Lors du conseil municipal du 24 juin 2024, la Ville de Rennes a réaffirmé son engagement en faveur du plurilinguisme en adoptant de nouvelles orientations pour son Plan des politiques linguistiques 2024-2034. Cette décision marque une étape importante dans la reconnaissance et la promotion des langues parlées sur le territoire rennais, y compris les langues régionales telles que le breton et le gallo. Cependant, la mise en place de ce plan soulève des questions de cohésion, notamment concernant la place des langues bretonnes et gallèses par rapport aux langues étrangères.
Un engagement fort pour le breton et le gallo
Rennes a une longue tradition de soutien au breton, illustrée par la mise en place de filières bilingues dès les années 1980 et la signature de la charte Ya d’Ar Brezhoneg avec l’Office public de la langue bretonne en 2022. Le nouveau plan réaffirme cet engagement en promouvant l’enseignement du breton pour augmenter le nombre de brittophones et en soutenant les initiatives visant à transmettre le gallo.
La ville compte actuellement 821 élèves inscrits dans des classes bilingues français-breton, répartis sur dix sites du premier degré et trois du second degré. Rennes entend renforcer cette dynamique en ouvrant de nouvelles classes bilingues et en développant un environnement favorable à l’apprentissage du breton. Cela inclut des animations périscolaires, des programmes d’éducation artistique et culturelle, et une offre de médiation en langue bretonne dans les musées et bibliothèques de quartier.
Une reconnaissance des langues étrangères sur le même plan, qui pose question
Le projet éducatif local et le plan de lutte contre les discriminations de 2017 entendaient déjà reconnaître l’égale dignité des cultures et des langues parlées sur le territoire, notamment à travers l’événement annuel « Rennes au pluriel ». La métropole veut aller encore plus loin, au point que l’on se demande si, la démographie aidant (il y a techniquement plus de pratiquants quotidiens de langues étrangères que de breton ou de gallo à Rennes), les langues étrangères ne finiront pas sur le même plan que les deux langues de Bretagne.
Pourtant, en les plaçant sur le même plan que les langues étrangères, il existe un risque de dilution de leur spécificité et de leur priorité en tant que langues régionales. La question se pose de savoir si cette égalité de traitement pourrait nuire à la préservation et à la transmission de ces langues, pourtant reconnues comme patrimoine culturel immatériel.
La décision de la Ville de Rennes de promouvoir le plurilinguisme est une démarche intéressante si elle vise à inciter au développement et surtout à l’emploi du breton et du gallo. Toutefois, il est crucial de veiller à ce que les langues bretonnes et gallèses ne soient pas placées sur le même plan par rapport aux langues étrangères, ce qui signifierait finalement, qu’une forme de remplacement linguistique est actuellement à l’oeuvre dans la capitale administrative de la Bretagne.
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5 réponses à “Breton et Gallo, langues étrangères…que dit la Ville de Rennes concernant son engagement en faveur des langues et du plurilinguisme ?”
On ne peut pas mettre sur un pied d’égalité le breton la langue nationale des Bretons et les parlers gallos.
Le breton est une langue, le gallo est un parler rustique, quasi disparu, cousin du français ou du québécois, dont les affinités avec les parlers/patois du Maine, de l’Anjou et du Poitou sont connues de tous. La « défense » du gallo n’est qu’un leurre pour amoindrir la référence à la langue nationale bretonne.
« Breizh-info » est un média « identitaire » – au sens « identitaire français », courant d’extrême-droite, et ne promeut pas l’identité nationale bretonne !
Le double pluriel dans « les langues bretonnes et gallèses » signe son incompétence … On croirait Mélanchon proclamant qu’«il n’y a pas une langue bretonne mais cinq » (à la suite de Françoise Morvan).
Le gallo est du français ; il serait plus justement appelé « angevin-gallo » (Et les parlers poitevins ne concernent qu’une petite fraction de la Loire-Atlantique, côtière ou frontalière de la Vendée).
La nation bretonne est bien celle de la langue bretonne (y compris de sa variante coranique …
‘maon a-du gant Gwilhmod ha JLP…ma Barral ne breg ket a-dreuz!!!
Bon si je m’en tiens aux normes le gallo s’arrêterait à la limite du département 35 mais le nord du département de la Mayenne (53) avec Pontmain qui a été volé à la Vicomté de Fougères devrait être en zone gallèse et l’autre partie du nord avec Gorron était occupée par les Normands qui avaient installé un château à Gorron, le nord du département a été volé aux voisins pour constituer un département viable. Sinon je n’ai pas compris l’allusion coranique du sieur Barra!
La minorité de Charles Compagnon avec qui Le Parti Breton travaille à la mairie de Rennes a fait savoir son opposition à mettre sur le même plan les langues étrangères parlées à Rennes et les langues de Bretagne.