Pénétration anale des hommes hétéros : pourquoi cette nouvelle obsession des progressistes ?

“La pénétration anale masculine, ou la possibilité d’un lâcher-prise émancipateur pour les hétéros”, “L’anus, un trou de seconde classe pour les hommes hétéros ? “, “L’Homme pénétré, la BD qui déconstruit les stigmates sur la pénétration anale”, “Les hommes ont-ils honte de se faire pénétrer ?”… On ne compte plus les articles, vidéos, émissions qui voudraient normaliser “l’ultime tabou” de la sexualité hétérosexuelle qui ne serait autre que la pénétration anale masculine. Les raisons de cette intromission dans ce que les hommes et les femmes ont de plus intime, à savoir la sexualité, ont de quoi interroger.

À entendre les promoteurs de cette offensive de déconstruction de la sexualité “hétéronormée” – le terme ayant, pour eux, déjà une connotation péjorative – on ne parlerait pas assez de sexe en France en 2024. À les lire, on n’aurait pas déjà eu un mouvement de libération sexuelle, les soixante-huitards ne seraient pas en bonne place dans les secteurs-clés de la culture, l’éducation à la sexualité ne se serait pas invitée dans les écoles et le journal Libération ne publiait pas le dessin d’une enfant faisant une fellation à un adulte en 1977 (entre autres). À les écouter, le sexe serait encore un tabou un peu comme au Pakistan ou durant l’ère victorienne. Et eux qui viennent jusque dans nos lits vérifier si nous nous sommes défaits des “codes de virilité”, se pensent comme les apôtres de la liberté. Une vieille rengaine gauchiste : on vous imposera notre vision de la liberté que vous le vouliez ou non !

Les articles ci-dessus mentionnés s’attachant tous à “l’émancipation” des hommes et les incitant à rompre avec les “préjugés”, ne sont qu’une énième tentative de politisation de la sexualité. Dans ce contexte, le symbolique et les représentations seraient autant d’entraves à la jouissance totale, puisqu’ils proviendraient d’une société jugée méchante depuis Rousseau et les pseudo-philosophes de la “french theory“. Et tant pis si elles dépendent plus de l’anthropologie que de “l’injonction” aveugle, et qu’elles remplissent une fonction d’orientation, guidant les comportements et les pratiques.

L’inversion des rôles, dans ce cas du pénétré au pénétrant, est une idée fixe de la doxa du moment. Étant que nous serions tous, dans le fond, gender fluid, il faudrait abolir ces représentations. L’anus serait un “vagin universel” (1) donc tous les êtres humains pourraient être femme, puisqu’en être n’est plus lié principalement à la présence d’organes reproducteurs femelles. Être d’un sexe ou d’un autre, ne relèverait plus que du choix, un peu comme celui d’être Français, Italiens ou Noir (ou le transracialisme, ça existe aussi !) . Combien de fois entendons-nous un trans crier “je suis plus femme que toi car j’ai payé pour l’être” ou un immigré “je suis plus Français que toi car j’ai choisi de venir ici” ? C’est bien là une autre manifestation de la société liquide : quiconque peut être ce qu’il désire à un moment donné.

Thèse de la BD L’homme pénétré : “Si la pénétration anale devenait banale chez tous les individus, il y aurait plus de communication, ce qui entraînerait plus de tolérance, diminuerait les stéréotypes de genre, créant une pluralité de genre.”

Certains se sont offusqués que la saga de l’été pro-pénétration masculine de Libération ait été financée par les deniers publics. Mais qu’y a-t-il d’étonnant à cela puisque le journal ne fait que professer la doctrine libérale qui voudrait que les hommes et les femmes succombent à toutes leurs envies, leurs caprices, leurs fantasmes ? Une doctrine qui affirme que tout est permis puisque sexualité et procréation sont désormais totalement dissociées ?

Mais si on ne veut pas aller si loin dans l’analyse, on pourra toujours arguer que c’est là le genre de sujet privilégié par une gauche qui, n’ayant plus rien à dire et ayant acté l’échec de son modèle de société, se concentre sur des futilités dont tout le monde se contrefout sur la place publique. Car contrairement aux déments qui veulent sexualiser absolument tout – la rue, l’identité, les enfants  -, la sexualité de la majorité, des gens normaux, restera de l’ordre de l’intime et donc confiné dans la sphère privée.

On attend avec impatience le prochain sujet à deux balles qui les occupera. Mais on peut déjà parier que de quelque façon que ce soit, il aura encore trait à la “déconstruction” du mâle blanc hétéro, la véritable obsession des progressistes.