Ce fut une scène à laquelle le pays du Coglais, au nord-est de l’Ille-et-Vilaine, est d’ordinaire peu habitué.
Au soir du jeudi 14 mars dernier, deux hommes âgés de 20 et 22 ans avaient été blessés par balles alors qu’ils circulaient sur l’autoroute A84 entre Rennes et Caen. La fusillade avait eu lieu au niveau de l’échangeur des Portes du Coglais, près de Fougères.
La voiture prise pour cible, avec à son bord trois hommes originaires de Rennes, avait essuyé des tirs d’armes automatiques en provenance d’un véhicule l’ayant prise en chasse. Le conducteur, indemne, parviendra à s’échapper et à se réfugier dans une impasse de la commune des Portes du Coglais. Les deux autres passagers seront touchés puis hospitalisés.
Par la suite, une enquête criminelle pour tentative d’homicide volontaire en bande organisée avait été ouverte par le parquet de Rennes et confiée à la section de recherche de Rennes.
La piste du règlement de comptes entre groupes de narcotrafiquants était alors privilégiée par les enquêteurs tandis que quelques jours plus tôt, dans la nuit du 9 au 10 mars, une fusillade avait eu lieu dans le quartier « sensible » du Blosne à Rennes.
Deux mois plus tard, les investigations conduisaient les policiers rennais à interpeller quatre individus le 21 mai. Si deux d’entre eux seront remis en liberté sans faire l’objet de poursuites, les deux autres, soupçonnés d’être les auteurs de la fusillade du 14 mars sur l’A84, étaient jugés devant le tribunal de Rennes lundi 8 juillet.
À la barre, un certain Reda Hamour, âgé de 34 ans, était poursuivi pour participation à une association de malfaiteurs et violences volontaires avec trois circonstances aggravantes (arme, réunion et préméditation).
Un individu plutôt familier des tribunaux si l’on s’en tient aux 19 condamnations mentionnées sur son casier judiciaire. Parmi lesquels des condamnations pour extorsions, vols avec violences, ou encore transport et usage de stupéfiants.
Quant au profil du second prévenu, l’homme âgé de 24 ans et dénommé Adel Benyahia a la particularité d’être l’un des blessés de la fusillade survenue dans le quartier du Blosne dans la nuit du 9 au 10 mars. De quoi conforter un peu plus la thèse du différend entre deux bandes rivales sur fond de trafic de drogue.
À l’issue de l’audience, Reda Hamour a été condamné par le tribunal de Rennes à six ans de prison, ainsi qu’à une interdiction de port d’arme pendant cinq ans. De son côté, Adel Benyahia a quant à lui écopé d’une peine de deux ans de prison. Un lieu déjà connu de l’intéressé puisqu’il y purge actuellement une peine pour des violences. Les deux comparses sont donc repartis en détention à leur sortie du tribunal. Domiciliés à Meaux et Sevran, ils sont en outre visés par une interdiction de séjour en Ille-et-Vilaine durant cinq ans.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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