Le départ de la 15e édition de The Transat CIC sera donné ce dimanche de Lorient La Base pour les 48 concurrents en lice sur la mythique transatlantique par la face Nord, entre la Région Bretagne et New York. L’occasion de faire un point sur les forces en présence, et notamment sur les favoris même s’il est difficile de se prêter au jeu des pronostics.
En IMOCA, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) fait son grand retour et fait partie des favoris avec Jérémie Beyou (Charal) et Yoann Richomme (IMOCA Paprec Arkéa)
Côté Class40, « huit ou neuf bateaux peuvent prétendre à la victoire » dixit Francis Le Goff, le Directeur de Course
Bientôt, ils prendront le large. Ils hisseront les voiles. Leurs coques, leurs matériels, leurs organismes seront soumis à la rude épreuve de l’Atlantique Nord et des systèmes météos qui balaient l’océan d’ouest en est. Il faudra souffrir, tenir le coup, repousser la fatigue, se surpasser, croiser les doigts parfois, rester vigilant, toujours. Mais avant, les 48 concurrents ont tous amarrés leurs bateaux à Lorient La Base, offrant aux visiteurs le plaisir de voir la plupart des IMOCA et des Class40 les plus performants du moment. Un spectacle en soi donc pour tous ceux qui rêvent en s’imaginant ce qu’ils vivront et ce qu’ils endureront, là-bas au large, là où le regard se perd et les repères se brouillent.
IMOCA : l’inconnue Dalin, les outsiders en embuscade
À l’heure de dresser le tableau des favoris, force est de constater que les forces en présence dans les deux catégories sont particulièrement intéressantes. « C’est une flotte représentative du niveau de la voile française et internationale », décrypte Francis Le Goff, le Directeur de Course. Côté IMOCA, la quasi-totalité de la flotte a répondu présent. Tous les regards sont tournés vers Charlie Dalin. Le skipper normand, qui avait dû abandonner pour des raisons médicales juste après le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre, est de retour. Ce dernier a déjà laissé entrevoir les performances de son nouveau bateau, MACIF Santé Prévoyance, en remportant la Rolex Fastnet Race l’été dernier avec Pascal Bidégorry.
Les outsiders ne manquent pas : Nicolas Lunven, toujours bien classé depuis son arrivée chez Holcim-PRB, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) qui a fait preuve d’une sacrée capacité de résistance, Justine Mettraux (Teamwork Team SNEF), audacieuse sur la Transat Jacques Vabre et doté de nouveaux foils, Samantha Davies, elle aussi habituée du ‘top 10’ ou encore Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer). Francis Le Goff évoque aussi « certains bateaux qui n’ont pas beaucoup navigué » chez les bateaux à dérives droites, à l’instar de Tout commence en Bretagne – Armor Lux (Jean Le Cam) et son sistership Stand as One (Éric Bellion). En somme, les enjeux seront particulièrement nombreux pour cette rentrée des classes chez les IMOCA.
Class40 : vers une incroyable bataille
Côté Class40, il existe une constante à chaque course majeure : il y aura du suspense à tous les étages. « Même s’ils sont moins nombreux qu’habituellement, tout le monde est présent à part deux-trois ténors, souligne le Directeur de Course. Le fait d’arriver à New York et de proposer une transatlantique différente des autres (par l’Atlantique Nord) a fait venir ce que la Class40 compte de mieux ». « Il y a 13 bateaux au départ dont 11 scows de dernière génération », rappelle Guillaume Pirouelle, skipper du Class40 Sogestran-Seafrigo, qui a dû déclarer forfait pour The Transat CIC, son bateau ayant été touché par la foudre début mars lors d’un convoyage retour des Antilles. Pour lui, la course s’annonce « très engagée » avec un « match très serré », où « les pépins techniques peuvent vite devenir problématiques ».
D’après Guillaume, « huit ou neuf bateaux peuvent prétendre à la victoire ». Les deux Italiens Ambrogio Beccaria (Alla Grande – Pirelli), vainqueur de la Transat Jacques Vabre, et Alberto Bona (IBSA), vainqueur du championnat Class40 de l’an dernier, font figure de favoris. Mais ils ne sont pas les seuls. Alors que son nouveau Class40 (n°202) sera présenté ce vendredi, Ian Lipinski s’élancera avec le n°158. « C’est un de ceux qui connaît le mieux son bateau parce qu’il s’agit d’un des premiers scows », assure Guillaume. Fabien Delahaye espère briller pour sa 2e année avec LEGALLAIS, tout comme Nicolas d’Estais, pour saluer comme il se doit l’ouverture d’un CAFÉ JOYEUX (son sponsor) à New York.
Axel Tréhin (Project Rescue Ocean), habitué des places d’honneur, Amélie Grassi (La Boulangère Bio), la seule femme engagée, et Quentin Le Nabour (Bleu Blanc Planète Location) qui a récemment mis à l’eau son Mach6, auront aussi leur mot à dire. Il faudra également composer avec l’appétit de Vincent Riou (Pierreval – Fondation GoodPlanet). À 52 ans, il se lance un nouveau défi et n’est pas vraiment de ceux qui s’alignent à une course sans être ambitieux. Difficile de cumuler autant de suspense pour cette course « qui a tant marqué l’histoire ».
Vintage : une autre histoire
Du côté des Vintage, la donne est différente. « Les deux bateaux inscrits, ceux de Patrick Isoard (Uship pour Enfants du Mékong) et Rémy Gérin (FAIAOAHE), sont totalement différents. Ils feront chacun leur course. Le but du jeu est de traverser en course le plus rapidement possible. L’idée est aussi d’inscrire les Vintage dans l’histoire de The Transat CIC pour qu’ils puissent être plus nombreux à l’avenir », comme le souligne Francis Le Goff.
Une réplique de Pen Duick IV sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2026 et The Transat CIC 2028
Après avoir bouclé la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022 à bord de Pen Duick III, Arnaud Pennarun a annoncé ce jour sa volonté de reconstruire Pen Duick IV, le trimaran mythique d’Eric Tabarly, au Chantier Naval de Pors-Moro (Pont-L’Abbé) qu’il dirige. « Reconstruire Pen Duick IV, le trimaran le plus grand, le plus innovant et le plus rapide de sa génération, est l’opportunité de compléter la flotte des Pen Duick et de les réunir à nouveau tous les six. De plus, les équipes et la dimension du Chantier Naval de Pors-Moro vont nous permettre de reconstruire avec précision et fidélité ce trimaran si emblématique de la course au large », raconte Arnaud. En effet, le bateau, rebaptisé Manureva par Alain Colas, a disparu en 1978 sur la première édition de la Route du Rhum.
Le chantier de reconstruction devrait démarrer à la fin de cette année 2024. Pour mener à bien ce projet ambitieux, Arnaud lance un appel. « Nous recherchons un ou des partenaires financiers désireux de se projeter sur un circuit de course au large moderne avec un trimaran de course qui va étonner à nouveau par sa vitesse ». L’objectif : s’aligner au départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2026 et lui faire prendre le départ de The Transat CIC en 2028.
Crédit photo : © M.Horlaville
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