À la fin du mois de mai dernier, nous dressions un tour d’horizon des espèces invasives menaçant la biodiversité bretonne, sur terre comme en mer. Mais notre région n’est pas la seule concernée par la prolifération d’espèces envahissantes.
Sur le littoral méditerranéen, c’est actuellement une algue japonaise qui colonise certains fonds marins, notamment dans la région de Marseille. Le 17 juin, le site Actu Marseille rapportait que cette algue dénommée Rugulopteryx okamurae recouvrait désormais « 100 % des rochers » dans certains secteurs. Une présence qui impacterait « significativement l’écosystème local ».
La prolifération de cette algue originaire d’Asie a été fulgurante lorsque l’on sait qu’elle fut repérée pour la première fois dans la région dans les années 2000. À l’époque, il ne s’agissait que d’une « tâche de la taille d’une assiette », a expliqué au média local Thierry Thibaut, chercheur à l’Institut méditerranéen d’océanologie.
Face a un « envahissement » aussi rapide, le scientifique ne semble se faire aucune illusion et considère pour sa part qu’il est « déjà trop tard » pour stopper l’algue japonaise dans sa course folle. Rugulopteryx okamurae est d’ailleurs qualifiée d’espèce « transformeuse », en raison de sa capacité à modifier radicalement la faune et la flore marine après avoir recouvert 100 % des rochers.
Aux abords de Marseille, cette algue invasive est présente dans l’ensemble du parc des Calanques, et elle gagne désormais du terrain sur le littoral à l’ouest de Marseille :
Par ailleurs, en plus de constituer une menace pour la biodiversité marine locale, l’algue asiatique représente aussi un risque sanitaire. En effet, en s’accumulant, ces algues ont tendance à former des sortes de couches conduisant à terme au pourrissement. Ce dernier libère alors du sulfure d’hydrogène, un gaz dangereux pour l’homme lorsqu’il atteint des concentrations très élevées.
Le 17 juin sur le réseau social X, un plongeur en apnée a publié des images de cette prolifération de l’algue invasive à l’ouest de Marseille :
🔴 Dernière session #freediving à Carro sur la côte bleue 🤿
⚠️ Ne serait-ce pas des traces de #Rugulopterix okamurae 🌱 ?
Je n’ai pas fait attention sur le moment mais en revoyant les images j’ai bien peur qu’elle soit en train de s’installer comme sur #Marseille dans notre… pic.twitter.com/dp8GXN6SG5
— Dark Massilia (@dark_massilia) June 17, 2024
Quant à l’origine de son développement dans la région, Thierry Thibaut a indiqué qu’un oursin en provenance de l’étang de Thau pourrait en être la cause. Après avoir été consommé par un humain, la carapace de l’oursin avec des algues collées dessus aurait pu ensuite être jetée à la mer. Le scientifique précisant par ailleurs que l’étang de Thau est totalement envahi par les algues japonaises.
En Méditerranée, la France n’est pas le seul pays concerné par cette invasion. Un article publié par le Courrier international le 18 juin explique qu’en Espagne, Rugulopteryx okamurae, arrivée dans la région du détroit de Gibraltar en 2015, a depuis envahi les fonds marins des Canaries jusqu’au Pays basque ! Non sans avoir occasionné « des dommages considérables pour la biodiversité et le secteur de la pêche » sur son passage…
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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4 réponses à “Environnement. À Marseille, une algue asiatique invasive menace l’écosystème”
Et au départ de cette invasion, le rejet probable de ces aquariophiles amateurs qui se débarrassent, quand la passion les quitte, de tout ce qui compose les aquariums, et contiennent parfois ces plantes qui vont se reproduire dans notre écosystème… ainsi va la vie, et les migrations de tous poils, bienfaitrices ou pas…
A MARSEILLE ….tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il n’y avait QUE l’algue japonaise pour polluer l’environnement et pourrir la vie des marseillais !
Il ne manquait plus que l’invasion asiatique…..
yaka importer des japonais pour qu’ils les consomment