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Afrique du Sud, Irlande, Liban : les trois spectres de l’Occident [L’Agora]

Dans les colonnes de Breizh Info, vous lisez souvent des articles sur l’Afrique du Sud et l’Irlande. La raison en est simple : L’Afrique du Sud nous intéresse pour de multiples raisons, quant à l’Irlande, il n’est pas exagéré d’affirmer que notre rédacteur en chef Yann Vallerie est devenu au fil des années et de ses périples là bas un des spécialistes francophones de l’Irlande du Nord, connaissant désormais parfaitement les arcanes des communautés catholique et protestante.

Mais au-delà de l’aspect culturel, ces deux pays constituent, à notre avis, des fenêtres sur le futur des pays d’Europe de l’ouest.

A ces deux nations emblématiques, il nous faudrait ajouter, dans cette sombre perspective, le Liban.

Ces trois pays constituant le spectre de l’Occident. Son terrible futur.

On a beaucoup critiqué l’Afrique du Sud blanche pour sa politique d’Apartheid, appelé localement “développement séparé”. Cette politique était effectivement moralement injuste et fort mal mise en oeuvre, le projet des bantoustans était, par exemple, voué à l’échec de par sa répartition des terres : 78% de la population (des différentes ethnies noires) disposant de 13% du territoire sud-africain. Le tout sans en avoir la pleine souveraineté économique, administrative, sécuritaire et diplomatique.

Le “Petit Apartheid”, quant à lui, était totalement surréaliste et soulignait cette dépendance des Sud-Africains blancs à la main d’oeuvre noire. En clair, au temps de l’Apartheid, un Afrikaner n’imaginait pas un seul instant tondre lui-même sa propre pelouse. D’où la présence d’immenses bidonvilles noirs à la périphérie des grandes villes sud-africaine blanches. A comparer avec notre propre dépendance croissante en matière de santé, de démographie et de métiers manuels et manufacturiers à la main-d’oeuvre issue des pays du Tiers-Monde !

Ce constat 30 après la fin de l’Apartheid ne doit pas occulter la pertinence du concept de “développement séparé”. Car si les Boers, à partir de 1657 comprennent qu’ils ne peuvent pas vivre en bonne intelligence avec les populations khoïsans puis bantous, ce n’est pas pour rien. Nous découvrons aujourd’hui en Occident, ce que les Boers ont compris depuis bientôt quatre siècles ! Car les Blancs, en Afrique du Sud, n’ont jamais dépassé 20% de la population, vivant au milieu de 80% de Noirs, Métis et Indiens. Si les Afrikaners ont rapidement eu une conception radicale des rapports raciaux, les Anglophones, plus libéraux, ont longtemps cru que la co-existence était possible, souhaitable même, au nom de la “morale”. Combien en reste-t-il aujourd’hui de ces anglophones libéraux en Afrique du Sud alors que la population blanche est descendue à 7% ? Ecoeurés par la délinquance, la captation de l’Etat et le “retour des origines” des dirigeants noirs, ces Anglophones ont fait comme les Afrikaners, ils se sont exilés et ce malgré leur “moraline” arc-en-ciel et leur ancien soutien à l’ANC.

L’Afrique du Sud nous apprend chaque jour que la co-existence pacifique des races est un mythe pour doux rêveurs. Que la pratique contredit, dans ce domaine, toujours la théorie et la morale. Que l’Afrique toute entière est un continent qui ne se développera jamais selon les critères occidentaux et que l’Afrique du Sud n’était un géant économique, technologique et civilisationnel que parce qu’elle était dirigée par des Blancs. L’Algérie indépendante vit, depuis 1962, sur l’héritage laissé par la France en matière d’équipement de santé ou industriel. Capital que le pouvoir FLN dilapide lentement. L’Afrique du Sud dirigée par les Noirs, quant à elle, rejoint petit à petit les standards africains en dilapidant à son tour le capital économique et équipementiel laissé par les Blancs en 1994.

Toute la moraline et les catéchismes du monde ne changeront rien à cette cruelle réalité. Les Boers, malgré leur brutalité, avaient raison depuis le départ. Et si nous laissons l’Afrique devenir majoritaire chez nous, nous deviendrons l’Afrique. Son économie, sa démocratie, son organisation sociale, sa façon de vivre, son soucis de l’environnement, sa culture. Qui a envie de vivre à Bamako ? Même pas les Maliens eux-mêmes au regard de l’immigration constante sud-nord. Nous aurons l’Afrique et sa singulière façon de dilapider l’héritage des Blancs ! Nous aimerions, pourtant, qu’un pays africain ou arabe étonne le monde et constitue l’un des phares de l’Humanité. Nous attendons encore et nous attendrons longtemps, j’en ai bien peur.

