Les 35 skippers encore en course sur la première étape de La Solitaire du Figaro Paprec se sont répartis en trois groupes distincts, chacun suivant une stratégie différente pour atteindre Gijón (Espagne). Basile Bourgnon, à la tête du groupe central, menait la flotte à 15h15, suivi de près par Loïs Berrehar et Élodie Bonafous. Après une nuit difficile marquée par de multiples changements de bord, les marins affrontent une météo incertaine avec des vents faibles, rendant l’issue de cette étape encore très ouverte.
En début de matinée, les skippers se sont retrouvés devant un choix stratégique majeur : opter pour un itinéraire à l’ouest, au centre ou à l’est. Le groupe ouest, conduit par Philippe Hartz, a été le premier à capter un vent favorable, tandis que les groupes central et est tentent de maintenir un cap plus direct vers l’Espagne. La journée a vu plusieurs changements en tête de course, mais à la mi-journée, l’option centrale semblait payer, avec Basile Bourgnon en tête.
La Directrice de Course adjointe, Amélie Juvien, a précisé que les marins avaient traversé un front froid avec des vents modérés qui se sont rapidement affaiblis. Le groupe de l’est, bien que situé derrière, n’est pas totalement écarté de la course, car les conditions météorologiques pourraient encore changer et jouer en leur faveur.
L’estimation de l’arrivée des premiers bateaux à Gijón est fixée entre 16h et 18h demain, mais une arrivée plus précoce n’est pas exclue. Quant au Défi Paprec, Mieux (Hugo Le Clech/Arthur Meurisse) maintient le rythme du peloton central et devance DEANRACINGTEAM et Normandy Offshore Program by Paprec, ses plus proches rivaux.
Ils ont dit :
Alexis Loison (Groupe REEL), à la vacation de ce matin : « J’ai alterné quelques petites siestes car j’en avais vraiment besoin. Le vent bouge beaucoup, ce qui m’a obligé à opérer quelques changements de voiles entre le génois et le gennaker. J’ai essayé de comprendre ce qui se passe sur l’eau. Je viens de perdre les différents signaux AIS que j’avais, mais je sais que j’ai quelques concurrents pas loin. Je suis là pour jouer, mais je serais plus inquiet dans l’ouest avec cette histoire de dorsale qui pousse. Maintenant, nous savons que la météo n’est pas fiable. Je fais selon mon idée comme je me suis promis de le faire sur cette Solitaire, et surtout sans regarder les autres. Il y a un placement en latéral qui va s’opérer et après, c’est à celui qui va trouver le meilleur angle pour descendre. »
Jacques Delcroix (ACTUAL), à la vacation de ce matin : « J’ai Hugo Dhalenne (YCSL – Primatice – SLB Pharma), Jules Delpech (ORCOM) et Édouard Golbery (Verder – Seastemik) à l’AIS. Heureusement que celui d’Alexis (Loison) émet comme un phare. Je pense qu’il doit y avoir du monde dans l’ouest. Le front va nous passer dessus et on va découvrir ce qu’on a récolté. Le positionnement sera alors fait. Après, ça va être du portant dans l’anticyclone. On devrait sortir le spi dans la journée, enfin. La route est encore longue sur cette étape mais après, il y en a encore deux. La nuit a été douce, ça fait du bien car depuis le début ça a été assez tonique. Il fallait quand même être dessus pour faire avancer le bateau. J’ai tenté de faire quelques siestes mais j’avais pas mal de dauphins autour du bateau qui faisaient un bruit d’enfer. Impossible de fermer l’œil. Je suis content de faire du sud, ça commence à sentir la sangria et le jambon. ».
Édouard Golbery (Verder – Seastemik), à la vacation de ce matin : « Ça fait un peu peur. Nous sommes décalés à l’est, ça peut payer à la fin. L’idée était de rester à droite de la flotte. Si le front ne se déplace pas comme prévu, ça peut nous coûter beaucoup. En revanche, ça fait plaisir de naviguer à côté de Jules (Delpech). Il navigue très bien. J’espère que nous ne sommes pas assis au fond du bus. J’imagine une bascule en fin de matinée et je croise les doigts pour que nous ayons de la pression sur la fin. »
Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan), à la vacation de cet après-midi : « La flotte a un peu explosé dans la nuit, entre ceux qui sont partis à l’est et ceux à l’ouest. On enroule maintenant la dorsale que j’ai moi-même essayé d’éviter en passant par l’est. En tout cas, ce temps ensoleillé fait du bien, ça permet de faire sécher le linge. On va vers une bascule progressive du vent, on va tous empanner pour finir bâbord amure jusqu’à Gijón. Le bateau est travers aux vagues, ça bouge encore pas mal. Ce n’est pas si évident que ça d’aller se reposer. Je vais attendre que la mer se calme pour mettre le pilote. Je pense arriver à Gijón en fin de journée demain, dans la nuit ».
« Suivez les arrivées demain sur le site de La Solitaire du Figaro Paprec. »
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