Vingt ans après Open Range, et dans la lignée de l’exceptionnel Danse avec les Loups, Kevin Costner renoue avec la réalisation pour un projet ambitieux : une saga en plusieurs chapitres retraçant l’expansion vers l’Ouest américain à l’époque de la guerre de Sécession. Avec Horizon : Une saga américaine, chapitre 1, le réalisateur plonge le spectateur dans une fresque historique grandiose et captivante.
Pour donner vie à cette épopée, Costner s’est entouré d’un casting 5 étoiles. On retrouve aux côtés du réalisateur lui-même Sienna Miller, Sam Worthington, Jena Malone, et un grand nombre d’autres acteurs talentueux. Chaque personnage apporte sa pierre à l’édifice, contribuant à la richesse et à la complexité du récit.
L’histoire au cœur du grand Ouest américain
L’histoire d’Horizon se déroule durant la guerre de Sécession et pendant la ruée vers l’Ouest, c’est à dire en pleine construction des Etats-Unis d’Amérique. Le film suit le destin de plusieurs familles et individus, confrontés aux dures réalités de la vie dans le Far West. Mais fidèle à son refus de tout manichéisme, Costner offre également le point de vue autochtone, le point de vue des Indiens. Ce qui rend le film encore plus intéressant, pour mieux tenter de comprendre ce qui pouvait se passer dans la tête de ceux qui étaient envahis à l’époque et dépossédés de leurs propres terres, par des populations pauvres venues d’Europe dans l’espoir d’un monde meilleur. Trahisons, combats sanglants, amours passionnés… les personnages traversent des épreuves qui les forgent et les poussent à se dépasser.
Horizon s’inscrit clairement dans la tradition des grands westerns américains. On retrouve ici tous les codes du genre : paysages somptueux, chevauchées épiques, duels au pistolet… Costner rend hommage aux films qui l’ont marqué tout en apportant sa touche personnelle.
Horizon : Une saga américaine, chapitre 1 est un film long (3 heures) mais captivant. L’histoire est plutôt prenante et les images magnifiques. On sent néanmoins que fidèle à son habitude des grandes épopée, Kevin Costner aurait sans doute voulu faire des dizaines et des dizaines d’heures de film (Horizon est une tétralogie). Car ça part parfois dans tous les sens, et cette première partie semble en réalité être avant tout une introduction (longue donc) au coeur de son projet, c’est à dire la ruée vers cette destination mystifiée que serait Horizon, ville Eldorado qui fait converger des gens depuis tout l’Est, le Sud et le Nord des USA, en quête d’une vie meilleure.
La critique française et la critique américaine ont littéralement dégommé le film. Si bien qu’il a été boudé en terme d’entrées en salle et que la sortie du chapitre 2, prévue en septembre en France, est repoussée (Netflix proposait d’adapter directement la tétralogie en mini série, et de diffuser directement sur sa plateforme, ce que refuse à raison Kevin Costner qui a sacrifié une partie de sa fortune pour ce projet et qui veut que cela soit projeté sur grand écran).
On a l’habitude des critiques visant Costner : Waterworld, The Postman, avaient été détruits (y compris il est vrai par une partie des spectateurs). Mais on a trop tendance à oublier Open Range, Danse avec les Loups, ou encore l’excellente série (et celles dérivées) Yellowstone. Kevin Costner est ambitieux. Il aime le cinéma, et a envie de transmettre des moments historiques de l’histoire de son pays. Il s’en donne les moyens , et avec Horizon : Une saga américaine, chapitre 1, il semble y parvenir : on attend néanmoins la suite avec impatience, pour admirer l’oeuvre entière, et non pas uniquement cette bonne introduction, qui se termine de manière assez brouillonne pour le spectateur car justement, elle ne se termine pas.
Une saga prometteuse donc. Parfois violente (comme l’était sans doute la vie à l’époque). Parfois confuse aussi (peut être trop de personnages ?). Mais sublime, en terme d’images, mais également en terme de réflexion sur la condition humaine à l’époque du Far West, de la ruée vers l’Ouest, et, pour les Indiens, de la colonisation de leurs terres par les Européens.