Selon Igor Morgulov, ambassadeur de Russie en Chine, les pays membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) œuvrent pour la création d’un système financier autonome afin de réduire leur dépendance vis-à-vis des “tierces parties”, notamment les États-Unis. Cette annonce a été faite lors du 12e Forum mondial de la paix qui s’est tenu à Pékin ce samedi.
Des Transactions en Monnaies Nationales en Forte Augmentation
Les échanges commerciaux entre la Russie et la Chine ont atteint un montant record de 240 milliards de dollars par an, avec 92 % des transactions effectuées en roubles ou en yuans. Cette tendance reflète une volonté croissante de se détacher du dollar américain pour les règlements internationaux. Au sein des BRICS, la proportion des échanges en monnaies nationales a bondi de 26 % en 2021 à 85 % à la fin de 2023, démontrant une dynamique significative vers l’indépendance financière .
Igor Morgulov a également annoncé que les BRICS, désormais rejoints par l’Éthiopie, l’Iran et l’Égypte, envisagent la création d’une monnaie unique. Cette initiative vise à renforcer l’intégration économique des grandes régions du monde, permettant ainsi aux pays membres de former des blocs régionaux solides. Cette stratégie est perçue comme une réponse à l’hégémonie américaine, mais aussi comme un pas vers une intégration économique globale.
Réduire la Dépendance au Dollar
La Nouvelle Banque de Développement (NDB) des BRICS et la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (AIIB) ont été créées pour diminuer la dépendance des pays en développement au dollar américain. Ces institutions financières jouent un rôle clé en soutenant des projets qui favorisent l’utilisation des monnaies locales dans les transactions internationales.
Cette démarche des BRICS est vue par certains comme une manière de contourner l’influence économique et politique des États-Unis. En développant des mécanismes financiers indépendants, les BRICS cherchent à renforcer leur souveraineté économique et à promouvoir une multipolarité dans les relations internationales. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large visant à établir un ordre mondial plus équilibré et à réduire les disparités économiques entre les nations.
Par ailleurs, les BRICS ont annoncé récemment leur intention de créer leur propre parlement pour superviser l’alliance et ses initiatives.
Les BRICS, fondés en 2006 par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine en tant que groupe de stratégies d’investissement pour les pays émergents, se sont depuis élargis et comprennent désormais l’Afrique du Sud et, depuis janvier 2024, l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis. Quarante autres pays ont exprimé leur intérêt à devenir membres, dont la Serbie et la Turquie. Plus de 20 pays ont officiellement déposé une demande d’adhésion.
Lors d’une réunion des BRICS à Saint-Pétersbourg jeudi, le président russe Vladimir Poutine a déclaré: “Jusqu’à présent, les BRICS ne disposent pas de leur propre structure parlementaire institutionnalisée. Mais je pense qu’à l’avenir, cette idée sera définitivement concrétisée”. Il a ajouté que la création d’un parlement aiderait le bloc à “exploiter au maximum le potentiel de nos pays en matière d’économie, d’investissement, de technologie et de ressources humaines, et à renforcer l’influence constructive des BRICS sur les processus mondiaux”, tout en rendant le monde “plus sûr et plus harmonieux”.
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