Un rapport de l’ECLJ (Centre Européen pour le droit et la Justice) met en lumière la destruction délibérée du patrimoine chrétien arménien dans le Haut-Karabakh. Cette région, riche en histoire chrétienne avec ses nombreuses églises, monastères et khachkars, fait face à un effacement culturel systématique. Ce rapport vise à documenter ces destructions, à évaluer les réponses internationales et à proposer des recommandations pour protéger ce patrimoine en péril.
Contexte historique
Le Haut-Karabakh, connu également sous le nom d’Artsakh, a été une région disputée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pendant des décennies. Ce conflit a souvent conduit à des destructions culturelles massives, exacerbées par des tensions ethno-religieuses.
Depuis la deuxième guerre du Karabakh (2020), l’Azerbaïdjan contrôle la majeure partie de la région. Entre novembre 2020 et septembre 2023, des dizaines de sites du patrimoine chrétien arménien ont été détruits ou endommagés. Le rapport détaille ces incidents, soulignant les politiques d’effacement culturel et de révisionnisme pratiquées par l’Azerbaïdjan. Des sites emblématiques comme l’église Saint Sargis de Hadrut et l’église Saint-Jean-Baptiste de Chouchi ont été complètement détruits ou transformés.
Réponse internationale et recommandations
Malgré des appels répétés de l’Arménie et d’organisations internationales, l’Azerbaïdjan refuse l’accès des observateurs étrangers aux sites culturels. Le rapport critique la faiblesse des réponses internationales face à ces destructions, et recommande des actions fermes pour empêcher un génocide culturel complet.
Le patrimoine chrétien arménien du Haut-Karabakh est non seulement crucial pour l’histoire et la culture arménienne, mais également pour la communauté chrétienne mondiale. La destruction de ce patrimoine équivaut à une perte pour l’humanité entière. La préservation de ces sites est également essentielle pour la stabilité et la réconciliation dans la région du Caucase.
Dans un communiqué, les auteurs du rapport indiquent : « L’ECLJ se réjouit de la nouvelle résolution et de sa protection du patrimoine culturel ukrainien. La résolution 2558 appelle les États membres à «promouvoir une protection efficace des identités culturelles, du patrimoine culturel et des droits culturels menacés». La résolution demande également aux États membres de «mettre en commun leurs ressources et de coordonner leurs actions» pour aider l’Ukraine, mettre fin à la destruction culturelle et soutenir les efforts de rétablissement et de reconstruction.
Il est impératif que l’APCE adopte une résolution similaire demandant une protection spécifique du patrimoine chrétien arménien en danger. Comme l’a souligné Mme Ghazaryan, «la préservation des monuments historiques et culturels est notre responsabilité collective, quelle que soit leur origine culturelle et nationale, car il est de notre responsabilité collective de protéger notre histoire humaine commune». La même menace d’effacement culturel total qui pèse sur l’Ukraine pèse sur le Haut-Karabakh. L’APCE doit agir avant qu’il ne soit trop tard.
Le rapport de l’ECLJ a contribué à souligner l’importance de la protection des sites culturels dans le monde entier, et l’ECLJ continuera à attirer l’attention des institutions internationales sur cette question jusqu’à ce que la protection du patrimoine chrétien arménien soit assurée. »
Crédit photo : Complexe monastique de Gandzasar depuis le nord-est (
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