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[Découvrir la France] Tournemire : une destination historique en plein Cantal

Alors que la masse des touristes se concentre sur les côtes, le cœur de la France est encore largement accessible et, aspect non négligeable, beaucoup moins cher en matière de location et de denrées alimentaires. Ce tourisme est axé sur la nature, mais également sur le patrimoine local, l’authenticité, l’identité, l’histoire. Si vos rêves de vacances se résument à une plage surpeuplée et un appartement en Vendée ou à la Grande Motte, cet article n’est pas pour vous. De la même façon, si vous économisez 11,5 mois de l’année pour que vos enfants vous foutent la paix dans un Center Park, revenez à la page d’accueil.

Ici les vacances sont authentiques et patrimoniales. L’identité et l’Histoire constituant le pivôt central de ce que nous souhaitons vous faire découvrir dans ces pages.

Tournemire, ses ruelles et son château

Tournemire, dans le Cantal, est un exemple de ces petits villages de caractère qui méritent une visite attentive. En premier lieu, son nom prend sa source dans le patronyme occitan d’une illustre famille, dont la première mention date de 1030 ! Une famille et un village résolument enracinés dans l’histoire longue !

A Tournemire pas de piège à toutous ! Le village est habité à l’année, il n’y a pratiquement pas de commerce (un artisan d’art local et un bar-restaurant) et l’intérêt de Tournemire réside dans ses ruelles, son architecture, ses panneaux explicatifs sur l’histoire des lieux, son église et, bien entendu, son château !

Désagréable habitude auvergnate

Il faut bien le reconnaître, cependant, le premier contact avec le village n’est pas spécialement agréable : un parking payant ! 2€ la journée. Or, malgré tous ses atouts, le minuscule bourg de Tournemire ne se visite pas en une journée mais en 2h maximum. 3h en cas de repas sur place. Le Cantal a pris cette sale habitude d’instaurer des parkings payants partout et c’est extrêmement désagréable ! Vous aurez le même problème à Salers, Aurillac, etc… l’appât du gain des Auvergnats ne serait-il pas une légende ?

Passé cette douloureuse arrivée, Tournemire fait d’emblée plaisir au breton sensible aux langues régionales en affichant des panneaux de rues bilingues français-occitan ! Le visiteur pourra les découvrir en se perdant avec joie dans ces petites ruelles pentues traversées d’un ruisseau qui doit être bien tempétueux à la fonte des neiges ! A visiter après avoir lu la description d’un village hobbit dans le « Seigneur des Anneaux » ! A Tournemire, on s’imagine aisément observer une nuée de ces petits créatures mythiques vaquer aux travaux artisanaux ou à l’entretien des jardins. Moins héroïc-fantasy : en flânant, regardez bien les pierres monumentales constituant les maisons : celles-ci viennent de l’ancien château daté du XIIè siècle dont il ne reste aujourd’hui que le souvenir, celui qui s’étale désormais en bordure de bourg date, quant à lui, du XVè.

Eglise sacrée

Avant d’entrer dans le château, vous passerez devant l’église, qui est magnifique ! Ses parties les plus anciennes datent du XIIè siècle et l’édifice aurait abrité une épine de la Sainte-Couronne du Christ, ramenée des Croisades par l’un des membres de la famille Tournemire. Découvrez la nef, les fonts baptismaux et toute la richesse en matière d’architecture intérieure de l’édifice. Il n’y a que des Européens pour pouvoir produire de telles merveilles !

Derrière l’église, un petit carroussel discret vous raconte, photos à l’appui, l’histoire des ruelles du village. A ne pas manquer !

Après l’église, le château ! Entrée 10€ mais les férus d’art et d’Histoire seront dans leur élément. A visiter en famille pour instruire les plus jeunes et rappeler que l’Histoire de nos terroirs ne commence pas avec l’arrivée de la Wifi et un documentaire youtube.

Affrontements entre deux familles

Les visiteurs les plus taquins pourront préciser à leur petite famille que le château et le bourg de Tournemire ont été les lieux d’une guerre fratricide entre la famille Tournemire précédemment citée et la famille Anjony, des bourgeois enrichis venus d’Aurillac. Les premiers avaient le blason mais pas le sou, les seconds avaient la bourse mais, comme tous les parvenus, rêvaient de s’anoblir. Un importun mariage fit converger les intérêts des uns et des autres. Mais la lune de miel ne dura guère et les deux familles, nobliaux comme roturiers, s’affrontèrent durant des années et ce jusque dans les rues du village. Pour ceux qui connaissent la série Netflix anglaise Poldark, on était alors un peu dans le même scénario ! En 1623 l’affaire fut réglée virilement dans une adaptation auvergnate du « Combat des Trente », c’est-à-dire un combat des trois : trois Anjony affrontant trois Tournemire.

Une visite du château de Tournemire vous permettra de découvrir l’issue de la bataille !

Stéphane Marrat

Crédit photo : DR
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