Pour certains, la « sécession » serait inévitablement une impasse, foncièrement impolitique, une sorte de fuite, de désertion face au réel suscitée, notamment à « l’extrême droite », par une mentalité obsidionale grassement nourrie de « tout est foutu ». Si l’on peut bien sûr entendre cette opinion, il est néanmoins important d’en souligner un considérable angle mort : pour un nombre croissant de personnes, notamment de militants politiques, la « sécession » n’est plus une « possibilité » ni même un « choix », c’est une nécessité imposée par un État de plus en plus répressif et coercitif et une société qui les exclut.
Il s’appelle François, il a 27 ans, il travaille dans la sécurité. Les fins de mois sont difficiles mais en cumulant les heures supplémentaires, il arrive à s’en sortir. Un matin, il reçoit un courrier du CNAPS (Conseil national des activités privées de sécurité) qui lui annonce que son agrément professionnel lui est retiré « pour atteinte à la sécurité publique ». Motif ? Sa présence à la célébration du solstice d’été organisée par une « structure d’extrême-droite ».
Jean-Eudes et Hervé, eux, jeunes pères de famille, ont, malgré le contexte économique difficile et les lourdeurs administratives, lancé leur société de traiteur spécialisée dans la rôtisserie et les « fouées angevines », petites boules de pain, cuites au four et fourrées de rillettes ou de rillons. Sous la pression de vigilants « antifas », leurs contrats sont annulés les uns après les autres, les clients, parfois menacés, se désistent, apeurés, les deux jeunes entrepreneurs étant coupables de s’être engagés dans une association patriote locale. Le sandwich identitaire ne passera pas !
Victor, pour sa part, est un professeur de philosophie bien noté et apprécié de ses élèves comme de ses collègues, travaillant dans un établissement privé. Deux articles paraissent dans la presse locale narrant la création par ce dernier d’un « sulfureux » mouvement de jeunesse « catholique et enraciné». Il est licencié.
Ils sont des dizaines, des centaines, peut-être davantage – le nombre ne faisant que croître -, à être ainsi dénoncés, diffamés, exposés à la vindicte publique, empêchés de travailler, au mieux mis au placard, au pire renvoyés, pour avoir commis les crimes les plus honteux, les plus scandaleux et les plus inexcusables qui soient : avoir refusé la doxa « politiquement correct », s’être affirmé patriote et nationaliste, avoir contesté le modèle libéral-libertaire et dénoncé l’immigration et ses conséquences délétères. Pour ces fautes impardonnables, leur nom est sali, leurs comptes bancaires sont fermés (voir notre précédent numéro), ils sont harcelés, poussés à la faillite, à la ruine, avec toutes les conséquences sociales et familiales, parfois tragiques, que cela induit. Car l’objectif est bien là: la mort sociale, l’éradication économique des mal-pensants. En attendant mieux.
Parallèlement, entre interdictions de manifestations et de colloques, dissolutions de mouvements et de partis et arrestations arbitraires pour de simples collages d’affiches, leurs moyens d’expression politique et publique, déjà très confidentiels, sont également matraqués et censurés par les pouvoirs publics. Alors que peuvent faire ces nouveaux parias ? Déménager, changer de travail, de secteur d’activités, tenter de lancer une nouvelle entreprise ? A quoi bon, puisque tout ne fera que recommencer, se répéter, des médias et des groupements politiques (Sleeping Giants, la Horde, Sreetpress…) œuvrant à temps complet à la vertueuse dénonciation des militants nationaux et identitaires qui, par miracle, auraient réussi à passer sous les radars de la surveillance étatique ?
S’ils refusent de renoncer ou de trahir, ne reste alors qu’une seule option : la sécession. Sortir du jeu aux règles truquées, acter la rupture du contrat social et accepter le statut de citoyen de seconde zone, se rassembler entre exclus, fonder sa propre communauté, mettre en place une structure économique parallèle, réduire au minimum légal ses liens aux institutions, bref créer un embryon de contre-société basé sur la recherche d’autonomie et la convergence de valeurs. « Vivre ensemble » mais entre gens qui se sont mutuellement choisis. La tâche est certes délicate et ardue, d’autant qu’il convient d’éviter les dérives sectaires tout autant que les écueils qui sont venus à bout de la quasi totalité des communautés « alternatives » nées dans les années 70. (…)
Xavier Eman
Pour lire la suite: Éléments numéro 208, en kiosque ou www.revue-elements.com
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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5 réponses à “Les nouveaux parias : quand la sécession devient une nécessité”
Depuis 1974, la France dérive vers le totalirarisme, la gauche nous installe une dictature à bas bruit. Le choix en revient aux électeurs si facilement dupes et finalement consentants.
Un article simple, qui explique bien une situation politique donnée. J’en tire une conclusion personnelle toute aussi logique : Je vote et voterai toujours à Droite pour éviter toute dérive, et refusant ainsi la doxa du « politiquement correct ».
j’avais mis sur un blog en, 2018 que la france rien que par sa fiscalité etait un etat bolchévique , je me suis fait troller comme c’est pas permis , pourtant un mois apres c’etait les GJs et regardez le traitement que l’on a réservé a des français qui eux travaillent , j’aurais du revenir sur le blog leur demander qui exagérait ?
Ces antifas qui voient des SS partout et adoptent les mêmes comportements que leurs racines communistes staliniennes. Dénonciations, contraintes par la peur et intolérance notoire pour tout ce qui n’est pas dans l’ ADN de leur islamo-gauchisme wookiste extrémiste.
Il n’y a absolument pas à choisir entre la sécession et l’engagement politique ou culturel, au contraire ! La sécession se dessine avant tout dans le domaine privée : réseaux et communauté d’entraide et de destin. La politique, c’est pourvoir aussi faire en sorte que ceux-ci puissent perdurer.
Que la sécession soit radicale, franche, visible et fière et que l’engagement dans l’espace public le soit tout autant !