Voilà désormais près de deux ans, le projet de « relocaliser » des migrants présents sur le sol britannique vers le Rwanda était évoqué par le Premier ministre de l’époque, Boris Johnson.
Si ce dernier quittait ses fonctions quelques mois plus tard, ses successeurs Liz Truss puis Rishi Sunak ont essayé, tant bien que mal, de mettre en œuvre le projet. En rencontrant de multiples embûches sur le chemin, non seulement au Royaume-Uni mais également côté rwandais.
70 % des logements vendus à des locaux ?
En déplacement à Londres mardi 9 avril, le président du Rwanda, Paul Kagame, s’est ainsi entretenu avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak de ce projet d’expulsion des clandestins.
Mais cette visite diplomatique est intervenue alors qu’une vive polémique faisait l’actualité outre-Manche : selon un article du quotidien britannique The Times publié le même jour, un certain nombre de propriétés construites dans un lotissement à Kigali et destinées à accueillir des migrants expulsés de Grande-Bretagne avaient déjà été vendues.
Sur un total de 163 logements prévus pour héberger ces immigrés en provenance du Royaume-Uni, 70 % ont été vendus à des locaux. Ce qui signifie qu’il ne reste de la place que pour quelques dizaines de migrants dans ces habitations.
339 millions d’euros versés par Londres au Rwanda
Les prix des logements financés dans le cadre d’un partenariat public-privé entre le gouvernement du Rwanda et le promoteur rwandais ADHI Corporate Group varient entre 16 000 € et 31 000 €. Un responsable du lotissement en question a déclaré que les maisons avaient été vendues à des « particuliers qui veulent y vivre ».
Autant dire que cette « initiative » rwandaise a été assez peu appréciée à Londres étant donné que le Royaume-Uni aurait déjà investi au total 290 millions de livres sterling (339 millions d’euros) dans le pays africain dans le cadre de ce projet d’expulsion des clandestins. Dont, pour l’instant, aucun n’a justement été « relocalisé » au Rwanda…
Expulsions vers le Rwanda : Suella Braverman pessimiste
Pour sa part, l’ancien ministre britannique de l’Intérieur Suella Braverman s’est déclarée « déçue » que certaines des propriétés aient été vendues.
Quant à la mise en œuvre du plan d’expulsion, s’exprimant sur la radio britannique LBC le 9 avril, Suella Braverman ne s’est pas montrée très optimiste. Elle a affirmé que le plan actuel du gouvernement pour le Rwanda n’aboutirait pas et qu’elle ne prévoyait guère plus qu’un « vol symbolique » de migrants expulsés. Ce qui sera insuffisant pour faire « de la dissuasion » auprès des futurs candidats à l’immigration illégale vers la Grande-Bretagne.
« La seule façon d’obtenir un effet dissuasif pour empêcher les gens de monter à bord des bateaux et d’entrer illégalement au Royaume-Uni est d’organiser des vols réguliers avec des centaines de passagers à bord de ces vols qui sont envoyés au Rwanda de façon régulière.
« Je crains que le plan, tel qu’il se présente aujourd’hui, ne permette pas d’atteindre cet objectif », a-t-elle déclaré.
Enfin, de son côté, le gouvernement rwandais a contesté le nombre de propriétés qui ont été vendues à des particuliers et a insisté sur le fait que le programme n’est qu’un des nombreux domaines destinés aux migrants. Les autorités rwandaises arguant par ailleurs qu’elles envisageaient « d’intégrer les migrants dans les communautés rwandaises, et non de créer des ghettos de migrants ».
À l’issue de la visite à Londres de Paul Kagame en début de semaine, un communiqué de Downing Street a indiqué que le président rwandais et le Premier ministre britannique « espèrent vivement que les premiers vols en direction du Rwanda auront lieu au printemps ».
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4 réponses à “Rwanda. Devant accueillir les clandestins expulsés par Londres, une partie des logements vendus à des locaux [Vidéo]”
Du cinéma pour les gogos. Sunak est la preuve vivante de la submersion ethnique de la Grande(!)-Bretagne, qui n’est bientôt plus une nation mais bien un patchwork de peuplades venues d’ailleurs pour manger des petits pâtés sur la tronche des autochtones.
Finalement, il n’y a que le slogan cher au FLN qui aie marché: « La valise ou le cercueil ».
ça fit combien de temps que l’info est diffusée, mais toujours pas appliquée
Cette collaboration anglo rwandaise ne peut elle pas éclairer la question des responsabilités dans l’attentat de 1994, des massacres et des commditaires ?