En ce jour d’élections régionales en Catalogne, la figure politique de Sílvia Orriols et son parti Aliança Catalana, soutenus par une présence médiatique dans des médias espagnols en raison du boycott médiatique en Catalogne, suscitent un débat passionné. Leur rhétorique à la fois anti-immigration et nationaliste les propulse vers une entrée possible au Parlement catalan.
Fondation et critiques
Fondé en 2020, Aliança Catalana a été créé par Silvia Orriols, ancienne conseillère municipale du Front Nacional de Catalunya. La nouvelle formation a remporté la mairie de Ripoll en 2023 après avoir été le parti le plus voté. Grâce à 10 195 parrainages, elle vise 3 à 4 % des voix et un à sept sièges au Parlement catalan.
Programme électoral et rhétorique xénophobe
Aliança Catalana propose dans son programme électoral une nouvelle déclaration unilatérale d’indépendance (DUI) pour créer un « État du Principat de Catalunya » doté de son armée. Le parti revendique une politique migratoire qui fermerait les frontières aux immigrés économiques, expulserait les délinquants et les étrangers en situation irrégulière. Leur programme prône une exaltation du « passé national » de la Catalogne, glorifiant une histoire remontant à « plus de mille ans », avec des comtés frontaliers créés pour contrer l’expansion musulmane.
La politique économique d’Aliança Catalana inclut la création d’un « fonds souverain d’investissement » pour permettre au gouvernement d’acquérir des entreprises, relocaliser la production en Catalogne et soutenir la souveraineté énergétique par la construction de mini-réacteurs nucléaires. Le parti veut aussi réduire la taille de l’administration publique et accuse l’État espagnol d’un « pillage fiscal » annuel de 20 milliards d’euros.
Identité nationale et discours populiste
Le programme défend le catalan comme langue officielle et souhaite rendre l’espagnol facultatif dans les écoles. Orriols estime que la langue catalane est en danger d’extinction et prône des mesures fiscales incitatives pour encourager son usage. Le parti souhaite aussi interdire l’emploi de médecins étrangers qui ne maîtrisent pas le catalan.
Sous son mandat à Ripoll, plusieurs familles immigrées ont dénoncé des obstacles administratifs les empêchant d’accéder aux soins et à la scolarisation. Orriols et ses partisans accusent l’immigration d’entraîner une baisse du nombre de locuteurs catalans, de faire chuter les résultats scolaires et de saturer les services sociaux.
Tentative d’élargir l’électorat
Orriols tente d’élargir son électorat en minimisant la question indépendantiste et en affichant le drapeau traditionnel, la senyera au lieu de l’estelada, un drapeau plutôt marqué à gauche. Selon un sondage du CEO, deux électeurs sur dix d’Aliança Catalana ne sont pas indépendantistes. Ils suivent la stratégie de Josep Anglada, prônant « les locaux d’abord » pour protéger les intérêts catalans.
Aliança Catalana cherche aussi à détourner les électeurs de Vox en utilisant une rhétorique islamophobe plus radicale. Orriols défend le « homonationalisme » et le « femonationalisme », inspirée par le Reconquête en France et Alternative pour l’Allemagne. Le parti cherche à exploiter les divisions et inquiétudes au sein de l’électorat.
Ce dimanche, la fin du suspens
Malgré les critiques et leur programme controversé, les sondages prédisent qu’Aliança Catalana pourrait obtenir jusqu’à 7 sièges au Parlement. Les élections s’annoncent comme un test décisif pour ce parti, qui prétend être une alternative au statu quo tout en défendant une rhétorique nationaliste hostile à l’islam. Leur vision d’une Catalogne indépendante et défendant son identité propre pourrait remodeler le paysage politique, renforçant les tensions existantes au sein du nationalisme et bouleversant le discours public.
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4 réponses à “Sílvia Orriols et Aliança Catalana : une montée en puissance avant les élections régionales qui sème l’effroi à gauche”
« créer un État du Principat de Catalunya »
Qui ne comprendrait donc pas les Baléares, le Pays Valencien, le Ponant, la Catalogne Nord ?
Ont-ils des rapports avec Som Catalans ?
“créer un État du Principat de Catalunya”
Qui comprendrait le Roussillon ?
Ce fut une principauté puissante de marchands avec princes complaisants et respectés, centre d’une riche vie culturelle… »L’auca del Senhor Estevet » on ne sombrait pas dans la connerie de l’Inquisition comme avec les Imbéciles catholiques ! Vous préférez une variante… »Quando minha prima Claudia morreu fiquei com uma imensa tristeza! » Autre langue ibérique…La Culture c’est ce qui vous reste quand vous avez tout perdu!
étonant ces européens qui veulent être gouvernés par eux mêmes et ça dans tous les pays en ce moment