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Pompidou, la France du mérite
De souche paysanne, fils et petit-fils d’instituteur, élève de l’ENS, menant une brillante carrière à Paris, Georges Pompidou, c’est la France du mérite. C’est aussi une France gauloise où « il faut cesser d’emmerder les Français ». C’est enfin une France industrieuse qui se développe lorsqu’il est premier ministre de 1962 à 1968 et qui se lance dans l’énergie nucléaire sous son septennat interrompu.
Georges Pompidou jouit aussi d’une réputation flatteuse à droite et dans les milieux conservateurs qui y voient le dernier président avant la descente sur le toboggan de la décadence où ses successeurs entrainent la France. Un livre a beaucoup contribué à cette image : Le nœud gordien. Un livre posthume publié quelques semaines après sa mort mais écrit immédiatement après mai 1968. Pompidou y dit d’une plume nerveuse ce qu’il faudrait faire… et qu’il se gardera bien d’entreprendre lorsqu’il gouvernera depuis l’Élysée !
Le bilan négatif de Pompidou sur l’immigration
Son bilan comme président mérite d’être revisité. C’est le Premier ministre qu’il choisit – Jacques Chaban-Delmas – qui ouvre la séquence progressiste de « la nouvelle société ».
C’est l’université et l’école qu’il laisse prendre la plus grande pente, faute d’affronter les vainqueurs de mai 1968.
C’est la réforme de la formation professionnelle qui offre une manne financière aux grands syndicats monopolistiques.
C’est l’immigration (de travail) qu’il encourage massivement à raison de 200 000 entrées par an pour « tenir les salaires ».
C’est la loi « antiraciste » et liberticide Pleven de 1972, première atteinte majeure à la loi sur la liberté de la presse de 1881.
C’est la réforme du code de la nationalité (Loi Mazeaud de 1973) qui élargit imprudemment les conditions d’accès à la nationalité française.
C’est l’entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne qui la transforme en zone de libre-échange.
C’est la promotion du non-art contemporain et le saccage du centre de Paris avec le centre Pompidou à Beaubourg.
Le pire reste à venir : en 1971, il accepte sans broncher que le Conseil constitutionnel s’attribue le droit de censurer les lois sur le fond et par seulement sur la forme. Une faiblesse qui est à la base du gouvernement des juges dont la France paie chaque jour les conséquences.
Ceux qui admirent Georges Pompidou l’apprécient pour ses écrits. Ils ont tort : c’est sur ses actes qu’on juge un chef d’État. Avant Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron, Pompidou est bien le premier des « sept chevaliers du déclin ».
Jean-Yves Le Gallou
Source : Polemia
Crédit photo : Wikipedia (cc)
11 réponses à “Immigration, mai 68… Le vrai bilan de Georges Pompidou”
cqfd !
Je suis entièrement d’accord.
C’est en fait,l’époque ou j’ai commencé à militer pour une France nouvelle. Et quand on voit le resultat, j’en souffre encore …
Bien vu !
mon cher breton et bien c’est ainsi que l’on peut qualifier la dégringolade du PAYS et ce qui est grave on s’en prend a sa jeunesse
qu’importe les noms on aura bien des vaillants comme KOUFRA ETC….
amities
La France ne s’est pas lancée dans l’énergie nucléaire sous Pompidou. Marcoule, Chinon, Saint-Laurent-des-Eaux étaient déjà en service lors de son élection. On peut juste savoir gré au président Pompidou de ne pas s’être entêté à promouvoir la filière « française » uranium naturel-graphite-gaz et d’avoir laissé EDF pousser pour la filière « américaine » (mais surtout beaucoup plus efficace) des réacteurs à eau pressurisée. Mais peut-être était comme Beaubourg l’effet de son goût funeste pour la « modernité » ?
Sur l’immigration, vous aurez sans doute du mal à prouver que Georges Pompidou l’a encouragée pour « tenir les salaires » (le patronat le faisait très bien tout seul), mais surtout, à l’époque « immigration » signifiait surtout italiens, espagnols et portugais, peut-être marginalement marocains. Avec l’Algérie (qui était trois fois et demie moins peuplée qu’aujourd’hui), on se trouvait encore dans la période d’après-indépendance, il n’était pas question d’immigration mais de séjour de travailleurs étrangers organisé par les deux Etats. On peut surtout reprocher à Georges Pompidou de n’avoir rien vu venir alors qu’il prétendait être tourné vers l’avenir.
Excellent les « sept chevaliers du déclin » ! très drôle, si tant est que l’on ait envie de rire…
Mais personnellement j’en compte bien plus de ces chevaliers du déclin… et naturellement De Gaulle est à inclure dans ces chevaliers. Par ailleurs, le déclin de la France n’a certainement pas débuté avec les seuls sept présidents mentionnés… la pente mortifère a été prise dès la Révolution française et la proclamation de la république maçonnique, dont la devise liberté, égalité, fraternité, est sans conteste une des caractéristiques principales.
on peut ajouter sa position d’attentiste complet pendant la guerre.
Rajoutons que c’était un ex banquier Rotschild, que son ministre des finances était VGE et que l’obligation pour l’état de se financer auprès des marchés au lieu de la Banque de France a été réalisée sous leurs auspices.
Donc création de la dette extérieure
Aïe !
Dans le tour d’horizon des évènements mémorables vécus par la France sous la présidence de Pompidou vous auriez pu ajouter deux circonstances où le président s’est comporté en fidèle serviteur de Rothschild : (1) le loi du 3 janvier 1973, dont l’intérêt fut très discutable et néfaste (ceci dépend de quel côté on se place) (2) L’affaire LIP de Besançon, qui était devenue une affaire nationale. Sans que l’on s’en rendit vraiment compte à l’époque, cette grève fut le début de la financiarisation de l’économie : en laissant de côté l’intéressement des personnels aux bénéfices de l’entreprise souhaité par De Gaulle, les banquiers allaient de l’avant pour faire fructifier les capitaux sans se préoccuper du sort des salariés, on pouvait gagner plus en spéculant sur les capitaux , qu’en encourageant et en soutenant l’industrie et les activités productrices de biens. D’où il résulta les importations massives de main d’oeuvre étrangère, mais aussi la délocalisation de la production, et enfin – pour maintenir le pouvoir d’achat – l’importation de produits finis fabriqués à moindre coût dans des pays où la main d’oeuvre était moins chère : Italie, Tunisie, Japon, Corée, Allemagne de l’Est, Pologne, Tchécoslovaquie et la suite qu’on connaît mieux maintenant.
Tout ça ne sont que des constats et le pire c’est que le monde est dirigé par une toute petite minorité qui prend de plus en plus de pouvoir alors le vrai débat c’est que fait on aujourd’hui que nous savons tout ça il est temps de se rassembler n’est ce pas ?
Georges Pompidou a passé les années 1940 à 1944 sans faire parler de lui. Une telle discrétion appelle le respect ! En 1944, un piston bien placé lui a permis de rejoindre une officine obscure du gouvernement provisoire : voilà son pied mis à l’étrier pour une suite qui se revèlera fort prometteuse !