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La révolte incontrôlée : Un nouveau chapitre des tensions ethniques en Grande-Bretagne

Les récentes émeutes qui ont découlé du triple meurtre de Southport, au Royaume-Uni, ont révélé des tensions profondément ancrées dans le tissu sociétal britannique. Contrairement au calme orchestré par les autorités qui a suivi l’attentat de Manchester Arena en 2017, où le gouvernement britannique a déployé une stratégie de “spontanéité contrôlée” pour gérer les émotions du public, l’incident de Southport a montré une réaction publique chaotique et incontrôlée qui a mis en évidence des conflits ethniques sous-jacents.

C’est un peu comme si en France, les crayons et les bougies de Charlie Hebdo avaient laissé place à la révolte façon Gilets Jaunes après les assassinats de Lola, ou de Thomas à Crépol (mais à la différence de la France, au Royaume-Uni les réactions sont locales, non organisées, non chapeautées par des groupuscules ou partis. Tout cela dans un esprit proche de celui de supporteurs de football, donc très communautaire et populaire).

En 2017, la réponse du gouvernement à l’attentat de Manchester a été soigneusement préparée. Les veillées planifiées à l’avance, les événements interconfessionnels et les gestes spontanés d’unité faisaient tous partie d’une stratégie plus large visant à maintenir l’ordre public et à prévenir les réactions violentes. Cette approche visait à dépolitiser la tragédie, en orientant le public vers l’empathie et la solidarité plutôt que vers la colère et la division. Elle visait à présenter l’État comme une force protectrice, capable d’entretenir un sentiment de communauté même face à l’horreur.

Cependant, la réaction à l’attentat de Southport a été radicalement différente. Alors que la communauté se réunissait pour pleurer, l’ambiance est rapidement passée du chagrin à la colère. Lorsque le nouveau Premier ministre Keir Starmer est arrivé pour rendre hommage aux victimes, il n’a pas été accueilli par le sombre silence d’une communauté unie, mais par des cris de frustration et des demandes de changement. Le tollé n’était pas seulement dû à l’attaque elle-même, mais aussi à ce que beaucoup considéraient comme l’incapacité du gouvernement à protéger ses citoyens.

Cette réaction ne concernait pas seulement un incident ; elle s’inspirait d’un mécontentement plus général qui couvait dans tout le pays. Il est difficile d’ignorer les parallèles avec les événements récents en Irlande. Les émeutes de Southport font écho aux émeutes de Dublin, où le ras le bol contre l’immigration a augmenté à la suite de crimes violents commis par des migrants.

Dans les deux cas, la violence n’est pas seulement une explosion de frustration, mais le reflet de divisions sociétales plus profondes sur l’immigration de masse et le multiculturalisme.

Historiquement, la Grande-Bretagne s’est enorgueillie de sa capacité à gérer la diversité ethnique par une politique d’assimilation discrète et de cohésion communautaire. L’État britannique a souvent évité d’aborder directement les conflits ethniques, préférant formuler les problèmes en termes de “relations communautaires” et utiliser un langage soigneusement choisi pour minimiser les tensions.

Pourtant, les émeutes de Southport suggèrent que cette approche a échoué. La réticence de l’État britannique à reconnaître les dimensions ethniques des troubles récents a conduit à une situation où la colère du public est à la fois mal comprise et mal gérée. Les méthodes traditionnelles de l’État pour gérer la diversité – en promouvant une identité britannique civique plutôt qu’ethnique – sont remises en question par une réalité où les identités ethniques et raciales sont de plus en plus politisées.

La montée en puissance de personnalités comme Tommy Robinson met en évidence un fossé croissant entre l’establishment politique et une partie de la population qui a le sentiment que ses préoccupations sont ignorées. Le fait de qualifier ces troubles d’œuvre de l'”extrême droite” simplifie à l’excès une question complexe et risque d’aliéner ceux qui se sentent privés de leurs droits.

En outre, la manière dont le gouvernement a géré ces événements a mis en lumière un problème plus large au sein de la politique britannique : l’incapacité d’aborder les tensions ethniques de manière ouverte et honnête. L’accent reste mis sur le maintien de l’ordre et la prévention des conflits ethniques dans le discours politique général. Toutefois, cette stratégie risque de ne faire qu’aggraver les divisions qu’elle cherche à gérer.

Alors que la Grande-Bretagne continue de se débattre avec les réalités d’une société multiculturelle, la nécessité d’une nouvelle approche des relations ethniques devient de plus en plus évidente. Les émeutes de Southport nous rappellent brutalement que le fait d’ignorer ces questions ne les fera pas disparaître. Au contraire.

Les événements de Southport marquent un tournant dans la manière dont la Grande-Bretagne gère ses conflits internes. Ils marquent aussi potentiellement une entrée dans une période sombre, qui pourrait mener rapidement à la guerre civile et ethnique si les autorités ne prennent pas des mesures radicales pour en finir avec l’immigration.

YV

Crédit photo : DR
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Une réponse à “La révolte incontrôlée : Un nouveau chapitre des tensions ethniques en Grande-Bretagne”

  1. Poulbot dit :

    Les anglais en ont assez , de plus en plus de village anglais n’ont plus un seul ressortissant d’origine anglaise remontant d’avant les années 50 ; la lois islamique y est appliqué par la population d’origine étrangère vivant a la place de autochtones.

    Il ce passe la même chose dans tout l’Europe , lentement les originaires sont pousser a partir par des étrangers.

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