L’enquête menée depuis quatre ans par le parquet de Düsseldorf (PO) sur un vaste réseau de traite d’êtres humains dans l’ouest de l’Allemagne a pris une tournure inattendue après que le chef présumé du gang a témoigné pour la première fois, mettant en cause plusieurs hommes politiques démocrates-chrétiens (CDU) et sociaux-démocrates (SPD), a rapporté Junge Freiheit le mardi 11 juin.
Selon le quotidien allemand, des élus locaux de la région de Cologne auraient accepté des pots-de-vin importants de la part du gang en échange de l’octroi de permis de séjour illégaux. L’ampleur de ces pots-de-vin reste à découvrir, mais « il s’agit de dons douteux à six chiffres », écrit le site web.
Le PO de Düsseldorf accuse le chef de bande, Claus B., d’avoir aidé de riches clients, principalement chinois, à obtenir des permis de séjour allemands et à enregistrer de fausses sociétés en Allemagne sans jamais y vivre ou y travailler. Le chef de la contrebande a identifié des hommes politiques qui l’aidaient, des deux côtés de l’échiquier politique, et qui nient tous les accusations à ce stade.
Le chef de bande a notamment identifié Dirk Hürtgen (CDU), ancien chef du service d’enregistrement des étrangers de la ville de Düren, à 35 km au sud-ouest de Cologne, ainsi que sa successeure, Sybille Haussmann (Verts). Le chef des trafiquants affirme que les permis de séjour étaient délivrés à un prix fixe de 20 000 euros l’unité.
Cependant, les révélations de Claus B suggèrent que leurs pots-de-vin pourraient être moindre en comparaison de ceux que le directeur général SPD des sous-districts de Heinsberg et d’Euskirchen, Jens Bröker, a perçus, pour un montant total d’au moins 300 000 euros.
Hürtgen et Haussmann nient ces allégations, affirmant que l’Office fédéral de l’immigration a vérifié chaque cas et n’a trouvé aucune irrégularité dans les documents soumis. Néanmoins, l’Office fédéral de l’immigration continue d’enquêter sur les hommes politiques impliqués.
L’administrateur du district de Düren, Wolfgang Spelthahn (CDU) – peut-être plus connu comme propriétaire du club de football FC Düren – figure également parmi les personnes identifiées par le chef de gang, bien que Spelthahn aurait sollicité des dons à son club plutôt que des paiements directs. Il nie également toute malversation.
Les procureurs enquêtent sur plusieurs dons et contrats douteux liés au club de football et à son stade. Des soupçons pèsent sur une entreprise qui a généreusement sponsorisé les maillots des joueurs et sur une autre qui a loué les espaces publicitaires du stade. En outre, le club a reçu 600 000 euros à titre d’acompte pour la construction d’un nouveau terrain de football.
Spelthahn affirme que les deux contrats de sponsoring ont été correctement taxés, documentés et approuvés par l’ensemble du conseil d’administration. Interrogé à ce sujet, le fonctionnaire a simplement déclaré qu’il ne savait pas que « certains Chinois entrant dans le pays ne remplissaient les conditions nécessaires que sur le papier ».
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Allemagne : Des politiciens de la CDU et du SPD impliqués par le chef d’une bande de trafiquants d’êtres humains”
Ah, bon…Si les chinois s’y mettent aussi après les africains !