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Royaume-Uni : la misogynie dite extrême assimilée au terrorisme

Le 18 août 2024, le ministre de l’Intérieur anglais Yvette Cooper annonçait une révision de la stratégie britannique de lutte contre le terrorisme. Le concept d’extrémisme y sera réévalué et élargi : à côté de l’extrémisme islamiste et d’extrême droite, figurera “la misogynie extrême”. Une démarche qui inquiète.

Yvette Cooper a commandé une étude pour évaluer les tendances idéologiques qui auraient “gagné en popularité” – à savoir l’extrémisme islamiste, l’extrémisme de droite et la misogynie. L’équipe travailliste devra se pencher sur la radicalisation des jeunes en ligne et hors ligne. Ses résultats serviront de base à une nouvelle stratégie gouvernementale de lutte contre l’extrémisme. Selon le nouveau ministre de l’Intérieur, en place depuis juillet 2024, la stratégie anti-extrémiste du dernier gouvernement serait dépassée :

« Depuis trop longtemps, le gouvernement n’a pas réussi à lutter contre la montée de l’extrémisme, tant en ligne que dans nos rues. Nous avons vu un nombre croissant de jeunes adopter des idées radicales. Le discours de haine fracture à la fois le tissu de nos communautés et de notre démocratie. »

Or, les gouvernements qui se succèdent ne s’interrogent jamais sur les causes de cet engouement des jeunes pour les extrémismes. La souffrance des autochtones face à l’immigration de masse, faite de white flight, d’agressions de rue et d’attentats, ne serait-elle pas la cause d’un glissement vers “l’extrême droite” ? Le déracinement de générations allogènes, incapables ou réticentes à s’intégrer dans une civilisation qui ne leur propose que sa décadence, ne serait-il pas la raison première de leur radicalisation religieuse ? La vague de masculinisme clairement misogyne, ne serait-elle pas la contrepartie de la haine des hommes ouvertement proclamée par les féministes ?

Le multiculturalisme a débouché sur une société multiraciste ensauvagée, et le féminisme exacerbé sur la guerre des sexes. Telle est la réalité que les dirigeants politiques choisissent d’ignorer. Plutôt que de prendre acte de la faillite de leurs idées, ils se contentent de pondre des législations, au mieux irréalisables, au pire restreignant les libertés.

On entend donc censurer les nerds et autres incels pour leurs propos phallocrates sur les réseaux, mais on laisse la porte grande ouverte à la pornographie violente de sites web et à la prostitution des plateformes comme Only Fans qui donnent une image déplorable des femmes et donc alimentent les discours misogynes.

Répondant aux accusations de criminalisation de la liberté d’expression, la députée travailliste Jess Phillips, est venue au secours de sa ministre, déclarant que le même critère qui est appliqué à l’extrémisme de droite et à l’islamisme sera utilisé pour évaluer les cas de misogynie. Au vu de la récente répression des manifestants patriotes, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.

La manœuvre est de plus une parfaite illustration d’hétérotélie : déranger la brigade anti-terroriste pour des propos haineux contre les femmes, outre à minimiser les véritables crimes commis à leur encontre, ne fera qu’accroître le sentiment d’injustice – parfois bien réel – de nombreux hommes envers les femmes, allant grossir les rangs des misogynes bêtes et méchants. Notons d’ailleurs qu’il n’est pas fait mention de la misandrie. Au contraire, comme pour la pornographie et la prostitution, on lui ouvre grand les portes. Il n’y a qu’à se rendre au rayon des livres “féministes” d’une librairie quelconque pour s’en convaincre.

En dernier lieu, puisque la moitié des Anglais sont ds femmes, il est à prévoir une avalanche de plaintes, surtout en politique où il est à parier que la “misogynie extrême” sera tirée du chapeau à chaque fois qu’elle pourra l’être. Les dirigeants de tout bord devraient plutôt s’occuper de faire respecter les lois déjà existantes au lieu de pondre des législations qui aggraveront outre mesure l’état de saturation des tribunaux. Ce serait déjà ça de gagné.

Audrey D’Aguanno

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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