Le Parlement finlandais a adopté vendredi une loi donnant aux gardes-frontières des pouvoirs accrus pour rejeter les demandes d’asile et refouler les migrants qui tentent d’entrer dans le pays.
La loi temporaire, valable un an, a été adoptée par 167 voix contre 31, les Verts et l’Alliance de gauche s’y étant opposés. Le gouvernement de centre-droit du Premier ministre Petteri Orpo a déclaré que cette loi était nécessaire à la lumière de la “guerre hybride” russe qui consiste à diriger délibérément des migrants de pays du tiers-monde vers la frontière finlandaise, qui est également la frontière extérieure de l’Union européenne.
La ministre de l’intérieur, Mari Rantanen (Parti des Finlandais), a déclaré que le gouvernement finlandais travaillait avec d’autres pays de l’UE pour faire pression en faveur d’une législation européenne, exigeant une proposition de la Commission européenne pour lutter contre l’immigration instrumentalisée.
La nouvelle loi finlandaise sur la conversion permet aux gardes-frontières de refuser l’entrée des migrants dans le pays, si nécessaire par la force.
“Il pourrait s’agir d’un type d’expulsion similaire à celui pratiqué par la police lors des manifestations, c’est-à-dire qu’ils pourraient emmener les gens“, a déclaré Erkki Hirvonsalo, président du syndicat des gardes-frontières , à l’ organisme public de radiodiffusion yle.
Les patrouilles frontalières évalueront les migrants se présentant à la frontière orientale en fonction de leur âge, de leur maladie, de leur handicap et des persécutions potentielles dont ils pourraient faire l’objet en Russie – des conditions ou des situations qui permettraient à une personne de demander l’asile. Une personne qui n’est pas considérée comme un “cas exceptionnel” peut désormais être refoulée à la frontière.
“On lui dira que les demandes d’asile ne sont pas acceptées ici et qu’elle sera renvoyée en Russie”, explique M. Hirvonsalo. Les demandeurs d’asile déboutés seront également informés de l’endroit où ils peuvent demander l’asile.
Les organisations de défense des droits de l’homme ont protesté contre ce projet de loi, affirmant qu’il violait le droit international et européen. Mais la ministre finlandaise des finances, Riika Purra (Parti des Finlandais) , a déclaré que la sécurité nationale devait l’emporter sur tout le reste
“Nous ne pouvons pas dire à l’avance quand cette loi commencera à être appliquée. Cela dépend de la situation. Nous espérons qu’il ne sera jamais nécessaire de l’appliquer, mais qu’il s’agira d’une législation préventive”, a déclaré M. Rantanen.
À la fin de l’année dernière, la Finlande a fermé pour une durée indéterminée tous les points de passage avec son voisin oriental, après l’arrivée en trois mois de quelque 1 300 migrants originaires de pays africains par cette voie. Les relations avec Moscou se sont considérablement détériorées depuis que la Finlande a abandonné des décennies de neutralité militaire pour rejoindre l’ OTAN à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
Les pays voisins, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, ont tous introduit des lois similaires à celle de la Finlande.
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