Le graffeur Hoz a dévoilé fin juillet sa fresque d’Aristide Briand à Quimper, une fresque monumentale de 6,50 mètres peinte.. sur le pignon d’un immeuble de la rue Aristide-Briand.
Représenté boudeur et interrogatif, Aristide Briand, ce breton de gauche ( 1862-1932) à la longue carrière politique, secrétaire en 1919 du Parti Socialiste Français , avocat de formation et député mais aussi 20 fois ministre, 11 fois Président du Conseil après avoir été le directeur politique ( 1884) de « l’Ouest Républicain » et auteur dans le bulletin anticlérical « La Lanterne » fut finalement considéré comme « le jaune », c’est-à-dire le traître lorsqu’il fut devenu impopulaire aux yeux de ses complices dont Jean-Jaurès en raison de son action antisyndicale alors qu’il plaidait pour le principe de « la grève générale ».
Comme Emmanuel Macron, il fut giflé lors d’une inauguration en plein air mais par un jeune monarchiste qui dénonçait son antipatriotisme et son anticatholicisme.
Soutenant dès 1915 le sionisme en Palestine et en France, il sera Prix Nobel de la Paix en 1926 à la suite des accords de Locarno qui concrétisaient la réconciliation de la France avec l’Allemagne.
Mais pourquoi ce « graff » gigantesque ombré, pas aux couleurs préférées de la majorité municipale…celles de l’arc-en-ciel, sur un immeuble bordant l’Odet si ce n’est pour copier l’actuelle et encore présidente de l’Assemblée Nationale qui en 2023 a dévoilé une plaque à l’effigie de leur héros commun afin de proposer , avec plusieurs missions extramunicipales , un parcours de la laïcité, rappelant la Séparation des Eglises ( il s’agissait de 4 de celles-ci au début du siècle dernier!) et de l’Etat dont Aristide Briand fut l’initiateur et le rapporteur, séparation adoptée par la IIIe République le 9/12/1905 ?
Et pourquoi pas en projet une fresque historique, dont le professeur Samuel Paty , assassiné par un islamiste, serait l’un des héros , celle-ci cherchant peut-être à rivaliser avec les vitraux des églises, chapelles et cathédrales racontant une autre Histoire ?
Sous le portrait d’Aristide Briand, la citation de l’une de ses nombreuses interventions : « la loi doit protéger la Foi aussi longtemps que la Foi ne prétendra pas dire la loi » . Ce qui permettra à la République de s’emparer des biens du clergé qui sont, à l’origine , ceux des Fidèles et des paroissiens de chaque lieu de culte et des dons faits pour la pérennité de cet héritage fondamental car culturel et cultuel !
L’inventaire des biens immobiliers de l’Eglise devinrent « biens nationaux » après de scandaleux et parfois dramatiques « inventaires » . Cette séparation entrainera une sécularisation du clergé français mais également la suppression de l’’enseignement assumé par les congrégations religieuses bien qu’ à l’époque le catholicisme fut encore la religion de la majorité des Français… Cette laïcité devenue nouvelle religion, celle d’ Etat explique-t’-elle la décadence, l’immoralité et la violence de nos mœurs actuelles ? Et le refus de transmettre … en particulier la vie !
Claudine Dupont-Tingaud
Aristide Briand : retour sur une vie et une carrière politique
Aristide Briand, né le 28 mars 1862 à Nantes et décédé le 7 mars 1932 à Paris, est une figure emblématique de la politique française. Avocat, journaliste et homme d’État, il a marqué l’histoire de la France par son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation internationale. Son parcours politique, riche et varié, témoigne de sa capacité à évoluer et à s’adapter aux défis de son époque.
Aristide Briand commence sa carrière en tant qu’avocat, défendant souvent des causes sociales et politiques. Il se fait rapidement connaître pour ses talents oratoires et son engagement en faveur des droits des travailleurs. En 1894, il est élu député de la Loire, marquant le début de sa longue carrière politique.
Initialement membre du Parti socialiste, Briand se distingue par son pragmatisme et son approche réformiste. Il est l’un des principaux artisans de la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905, une réforme majeure qui a profondément transformé la société française.
