fin des petrodollars, sur laquelle repose toute l’économie des USA cumule les dettes et les déficits. Le 45 % de l’économie des USA se sont le militaro business, le fer de lance de l’industrie des Etats Unis qui fait vivre 25 millions de personnes. Le pire aussi, c’est l’espèce humaine qui ne voit pas la petite planète blue qui se morfond de pollution et de réchauffement comme la maxime  » après nous le déluge  » est significatif du malaise occidental et de l’espèce humaine. Alors qui, ou ceux qui pourraient ou vont certainement nous avertir du danger ? Peut être ou alors que d’autres civilisations nommées extra terrestres nous observent depuis 30’000 ans ? Tous les gouvernants en sont conscients puisque cités en déclassification des dossiers mais n’osent pas franchir le pas de se mettre en contact qui détruirait toutes nos modèles de l’histoire. Encore faut-il que cette autre civilisation le veuille bien. Nous ne sommes pas encore prêts surtout que notre esprit guerrier de destruction n’incita pas à la communication e au dialogue. La question fondamentale pour les 12 à 20 générations qui vont nous succéder, est-ce que nous tiendrons la distance encore longtemps durant 500 à 800 ans ?

  17. Morel Ray dit :

    Le problème de la France est l´incompétence caractérisé de ces dirigeants. et la face voilé, l´ignorent, et la crédulité des électeurs de gauches, de droite.

  18. creoff dit :

    Et le peuple breton dans tout cela? On ne se reconnait pas dans les problèmes frano français qu’ils ont largement contribué à créer. Qu’ils se débrouillent avec. C’est affligeant. Il est temps de reprendre la direction de notre Bretagne, avec les Bretons..et pas les parisiens sans valeurs qui nous envahissent pour fuir les migrations qu’ils ont largement plébicitées.

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