Il devient de plus en plus difficile de se nourrir sainement. En 2021, Santé publique France alertait sur la présence de métaux lourds dans différents aliments avec pour conséquence des effets néfastes sur la santé, indiquant au passage que les Français étaient les plus exposés d’Europe.
Plus particulièrement, l’Agence nationale de santé publique notait que la consommation de poissons et de produits de la mer contribuait à augmenter les concentrations en arsenic, chrome, cadmium et mercure.
Trois ans plus tard, c’est cette fois une étude canadienne publiée le 17 juillet 2024 qui vient tirer la sonnette d’alarme. Après avoir analysé 45 poissons d’eau douce issus d’un lac d’une zone urbaine et industrielle de Toronto, dans l’est du Canada, un groupe de scientifiques de l’Université de Toronto et du ministère de l’Environnement de la province de l’Ontario est parvenu à une conclusion inquiétante : chaque poisson contenait en moyenne 138 microplastiques dans son organisme !
À la lecture de cette étude publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, nous apprenons ainsi que ce nombre est 17 fois supérieur aux estimations d’études précédentes. Mais l’information la plus anxiogène résultant de ces travaux reste à venir : chaque filet de poisson contenait en moyenne 56 particules de microplastiques.
« Sur la base d’un taux de consommation de 2 portions/semaine, l’exposition humaine annuelle moyenne due à la consommation de ces filets de poisson serait comprise entre 12 800 et 18 300 particules » de microplastiques, expliquent les chercheurs canadiens dans leur publication.
Auteur principal de ces travaux, Madeleine Milne s’est dite « surprise, un peu découragée même » lorsqu’elle a pris connaissance de tels résultats, rapporte de son côté le magazine français Sciences et Avenir. Les filets sont en effet la partie du poisson la plus consommée par les humains…
Les microplastiques, d’une taille comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, mettent des centaines d’années à se dégrader dans l’eau. Par ailleurs, « nous avons également observé beaucoup de particules de caoutchouc (…) susceptibles de provenir de l’usure des pneus au fil du temps », a fait savoir Madeleine Milne.
Selon cette dernière, « il est important que les gens aient conscience du degré de contamination des différents aliments qu’ils consomment ». Elle prône par ailleurs la mise en place d’une analyse géographique à grande échelle afin de mieux identifier ces ingestions de microplastiques par les poissons.
Depuis l’introduction du premier sac en polyéthylène dans les années 60, la consommation du plastique à usage unique s’est intensifiée. Non seulement près de 8 millions de tonnes de plastique pénètrent dans nos océans chaque année, mais ce plastique finit par se décomposer en particules plus petites, des molécules de microplastique qui finissent donc par se retrouver dans la chaîne alimentaire.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “Santé. Les poissons que nous consommons infestés de microplastiques ?”
Un monde corrompu, déprimant, débilitant où l’écologie scélérate préfère en rajouter avec des éoliennes.
microplastiques, résidus de pesticides et autres produits chimiques, étonne vous ensuite de voir de plus en plus d’obèses dans les rues