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L’œuvre méconnue de Guillaume Faye, le penseur incontournable du système à tuer les peuples

Il y a cinq ans aujourd’hui, Guillaume Faye nous quittait. Ce sulfureux, volcanique, flamboyant théoricien de la « Nouvelle Droite » a marqué plusieurs générations de militants et changé la vision du monde de nombre de nos contemporains. Hélas, peut-être pas assez, car une foisonnante œuvre de jeunesse reste encore largement méconnue.

Le but de ces quelques lignes n’est donc pas tant d’évoquer l’homme – haut en couleur ! – mais d’inviter de nouveaux lecteurs à découvrir ses travaux, ô combien éclairants : s’il traite des thèmes les plus importants, dans ses écrits, pas de jargon d’intello, pas de blabla de pseudo-sachants, pas de phrases incompréhensibles où l’on peine à démêler le sujet des trente compléments d’objet, sa lecture est accessible à tous.

Car Faye, bien que titulaire d’un doctorat en sciences politiques et solidement formé à la culture classique, était à des années lumières de ces ennuyeux rats de bibliothèque qu’il raillait avec piquant (et ces derniers le lui rendaient bien !). Homme aux mille facettes, plurielles comme sa pensée, remarquable dans tout ce qu’il entreprenait, il fut tour à tour essayiste, orateur (exceptionnel !), journaliste traitant de sujets compliqués comme des pires futilités, auteur de nouvelles érotiques et de BD, animateur de radio (le caustique Skyman qui défrayait la chronique sur Skyrock, c’était lui ), organisateur de canulars, excessif et touche-à-tout, on lui prête même un passage dans l’industrie pornographique. (Mais, faute de preuves, il s’agit probablement d’un énième canular.) Mu par une insatiable curiosité, il fréquentait les milieux les plus divers, toujours en quête de débat, d’échange d’idées, aimant à se confronter à toutes les réalités possibles pour en extraire la matière de ses analyses.

Réalité… en voilà un maître-mot ! Elle est à la base de toutes ses réflexions. Fidèle aristotélicien, réitérant qu’ « il faut partir du réel pour changer nos idées et non pas chercher à changer le réel avec nos fantasmes. »

Psychorigides s’abstenir

Présageant qu’une convergence de catastrophes mènera à la fin du monde occidental tel que nous le connaissons, Guillaume Faye théorise l’Archéofuturisme, un mélange de techno-science et de retour aux valeurs ancestrales. L’Archéofuturisme, se veut l’esprit de la post-catastrophe, la philosophie qui devrait sous-tendre le monde de demain. Il prône, entre autres, l’autarcie des grands espaces et sonne le glas de l’égalitarisme vite rattrapé par la réalité. Méritant plus que quelques lignes de description, nous en avions publié un résumé en trois parties (première partie ici, deuxième ici et troisième ici).

« Il ne faut pas être passéiste, ni restaurateur, ni réactionnaire, puisque le passé des quelques derniers siècles a généré la vérole qui nous ronge. Il s’agit de redevenir archaïque et ancestral tout en imaginant un futur qui ne soit plus le prolongement du présent. Contre le modernisme, le futurisme. Contre le passéisme, l’archaïsme. »

Lire Faye, c’est donc en finir avec la réaction incapacitante, avec la nostalgie stérile. Lire Faye, c’est comprendre, posséder les clés, mais dans le but de l’action.

Dans La colonisation de l’Europe, discours vrai sur l’immigration et l’Islam publié en l’an 2000, il revient sur plusieurs de ses articles traitant de la société multiraciale, datant des années 80. Sa clairvoyance sur les dangers de l’immigration de masse qu’il était alors le seul à aborder dénué de tout politiquement correct reste inégalée. Il n’y dévoile pas seulement les mécanismes de « la colonisation massive de peuplement de la part de peuples africains, maghrébins et asiatiques », mais revient aussi sur « l’ethnomasochisme » et « le Sida mental » qui affligent les peuples européens : l’écroulement de leurs défenses immunitaires, conséquence du lavage de cerveau égalitariste qu’ils subissent depuis des décennies. Un constat implacable et sévère, dont on voit les résultats aujourd’hui.

On citera aussi datant de la même période Avant-guerre: Chronique d’un cataclysme annoncé ; Le coup d’État mondial ; Sexe et dévoiement, un texte décapant où il aborde la famille, la sexualité, l’amour, le féminisme etc. du point de vue archéofuturiste (à lire absolument !) ; Comprendre l’Islam, une analyse sans filtre ni tabou sur la religion (à nouveau) à l’assaut du vieux continent ; La nouvelle question juive, un essai largement incompris (quand il a été lu) et même objet de fausses interviews dont il rétablira la vérité ici ; La guerre raciale…

Une œuvre provocante qui vise à susciter le débat, mais extrêmement argumentée : on ne sera pas d’accord avec tout, mais il sera souvent ardu de lui donner tort.

 

Faye à l’université d’été de Synergies Européennes, Lombardie, été 2000.

 

Un penseur incontournable pour comprendre l’Occident contemporain

La première phase de sa production métapolitique, autour des années 1975 -1987 (notamment lorsqu’ il animait le pôle « études et recherches » du GRECE) fut une phase florissante de son œuvre. De nombreux textes ont gardé toute leur pertinence et méritent amplement d’être redécouverts, qui plus est dans le moment historique que nous traversons : l’absurdité d’une société où « On marche sur la tête » est de plus en plus manifeste à nos concitoyens, et les tracteurs qui affluent vers Bruxelles sont le signe qu’ils ont compris que les décisions ne sont plus élaborées dans les capitales mais au sein d’officines apatrides déconnectées du réel. Et c’est là que l’œuvre première de Guillaume Faye gagnerait à être diffusée.

