La France, comme l’Italie, est un pays où l’on cultive encore l’art muséologique. Chacun connaît le Louvre à Paris, les Uffizi à Florence ou le British Museum à Londres. D’autres musées, plus modestes, valent le détour.
Ainsi le petit écomusée de la meunerie à Donzy, dans la Nièvre (58220).
Né en 1989 d’un projet citoyen, il entend perpétuer la mémoire du patrimoine agro-industriel meunier, «emblème dynamique de l’identité donziaize dans son lien avec la farine, ingrédient de base nécessaire à la fabrication du pain, base de l’alimentation».
Construit au XIVe siècle, le moulin de Maupertuis – le nom lui-même est enchanteur – est situé sur une rivière, la Nohain. « A travers les quatre niveaux, la visite guidée dresse un panorama de l’état de la meunerie au début du XXIe siècle ». Les machines en état de fonctionner sont mises en marche, y compris la roue à augets, reconstruite en 1992.
Quiconque a lu, dans les Lettres de mon moulin, « Le secret de Maître Cornille » et a compati aux misères du vieux meunier ruiné par les minotiers, ne saurait demeurer indifférent en parcourant les installations de Maupertuis. De même ne peuvent que nous revenir en mémoire, à la fois la tragédie vécue par les deux enfants, Tom et Maggie, dans le chef-d’œuvre de George Eliot, The Mill on the Floss, et les paysages de la Flandre de Till Eulenspiegel.
Un milieu régional qui sent bon le grain moulu
Pour une fois, les touristes curieux seraient bien inspirés de négliger pour un temps les rivages de la Méditerranée, de l’Atlantique ou de la Manche, accomplissant plutôt un détour qui en vaut la peine jusqu’à Donzy, au centre de la France, pour une plongée dans un milieu régional qui sent bon le grain moulu et la graisse des engrenages.
Le moulin de Maupertuis, rue André Audinet, au centre de Donzy, est fermé du 1er au 18 octobre 2024 et du 4 novembre 2024 au 4 avril 2025. Les renseignements indispensables sont à lire sur le site de l’endroit.
La boutique recèle des trésors régionaux qui vont des vins du Giennois au miel artisanal, en passant par les huiles d’olive, les gâteaux, les vêtements et les diverses créations d’artistes locaux. La réception y est grâcieuse, exercée par une franco-suisse compétente au ravissant sourire.
MICHEL BUGNON-MORDANT
Crédit photo : DR
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