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6 juin 1944. Le débarquement n’a pas été une Libération pour ces civils Bretons et Normands massacrés par les bombes américaines

Alors que les commémorations du débarquement américain du 6 juin 1944 raisonnent à tue-tête dans toute la presse, il faut souligner qu’il est rarement évoqué la question des bombardements meurtriers sur la Bretagne et la Normandie commis par les Anglais et les Américains notamment. Bombardements qui constituèrent des crimes de masse, puisqu’une population civile sans défense fût délibérément visée dans l’optique de détruire des villes.

Alors que les Alliés, en particulier les forces britanniques et américaines, menaient leur campagne pour mettre fin à occupation nazie, ces régions ont subi d’importantes destructions et pertes de vies humaines, en particulier parmi les populations civiles. L’invasion, souvent commémorée pour ses manœuvres militaires stratégiques et héroïques, mais on a souvent oublié le lourd tribut payé par les villes et villages français pris entre deux feux.

Destructions en Normandie

L’invasion alliée de la Normandie, connue sous le nom de Jour J, a débuté le 6 juin 1944. Cette opération militaire massive a vu les forces américaines, britanniques et canadiennes débarquer sur cinq plages le long de la côte normande. Si le débarquement a constitué une étape cruciale dans la guerre face à l’Allemagne, il a également entraîné d’importantes destructions dans la région. La bataille pour la Normandie, qui a duré jusqu’à la fin du mois d’août 1944, a été marquée par des combats intenses et des bombardements généralisés. Des villes comme Caen, objectif principal des Alliés, ont été lourdement bombardées. Le calvaire de Caen est tel qu’il lui vaut le surnom de « ville martyre de la paix » en raison de l’ampleur de ses destructions et de la souffrance de ses habitants

Les bombardements stratégiques menés par les Alliés visaient à paralyser les défenses et les lignes d’approvisionnement allemandes, mais ils ont également causé d’importants dommages collatéraux. Des zones résidentielles, des bâtiments historiques et des infrastructures vitales ont été réduits à l’état de ruines. L’objectif était de désorganiser les forces d’occupation allemandes, mais la conséquence involontaire a été la dévastation des villes françaises et la perte tragique de vies civiles.

Destructions en Bretagne

La Bretagne, comme la Normandie, a souffert des vastes campagnes de bombardement menées par les Alliés. Rennes et Brest, Morlaix, Lorient, sont notamment visées. Ces bombardements visaient à détruire les installations militaires allemandes, les voies ferrées et les centres de communication essentiels à l’effort de guerre nazi. Néanmoins, ces bombardements ont souvent frappé des civils . Le 29 janvier 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, 43 bombes sont larguées sur Morlaix par l’aviation anglaise. Le drame fera plus de 70 morts dans tout Morlaix. Et notamment 39 enfants de 3 à 7 ans et leur maîtresse, car une des bombes est tombée sur l’école Notre-Dame-de-Lourdes.

Rennes a subi de nombreux raids aériens qui ont causé d’importantes pertes civiles et une destruction généralisée du paysage urbain. A Brest, les bombardements incessants ont laissé une grande partie de la ville en ruines et sa population profondément marquée.

Victimes civiles

Le coût humain de ces opérations militaires a été considérable. En Normandie, on estime que des milliers de civils français ont été tués au cours de la bataille, certains rapports indiquant que ce chiffre pourrait atteindre 20 000. Ces civils ont été pris entre deux feux, victimes à la fois de l’invasion initiale et des batailles prolongées qui ont fait rage dans la région.

Les bombardements en Bretagne ont entraîné des tragédies similaires. Les zones civiles sont souvent touchées en raison de l’imprécision de la technologie de bombardement et des environnements urbains denses où les forces allemandes sont retranchées. Le nombre de civils tués en Bretagne souligne la réalité brutale de la guerre, où les non-combattants subissent souvent le poids des actions militaires.

Les estimations du nombre de civils tués au cours de l’opération Overlord, qui comprenait des bombardements dans toute la France avant l’invasion, varient entre 25 000 et 39 00 pour la Bretagne et la Normandie.

La destruction de la Normandie et de la Bretagne pendant la Seconde Guerre mondiale est un rappel poignant des conséquences profondes de la guerre. Si les succès militaires des Alliés sont célébrés à juste titre, il est tout aussi important de se souvenir des civils qui ont perdu la vie et des villes qui ont été irrémédiablement modifiées par le conflit. Et de ne jamais oublier que les Américains ont pratiqué ces tueries de masse régulièrement, en commençant par Dresde, puis le Japon en 1945 (bombes atomiques) puis lors de leurs différentes expéditions après la deuxième guerre mondiale. En réalité, comme nous l’avions déjà indiqué dans un article par le passé, l’armée Américaine reste l’armée ayant mené le plus de guerres et tué le plus d’individus aux 4 coins de la planète depuis la moitié du 20ème siècle. Mais vu qu’ils agissent toujours au nom de « la guerre juste », tout le monde ferme les yeux.

Libérateurs…ou criminels de guerre ? Pour rappel, dans un rapport publié au début des années 2020, le Projet sur le coût de la guerre (Cost of War Project) de l’université Brown estime qu’au moins 4,5 millions de personnes sont mortes des suites des guerres lancées par les États-Unis depuis les attentats du 11 septembre 2001. Pas très sympa l’Oncle Sam….

Pour aller plus loin, on vous laisse lire ceci : https://www.erudit.org/fr/revues/histoire/2019-v36-n2-histoire05089/1066850ar/

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “6 juin 1944. Le débarquement n’a pas été une Libération pour ces civils Bretons et Normands massacrés par les bombes américaines”

  1. Marianne dit :

    Et on ne parle pas des femmes et des jeunes filles violées, en grand nombre.

  2. Hadrien Lemur dit :

    Si on remonte le temps, on trouve le génocide des indiens d’Amérique. Depuis, beaucoup de sang à couler sous la bannière « Stars and Sripes ». Pas vraiment des anges de la paix les ricains…

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