Dans une interview exclusive pour Breizh-info, un prêtre diocésain, qui préfère rester anonyme, offre un regard critique sur la situation actuelle du patrimoine religieux en Mayenne.
Le père évoque la gravité de la situation, soulignant que « les églises, témoins de notre histoire, font face à des défis considérables ». Il pointe du doigt les contraintes budgétaires, particulièrement dans les petites communes, mettant en danger l’entretien de ces édifices. « La réduction des budgets alloués aggrave la situation », ajoute-t-il, notant que certains maires semblent même vouloir accélérer les destructions pour éviter leurs obligations.
Interrogé sur la loi de 1905, le père exprime sa déception, déclarant que « la loi devrait garantir la préservation, mais dans la réalité, elle laisse beaucoup à désirer ». Il souligne le manque de volonté politique et l’incompétence de certains responsables ecclésiastiques, qui, selon lui, conduisent inexorablement à des désacralisations.
Le curé ne mâche pas ses mots lorsqu’il aborde l’incompétence de certains responsables ecclésiastiques. Il affirme que « certains responsables manquent de compétences nécessaires, prenant des décisions qui peuvent conduire à des erreurs coûteuses ». Il plaide en faveur de l’investissement dans la formation pour remédier à cette lacune cruciale.
En parlant des associations locales, telles que l’ARCEM, le prêtre salue ces acteurs cruciaux. Cependant, il souligne que « elles ne reçoivent souvent pas le soutien adéquat des pouvoirs publics ». Il appelle le diocèse et l’État à assumer davantage de responsabilités dans la préservation du patrimoine religieux.
Abordant la question des actes de violence envers les lieux de culte, le curé les condamne comme « inacceptables ». Il insiste sur la nécessité de mesures de sécurité telles que la vidéo-surveillance et des dispositifs renforcés. Cependant, il souligne que cela doit être accompagné d’une « volonté politique claire de condamner et de prévenir de tels actes ».
Évoquant la destruction de l’église de La Baconnière, le père confie que c’était un moment déchirant. Il admet sa propre impuissance et pointe du doigt un manque de démarche difficile mais nécessaire. « Nous devons malheureusement faire face à des réalités complexes et difficiles », déplore-t-il.
Concernant la nouvelle approche du diocèse, le prêtre explique qu’elle repose sur le dialogue et la sensibilisation. Il indique que le diocèse cherche à travailler en partenariat avec les autorités locales pour trouver des solutions préservant le patrimoine tout en respectant les contraintes budgétaires et administratives.
En conclusion, le père lance un appel passionné à la communauté. « La préservation de notre patrimoine religieux est une responsabilité partagée », insiste-t-il. Il encourage l’éducation, la sensibilisation et le travail collaboratif pour assurer que ces lieux de culte soient préservés pour les générations futures, concluant avec un appel à l’action et à la compréhension mutuelle.
Pierre d’Herbais.
Propos recueillis par Pierre d’Herbais.
Crédit photo : Wikipedia (cc)
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3 réponses à “Regards critiques sur le patrimoine religieux en Mayenne : Entretien exclusif avec un prêtre diocésain”
l’église actuel n’est que le reflet de notre société , comme notre société aurait dû être à l’image de l’église . Quand la lâcheté et les déviances comportemental devienne la norme obligatoire pour les Pays souverains , il ne faut pas s’étonner de la situation tragique dans lequel notre Patrimoine historique s’écroule de manière préjudiciable ? Cette destruction prévus depuis des décennie par les classes politiques aux ordres d’intérêts criminelles étranger fera tout son possible pour effacer notre culture et identité Nationale toute en formulant le contraire . l’abomination de ces cas pathologiques qu’ils soient religieux où civil n’est que du ressort de la psychiatrie .
Les églises de nos bourgs & villages, souvent rebâties dans l’élan des années 1850-1880, sont d’une désolant conformisme architectural. Pour tout dire : la plupart sont bien moches, extérieurement comme intérieurement (Vatican II n’a pas tordu le cou à toutes les hideurs sulpiciennes). Mais il reste les chapelles : vu la fréquentation des églises elles suffisent ; en plus, elles sont le plus souvent bien entretenues grâce à des associations frairiennes ou de sauvegarde du petit patrimoine local. Là est notre patrimoine (avec les calvaires, les ossuaires, les fontaines), pas dans des églises tartes qui se fissurent, se lézardent… au même rythme que l’Eglise. Merci qui ? Merci François !
Il faut aussi observer qu’il y a des églises en construction, en France, simplement parce que les pouvoirs exorbitants de l’église de 1905, transformée par Vatican 2, lui permettent de sanctionner les « traditionalistes » en les privant de locaux, même contre l’avis des communes. Ceux-ci doivent donc se battre pour construire avec des fonds propres privés alors que le patrimoine existe mais est pris en otage.
Pourtant, les plus proches de l’église de 1905 sont bien, sans aucun doute, les Traditionalistes et même les « Sedevacantistes ».
Cette affaire est une infamie, qui perdure, tellement la rage conciliaire reste vivante malgré la disparition de son clergé et des fidèles.