Certains immigrés des années 70 ou 80 ont d’ailleurs compris cela. A partir du moment où ils étaient ultra-minoritaires en Europe et en voie d’assimilation, l’Europe restait ce qu’elle était et ils avaient gagné leur place au paradis. L’afflux de nouveaux immigrés ces dernières années a cassé ce modèle. Et ces immigrés assimilés le savent : ils ont fui l’Afrique et son sous-développement pour une Europe dirigée par les Blancs, mais l’Afrique les rattrape et le sous-développement qui va avec ! Et l’Europe qui n’est plus dirigée par les Blancs ce ne sera plus le paradis.

Pour palier à cela, il existe un chemin : l’ethno-différencialisme. Chaque ethnie se développant librement selon ses lois, coutumes, rythmes. Selon son génie propre. Mais sans chercher fortune chez le voisin. Chacun chez soi et chacun sa façon de vivre ! Ceux qui veulent vivre chez nous (en nombre limité) doivent choisir l’assimilation totale, à la Jean Messiha. Sinon, ils restent chez eux.

Concernant l’Irlande et particulièrement l’Irlande du Nord, ce pays nous enseigne la tragédie résultant de la cohabitation urbaine. Car la guerre en Irlande du Nord a été, avant tout, un conflit urbain à Belfast, Portadown ou Derry. Chaque quartier dominé par une communauté contenant un sous-quartier abritant l’autre communauté, ce qui donna des imbroglios de territoire insurmontables. L’Irlande du Nord, pour la France ou l’Angleterre est un spectre. Car ses murs de la paix (Peace Walls) entre Shankill Road (loyaliste) et Glen Road (Républicain) seront prochainement NOS murs. Entre la Zup Sud et La Pommeraie à Rennes, entre Bellevue et le Bourg à Saint-Herblain ou entre différents quartiers de la Seine Saint-Denis en région parisienne.

La litanie des émeutes urbaines d’Occident (à l’heure où j’écris ces lignes, l’Angleterre est en pleine ébullition suite au meurtre de trois petites filles par un immigré rwandais) est un avant-goût de ce qui nous attend : la guerre ethnique qui vient en Occident se fera dans les villes car nos villes sont désormais mitées par les enclaves ethniques. Le seul problème est que le terme “ville” revêt une définition de plus en plus large désormais. Même Morlaix ou Pontivy sont devenues des villes avec enclaves !

Dernier point sur l’Irlande du Nord. La période des Troubles nous rappelle constamment qu’en cas de conflit ethnico-religieux, chacun est ramené à son identité première. Les guerres civiles ne supportent pas les nuances et les “oui mais moi…”. De quoi donner matière à réfléchir à nos gauchistes rêveurs et fascinés par “l’Autre”. Qui est, pour sa part, beaucoup moins fasciné par eux…

Mais les leçons à tirer de la situation nord-irlandaise doivent encore être nuancées pour nous permettre d’appréhender le futur. En Irlande du Nord, il y a, en gros, que deux communautés et peu d’ingérence étrangère. En France, les communautés sont multiples comme sont multiples et croissantes les ingérences étrangères.

C’est ainsi que se dessine le troisième spectre qui nous menace : le Liban. Lors des différentes phases de la guerre civile libanaise, la situation s’est peu à peu compliquée car elle a abouti à une fragmentation sans fin des “grandes” communautés. Schématiquement, le Liban est divisée en quatre grandes communautés : les Chrétiens, les Musulmans chiites, les Musulmans sunnites et les Druzes. La guerre civile libanaise a été déclenchée par l’arrivée d’une cinquième grande communauté : les Palestiniens, eux-mêmes largement sunnites.

