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Immigration en Espagne. Le Parlement espagnol vote contre la répartition des mineurs non accompagnés

Une modification de la loi espagnole sur l’immigration a été rejetée par le Congrès des députés, signe supplémentaire de la faiblesse du gouvernement actuel du Premier ministre Pedro Sánchez.

Le nombre d’arrivées de migrants sur les côtes espagnoles ayant augmenté de façon exponentielle cette année et les centres d’accueil étant débordés, en particulier dans les îles Canaries, le gouvernement avait proposé une modification de la loi qui aurait rendu obligatoire la redistribution des mineurs non accompagnés dans les différentes régions d’Espagne, au lieu de la rendre volontaire, comme c’est le cas actuellement.

Le gouvernement régional des îles Canaries a demandé que de telles mesures soient prises afin d’améliorer la situation dans les centres pour mineurs migrants non accompagnés. Au début du mois, le gouvernement a négocié avec les présidents des gouvernements régionaux la répartition d’environ 400 mineurs migrants entre les centres des îles Canaries et ceux de l’Espagne continentale. Cet accord a conduit le parti de droite VOX à se retirer des gouvernements de coalition qu’il avait formés avec le Partido Popular (PP) de centre-droit dans cinq régions. Le PP détenait la présidence de tous ces gouvernements, VOX étant partenaire.

Cependant, pour alléger la pression sur les centres des îles Canaries – où quelque 6 000 mineurs non accompagnés sont pris en charge dans des foyers, leur nombre augmentant chaque jour -, des milliers de jeunes devraient être déplacés vers d’autres régions d’Espagne.

VOX s’est fermement opposé à la redistribution de tous les migrants, mineurs ou adultes, des points d’arrivée vers des centres situés à l’intérieur du pays, affirmant que cela aurait un « effet d’entraînement » qui ne ferait qu’augmenter la migration vers l’Espagne. Le PP, cependant, était prêt à soutenir la mesure sous certaines conditions. Après une semaine de négociations, il a réduit ces exigences à quatre: la réunion immédiate d’une conférence des présidents régionaux pour discuter de la question de l’immigration ; la déclaration d’une situation d’urgence en matière d’immigration au niveau national ; l’engagement de financer l’accueil des mineurs immigrés non accompagnés jusqu’à l’âge de 18 ans, au lieu de la première année seulement ; et la garantie d’un financement régional à long terme plus important.

Le gouvernement dirigé par les socialistes a refusé, insistant sur le fait que les gouvernements régionaux avaient déjà été accommodés. Il a ensuite laissé le projet de loi passer au vote et échouer, alors que le PP et le parti séparatiste catalan Junts per Catalunya avaient tous deux proposé de poursuivre les négociations si le gouvernement leur accordait plus de temps. Les analystes pensent que la tactique du gouvernement visait à caractériser le PP comme faisant partie de l’« extrême droite » supposée xénophobe.

Le gouvernement avait également négocié avec Junts per Catalunya, qui avait maintenu une exigence inamovible pour approuver le changement juridique, à savoir que le projet de loi comprenne une mesure donnant à la région une compétence totale en matière d’immigration. Cette concession aurait été parfaitement conforme aux aspirations sécessionnistes du parti. La Catalogne est également l’une des régions d’Espagne où le taux d’accueil des immigrants est le plus élevé, et l’immigration a été un thème important lors des élections régionales qui se sont tenues en mai.

El Español rapporte que face à ce nouvel échec législatif, le gouvernement prévoit d’utiliser une autre tactique bien connue. Il présentera probablement la mesure sous la forme d’un décret royal, un type de loi qui, une fois approuvée par le cabinet, entre immédiatement en vigueur alors même qu’elle accomplit le reste du processus législatif et qu’elle est soumise au vote du parlement. Le gouvernement disposerait ainsi d’un délai pour imposer la redistribution des migrants mineurs non accompagnés des îles Canaries vers d’autres régions d’Espagne.

Lors de la même session parlementaire, Junts per Catalunya, qui a soutenu la formation du gouvernement actuel en échange de privilèges pour les indépendantistes, a également refusé de soutenir d’autres mesures proposées par l’exécutif de M. Sánchez, notamment le relèvement du plafond de la dette du pays.

Jusqu’à présent, M. Sánchez n’a pu faire passer aucun texte législatif majeur proposé par son gouvernement, à l’exception d’un projet de loi d’amnistie pour les séparatistes catalans conçu pour bénéficier principalement au leader de Junts per Catalunya, Carles Puigdemont, ancien député européen  vivant en exil en Belgique.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Immigration en Espagne. Le Parlement espagnol vote contre la répartition des mineurs non accompagnés”

  1. Gaï de Ropraz dit :

    De tout ce blah,blah, théoriquement sans grand intérêt pour nous Français, ce qui toutefois reste primordial, serait de se poser la question de confiance : De cette marée humaine qui provient du Sud, c’est à dire de l’Afrique noire et souvent musulmanne pour ne pas la nommer, combien de residus humains viendront envahir la France et la pourrir en la submergeant de ses progénitures, chaque fois un peu plus nombreuses et dont strictement personne n’a besoin, tout en détruisant les Institutions en place, et chamboulant le mode de vie de ses habitants legitimes, sans oublier de citer les mises-à-mal de nos croyances, et des religions de tout-un-chacun ???…

    Et puisqu’on y est, une autre question à cent balles : A qui la faute ?…
    N’est-ce pas NOUS qui laissons faire, sans nous battre, sans même réagir ou s’insurger ?…

  2. Georges29 dit :

    Candide demande pourquoi les mineurs migrants non accompagnés ne sont pas remis à la charge des consulats ou ambassades des pays d’où ils proviennent ? (hébergement,…, et responsabilité parentale, …).
    (interrogation valable aussi pour la France, et autres pays d’Europe, …).

  3. patphil dit :

    la chance de l’espagne c’est que ces migrants vont passer en france où ils auront des droits et des financements plus conséquents

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