Au cours des six premiers mois de l’année, près de la moitié des opérations policières menées en Espagne contre le terrorisme islamiste ont eu lieu en Catalogne, comme le montrent les chiffres du ministère de l’intérieur et de l’Observatoire international pour l’étude du terrorisme. L’objectif calcule que cela représente 12 des 28 opérations connues.
Selon l’Observatoire international pour l’étude du terrorisme, le raid le plus récent a eu lieu tôt dimanche dernier, dans la capitale catalane Barcelone et la ville voisine de Badalona. L’enquête étant en cours, aucun détail n’a été divulgué, mais The Objective rapporte que des sources proches des autorités font état de l’implication de pays extérieurs à l’Union européenne, tous liés aux trois personnes arrêtées en Catalogne.
À la mi-juillet, les forces de police espagnoles avaient arrêté 50 personnes en Espagne pour des crimes liés au djihad : 19 en Catalogne, huit en Andalousie, deux à Valence et deux en Murcie. Madrid, qui a également connu un nombre relativement élevé d’arrestations dans le cadre d’opérations antiterroristes au cours de la dernière décennie, n’a enregistré aucune opération djihadiste depuis le début de l’année. En 2023, 11 personnes ont été arrêtées à Madrid pour des motifs liés au terrorisme, ce qui place la capitale et sa région juste derrière la Catalogne en ce qui concerne le nombre d’opérations djihadistes empêchées par la police.
Les chiffres du premier semestre 2024 contrastent fortement avec ceux de 2023. La Catalogne pourrait doubler le nombre d’arrestations de terroristes potentiels, alors que Madrid n’en a pas encore enregistré une seule. Dans le même temps, le nombre total d’arrestations liées au terrorisme dans le pays est en hausse. En 2023, il y a eu 78 arrestations de ce type, soit le nombre le plus élevé depuis 2004, l’année des attentats à la bombe liés à Al-Qaida contre des trains de banlieue à Madrid, qui ont fait près de 200 morts.
La Catalogne, et Barcelone en particulier, est devenue le point chaud de l’Espagne en matière de sécurité. L’endiguement de la hausse récente de la criminalité a été l’un des principaux enjeux des élections régionales de mai dernier.
Des sources policières ont déclaré à l’Objectif que la région continue d’être l’un des principaux endroits d’Espagne où se produisent la radicalisation et le recrutement ultérieur dans des cellules terroristes. Voici les détails de deux affaires qui illustrent la dynamique du terrorisme djihadiste sur le sol européen :
Une opération de police à la mi-juin menée par la police espagnole a été le point culminant d’une enquête qui a commencé il y a cinq ans, avec l’arrestation de German Bagaev et Serhii Aniskovich. En 2019, les deux hommes avaient déjà purgé des peines de prison pour des accusations de terrorisme et ont été surpris à nouveau en train de tenter de franchir la frontière française. Dans leur véhicule se trouvait une grenade antipersonnel M-75 de fabrication serbe. Après plusieurs années d’enquête, il a été confirmé que Bagaev et au moins quatre autres personnes achetaient des armes et du matériel pour un attentat terroriste qu’ils préparaient.
En mars, un ressortissant espagnol étudiant la mécanique a été arrêté pour avoir diffusé des manuels terroristes de l’État islamique (ISIS), après qu’ils ont été trouvés en possession de quatre membres d’une cellule islamiste. Selon la police, les cinq personnes ont été arrêtées alors qu’elles se préparaient à attaquer Tyresö, en Suède.
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