Au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Brest, la situation des urgences est devenue critique, notamment pour les patients les plus âgés. Entre le 10 juillet et le 7 août 2024, 127 personnes de plus de 75 ans ont dû attendre en moyenne 23 heures sur des brancards avant de recevoir des soins, selon les chiffres fournis par le syndicat CGT. Ces données alarmantes ont conduit le syndicat à afficher publiquement les âges de ces patients devant l’entrée de l’hôpital, formant ce qu’ils ont qualifié de “mur de la honte”.
Ces longues attentes sont principalement dues à la réduction du nombre de lits disponibles dans les autres services de l’hôpital. Cette diminution oblige les urgences à retenir des patients qui devraient être transférés, créant ainsi un engorgement qui paralyse la prise en charge de nouveaux arrivants.
Un parking…transformé en salle d’attente
Pour faire face à l’afflux de patients durant la pandémie de Covid-19, une salle d’attente prolongée avait été aménagée dans un ancien garage couvert pour ambulances. Cet espace, que le syndicat CGT surnomme désormais le parking de la honte, est toujours en service et offre 22 places supplémentaires. Néanmoins, ce lieu est décrié pour son manque d’intimité et de confort, tant pour les patients que pour le personnel soignant. Les patients y passent parfois plus de 30 heures, attendant des examens supplémentaires ou les résultats de tests.
Les conséquences de ces conditions sont préoccupantes. Selon une étude citée par le syndicat CGT, une nuit passée sur un brancard aux urgences augmente de près de 40 % la mortalité chez les patients de plus de 75 ans. Depuis le 3 août, des renforts en personnel, comprenant un infirmier, une aide-soignante et un brancardier, ont été envoyés pour aider le service des urgences à faire face, notamment en prévision d’un potentiel afflux de patients suite à la fermeture des urgences de Landerneau. La CGT demande que ces renforts soient maintenus au moins jusqu’à la fin de l’été.
La réaction de la Direction
La direction de l’hôpital n’a pas tardé à réagir aux accusations du syndicat. Laurence Jullieu-Flageul, coordinatrice générale des soins au CHU de Brest, a assuré que les urgences sont un secteur auquel l’hôpital accorde une attention particulière. Elle a également souligné que 36 % des patients pris en charge en juin et juillet étaient âgés de plus de 75 ans. Concernant le problème de lits, elle a expliqué que certaines fermetures temporaires sont liées à la baisse d’activité programmée en été, tout en affirmant que depuis le 1er août, l’hôpital dispose en moyenne de 38 lits disponibles par jour.
Cette dernière défend le travail du personnel soignant, affirmant que l’ensemble des équipes se mobilise pour offrir les meilleurs soins possibles aux patients et qu’il n’y a pas lieu d’avoir honte de leur travail.
L’effondrement du système de santé et hospitalier résulte uniquement du fait du travail rigoureux, acharné, et dévoué des personnels qui, même en grève, continuent d’assurer leur mission. Il faut néanmoins un rien pour que tout bascule, et là, les autorités devront être mises devant leurs responsabilités (et les responsables de cette situation jugés).
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