Après la Première Guerre mondiale, Aristide Briand devient un ardent défenseur de la paix et de la coopération internationale. Il occupe plusieurs fois le poste de ministre des Affaires étrangères et joue un rôle clé dans la réconciliation franco-allemande. En 1925, il signe les accords de Locarno, qui garantissent les frontières de l’Europe occidentale et ouvrent la voie à une période de détente entre la France et l’Allemagne.
En 1928, Aristide Briand, en collaboration avec le secrétaire d’État américain Frank B. Kellogg, propose un pacte visant à renoncer à la guerre comme instrument de politique nationale. Le Pacte Briand-Kellogg, signé par 62 nations, est un jalon important dans l’histoire des relations internationales. Bien que son efficacité soit limitée par l’absence de mécanismes de sanction, il symbolise une volonté collective de promouvoir la paix.
Aristide Briand est également un précurseur de l’idée d’une Europe unie. En 1929, il propose la création d’une union fédérale européenne, une idée qui sera reprise après la Seconde Guerre mondiale par des figures comme Jean Monnet et Robert Schuman. Briand voit dans l’intégration européenne un moyen de prévenir les conflits et de promouvoir la coopération économique et politique.
Tout au long de sa carrière, Aristide Briand est connu pour sa capacité à trouver des compromis et à rassembler des forces politiques divergentes. Son approche pragmatique et son talent pour la négociation lui valent le respect de ses pairs, tant en France qu’à l’étranger. Il est souvent critiqué pour ses changements de position, mais ses détracteurs reconnaissent son habileté politique et son dévouement à la cause de la paix.
Pour en savoir plus sur Aristide Briand, consultez les ouvrages suivants :
- « Aristide Briand : Le Fédérateur » de Gérard Unger
- « Briand : Le Pèlerin de la paix » de Jean-Baptiste Duroselle
- « Aristide Briand : Un Homme d’État Visionnaire » de François Roth
Crédit photo : breizh-info.com
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5 réponses à “Aristide Briand… brille sur un mur de Quimper”
La formule de Briand, « la loi doit protéger la Foi aussi longtemps que la Foi ne prétendra pas dire la loi », était évidemment, en son temps, une prise de position en faveur de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Mais la mettre en valeur aujourd’hui, au vu des polémiques récentes sur le voile islamique ou les menus des cantines scolaires, c’est clairement une prise de position contre l’Islam.
Vous ne parlez pas du fait divers qui a failli le mener droit en prison : choppé par la maréchaussée culotte baissée avec une femme mariée dans la campagne nazairienne . ( Car oui il est né à Nantes mais c’est un nazairien)
Merci Claudine pour votre texte : c’est bien de rappeler que cet individu n’a pas été gêné par le vol des biens du clergé pour la deuxième fois (la première datant de 1790-1791), que ce que l’on appelle « les biens du clergé » étaient essentiellement des biens dus à la générosité des fidèles qui par deux fois ont remis la main à la poche.
A Nantes l’actuelle caserne des pompiers était le Grand séminaire confisqué en 1790-1791 ; le lycée Eugène Livet était le Grand séminaire d’après la révolution d’où le clergé fut chassé en 1905.
Le vol fait partie des « valeurs de la république » chères à nos « hommes » politiques !
Bref un Sauveur qui réconcilie les contraires comme un certain Bayreuth de Pau qui à chaque fois qu’il passe à la télé se propose comme sauveur! Comment n’y a-t-il pas songé plus tôt l’illusionniste de l’Elysée.Le vol fait partie des valeurs de la Gueuse tout comme l’extorsion des biens sous le fallacieux motif de gagner son paradis fait partie des escroqueries de l’Eglise qui a toujours sacrifié à Saint Oseille!
Je précise ma pensée: j’ai eu le malheur d’acheter des cadeaux à l’Aide à l’Eglise d’Orient pour ma famille et messes pour mes Ancêtres et me voilà poire à arnaquer…je suis assailli de courriers me vantant les mérites des « dons et legs »…ils me prennent pour une merde intellectuelle!!!A mon grand regret j’ai dû les envoyer chier! Mes enfants et petits-enfants passent avant les curetons et tous les parasites qui les entourent! Nous soutenions l’Eglise mais nous sommes Maîtres chez nous!