Puis les choses se sont compliquées avec l’arrivée de deux pays étrangers : la Syrie et Israël, ayant chacun leurs antennes locales. Puis d’autres pays (Iran Arabie Saoudite, USA, France, …) ont, eux aussi, apporté leur soutien à certaines factions, puis les factions se sont entretuées entre elles puis…

Au plus fort de la guerre civile libanaise, pouvaient s’affronter en milieu urbain et dans les montagnes un sous-groupe chiite (Amal, plutôt à Gauche) contre un autre sous-groupe chiite (le Hezbollah) soutenus chacun qui par la Syrie, qui par l’Iran, le premier combattant en même temps contre une milice druze, mais aussi contre l’ALS chrétienne et Israël. Les chrétiens maronites répartis en diverses milices s’affrontant également entre eux, tout comme les Sunnites soutenus par l’Arabie Saoudite pour les uns, issu du mouvement palestinien pour d’autres, tout en luttant contre des Chiites et des Chrétiens, sans oublier Israël, les Palestiniens, les Druzes etc… N’oublions pas à ce tableau les Arméniens de l’Asala (qui fut fondée à Beyrouth en 75), le PKK kurde (qui est intervenu pendant la Guerre Civile), les Communistes libanais, etc…

Dans un pays de 5 millions d’habitants, il y a pu, à certains moment, avoir une cinquantaine de milices plus ou moins “aidées” par une dizaine de pays étrangers, se combattant toutes entre elles, nouant des alliances le lundi pour se déchirer le mardi. A noter que ces milices étaient autant animées par des considérations religieuses que politique ou communautaires (il y avait des Chrétiens de gauche, des Chrétiens de droite, des Sunnites de gauche pro-palestiniens, des Sunnites de droite pro-Syriens, des Chiites crypto-communistes soutenus par l’URSS, des Chiites conservateurs, des Druzes comme ci, des Druzes comme ça…) sans compter les encombrantes allégeances de chacun à telle ou telle puissance étrangère.

Ne voyez-vous pas un rapport avec la situation actuelle en France ?

Car la future guerre civile ne sera pas une guerre entre Français de souche et Immigrés ! La future guerre civile sera une guerre de tous contre tous. Des Français de gauche contre des Français de droite, des immigrés musulmans contre des immigrés chrétiens. Des Juifs contre des Musulmans. Des musulmans inféodés à la Turquie contre ceux téléguidés par l’Algérie. Des Français de droite aidés par la Russie contre des Français de gauche aidés par la même Russie. Des Turcs contre des Kurdes. Des ruraux contre des urbains. Des nationalistes corses contre des Français. Des Arabes contre des Noirs. Des Asiatiques contre des Arabes. Des Asiatiques contre des Noirs. Gauchistes contre “patriotes apolitiques”. Le tout sous le regard attentif de la Chine qui aura aussi ses relais sur place. Cinquante nuances de guerre civile ! Chaque pays musulman qui ont déjà leurs réseaux bien implantés sur notre territoire auront leurs factions et les Français de souche se diviseront en de multiples sous-tendances rivales séparés par des considérations politiques et des choix de collaboration avec un tel ou un tel.

En Belgique, la situation sera aggravée par les divisions linguistiques du pays. En Espagne, ce sera encore pire.

Bref, ce qui attend l’Occident, c’est un mélange d’Orania, de Belfast 70’s et de Beyrouth 80’s ! Les trois spectres qui hantent l’Occident actuel.

Nous pensons, hélas, qu’il n’y a aucun moyen d’échapper à ce scénario. Et à la partition de fait qui suivra.

Mathurin Le Breton

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3 réponses à “Afrique du Sud, Irlande, Liban : les trois spectres de l’Occident [L’Agora]”

  1. Gaï de Ropraz dit :

    Un article de Mathurin Le Breton très pessimiste, mais malheureusement réel. Ainsi, en ce qui me concerne, je dirais que le temps presse pour sauvegarder ce qui reste…
    Car plus on s’avance dans l’inconnu à l’ombre de “L’Invasion humaine non-désirée “, plus dure sera la chute …

  2. La Verdure dit :

    Merci beaucoup Mathurin Le Breton ! Article simple et efficace à comprendre et retenir… Bravo !!!

  3. kaélig dit :

    L’intégration, voire l’assimilation de peuples allogènes n’est possible dans le temps qu’à petite dose. Passe encore pour des peuples de civilisations semblables: européens, Russes majoritairement blancs et chrétiens, animées par le progrès technique et civilisationnel…mais alors croire que des africains et plus encore des musulmans surtout arrivant massivement en Europe puissent se fondre dans le pays d’accueil, c’est une utopie évidente que seuls les camarades de Göche, les bisounours chrétiens et pire encore nos zélites dirigeantes libérales (il est vrai motivées par des intérèts économiques) n’ont pas vu ou voulu voir…Ils vont payer chèrement le prix de leur autisme comme le montre avec un réalisme effrayant l’éditorial de Mathurin, et çà fout les B….

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