Pour tout remettre à plat, pour relancer la machine, pour remotiver la population, Jean Bothorel propose de dissoudre l’Assemblée nationale. Effectivement, l’article 12 de la Constitution le permet : « Le président de la République peut, après consultation du Premier ministre et des présidents des assemblées prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. » C’est tout simple, aucune autorisation à solliciter, aucune condition particulière à respecter. Charles de Gaulle l’a fait en 1962, François Mitterrand l’a fait en 1981 et en 1988, Jacques Chirac l’a fait en 1997. « « Un début de solution consisterait à rebattre les cartes du jeu politique. Et dans une démocratie représentative, cela passe par des élections législatives. Bref, cela passe par une dissolution de l’Assemblée nationale. Elle aurait le mérite de mettre nos élus, de tous bords, face à leurs responsabilités, puisque ces élections anticipées déboucheraient probablement sur une cohabitation. Il reviendrait, alors, aux partis d’opposition de démontrer leur capacité à sortir le pays de ses ornières. Ce serait, certes, à haut risque. Encore faut-il que le chef de l’Etat ait, aujourd’hui, le courage et les reins assez solides, pour dissoudre », explique l’ancien journaliste (Le Télégramme, mardi 20 février 2024). A coup sûr, Jean Bothorel, qui rêvait à l’époque du FLB, continue à le faire sur un autre terrain.
Macron n’aime pas être contrarié
Aujourd’hui, tous les sondages sont mauvais pour Emmanuel Macron. On peut en citer un se rapportant à la cote de confiance : 69 % des Français ne lui font pas confiance, c’est-à-dire que seulement 27 % lui font confiance (Sondage Verian-Epoka, Le Figaro Magazine, 1er mars 2024). On peut poser la question autrement : « Etes-vous satisfait ou mécontent d’Emmanuel Macron comme président de la République ? » Réponse : 68 % des personnes interrogées sont mécontentes et seulement 31 % sont satisfaites (Ifop, Le Journal du dimanche, 21 janvier 2024). Avec de pareils scores, en cas de dissolution, les candidats se réclamant du président de la République seraient laminés. Actuellement, la Bretagne (5) compte 23 députés macronistes (15 Renaissance, 5 MoDem et 3 Horizons) sur 37. En cas de dissolution combien de macronistes parviendraient à sauver leur peau ?
Avec toutes ces données, Emmanuel Macron est contraint de faire preuve de prudence. Cohabitation signifie en effet partager le pouvoir avec un Premier ministre issu de l’opposition. Laquelle ? Gauche ? Droite ? Rassemblement national ? Emmanuel Macron se verrait dépouillé d’une grande partie de ses pouvoirs : « Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation » (article 20 de la Constitution). Mais aussi « le Premier ministre dirige l’action du Gouvernement » (article 21). François Mitterrand en a fait l’expérience en 1986 (Jacques Chirac Premier ministre) et en 1993 (Edouard Balladur Premier ministre) et Jacques Chirac en 1997 (Lionel Jospin Premier ministre)– tous les deux venaient de perdre les élections législatives.
A coup sûr, le chef de l’Etat n’embauchera pas Jean Bothorel comme conseiller à L’Élysée ; il n’apprécie pas les collaborateurs dont les propositions ne lui conviennent pas. « J’ai choisi la continuité et l’efficacité », préfère-t-il affirmer (BFMTV, 21 juillet 2023). Et comme il a tendance à se mêler de tout…
Bernard Morvan
Crédit photo : Gpesenti/Wikimedia (cc)
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4 réponses à “Disssoudre l’Assemblée nationale ? Jean Bothorel croit au père Noël”
Faut pas rêver!… Macron est en roue libre et s’en fout de ce qui adviendra de la France. Il ne prendra jamais le risque de dissoudre l’Assemblée Nationale. A cet egard, nos politiques peuvent roupiller à l’aise ! Dans son genre, Macron est un pleutre, pour ne pas dire autre chose, qui, au terme de son septennat, ira vivre aux USA pour mieux cultiver « ses préférences » …
Ce qui motiverais le peuple français c’est que Mr Jean Bothorel et ses collègues se mettent d’accord pour évoquer l’article 68 de la constitution qui permet de destituer le personnage dangereux qui est à la tête de l’État. La dissolution viendra d’elle même. D’autre part que les député.e.s arrête de voter des textes qui empiètent sur les opinions personnelles et privées.
…arrêtent…
pas de changement, le peuple pourrait mal voter!