En 1981, et en une formule géniale, il qualifie le pouvoir de « Système à tuer les peuples ». Dans cet essai absolument visionnaire, il rend limpide le fonctionnement du système techno-économique occidental qui entend transformer le monde en une société planétaire anonyme et uniformisée. Mais sus au complotisme ou aux réductions marxisantes : ce système fonctionne tel un mécanisme, sans chef d’orchestre. Le Système n’a pas besoin des formes usuelles de domination politique, étant économique et technique, il s’autorégule.

« Une civilisation, même mondiale, se fonde toujours sur un passé culturel et vise, plus ou moins, à se perpétuer dans l’avenir. Une civilisation reste humaine. Un système, en revanche, a quelque chose de mécanique et d’intemporel. »

« Le Système, comme chacun de ses rouages, fonctionne sans autre fin que son propre fonctionnement. (…) Le système occidental fait vivre les peuples – ou plus exactement les fait mourir – au rythme de ses autorégulations à court terme. Inutile évidemment de se demander où est passée la notion de destin. Elle n’ est même pas contestée : elle n’existe tout simplement pas. »

Aux décisions des États – spécifiques et adoptées jadis pour la communauté -, se substituent des choix stratégiques pris dans le cadre de réseaux (grandes entreprises privées, organismes bancaires, spéculateurs, officines supranationales). Plus besoin de chefs d’État, des régulateurs suffiront. À mesure que croît la dépolitisation de la société, la spectacularisation de la politique s’intensifie. On comprend aisément l’actualité d’une telle description.

Dans sa « Critique du système occidental », il établit la distinction entre Occident et Europe a un moment où la droite se définissait toute entière occidentaliste par opposition au communisme. Un texte composé il y a 44 ans mais qui n’a pas pris une ride et fut d’inspiration à beaucoup d’autres :

« La civilisation occidentale n’est pas la civilisation européenne. Elle est le fruit monstrueux de la culture européenne, à laquelle elle a emprunté son dynamisme et son esprit d’entreprise, mais à laquelle elle s’oppose fondamentalement, et des idéologies égalitaires issues du monothéisme judéo-chrétien. Elle s’accomplit dans l’Amérique qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, lui a donné son impulsion décisive. La composante monothéiste de la civilisation occidentale est d’ailleurs clairement reconnaissable à son projet, identique en substance à celui de la société soviétique : imposer une civilisation universelle fondée sur la domination de l’économie comme classe-de-vie et dépolitiser les peuples au profit d’une “gestion” mondiale. »

La Nouvelle Société de Consommation, Contre l’économisme, L’Occident comme déclin, Le sens de l’histoire, Les héros sont fatigués, Pour en finir avec le nihilisme, Les titans et les dieux, La société du non-travail, Qu’est-ce que la realpolitik, tous les articles sur la technique et l’esprit faustien… plusieurs dizaines de textes et d’entrevues brillantes, directes, claires et atemporelles, qu’il faudrait absolument relire. Tel son Pourquoi nous combattons, paru en 2001 mais qui est en fait une augmentation du Petit lexique du partisan européen qu’il avait rédigé dans les années 80. Ce Manifeste de la résistance européenne, conçu comme un dictionnaire de 177 mots-clés, y répond de façon limpide :

« Nous combattons pour l’héritage de nos ancêtres et pour l’avenir de nos enfants. »

Impuissants sur la scène internationale, sans volonté de se perpétuer, les peuples d’Europe sont sortis de l’histoire. Colonisés culturellement, ils se laissent envahir. Au seuil de cette convergence de catastrophes –  chaos migratoire, ruine économique et financière, effondrement démographique, vide politique, multiplication des conflits armés sur le sol européen… – avoir les idées claires sur les raisons d’un juste combat identitaire, comprendre le monde qui nous entoure et les idéologies qui le portent, former sa pensée, savoir présenter des arguments valides est plus que jamais une nécessité. Lire ou relire Guillaume Faye en fait partie.

Faye avec Jean-Marc Vivenza, université d’été de Synergies Européennes, Trentin, 1998.

Nous remercions Robert Steuckers pour sa contribution et la concession de ces photos inédites.

Des articles de Guillaume Faye sont disponibles sur les sites  Euro-synergies ;  Archive EROE ; Guillaume Faye Archives.

Audrey D’Aguanno

 Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

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2 réponses à “L’œuvre méconnue de Guillaume Faye, le penseur incontournable du système à tuer les peuples”

  1. PL44 dit :

    Lors d’une conférence à Paris, il avait dit n’avoir « rien à foutre » des Tibétains !
    Pour dénoncer un système à tuer les peuples, il n’était pas forcément bien placé.

  2. anonyme dit :

    Il était jeune, il était beau . . .

    Les Français l’ont élu puis réélu Président mais à cause d’une « funeste connerie » il ne peut plus être réélu.
    On espère très fort qu’il ne va pas nous faire une Zelensky en annulant toutes les élections ou pire encore une Dupont de Ligonnès : « oui oui, si on pouvait tous mourir demain, quel pied ! »
    Mais ce ne sont bien sûr que des prémonitions attribuées à la voyante attitrée de l’un de ses prédécesseurs.

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