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Parlement évacué, prise d’otages en direct sur un plateau télé, l’Équateur décrète l’état de “conflit armé interne”

L’Équateur est au bord de la guerre civile. Les affrontements directs entre les narcotrafiquants et les institutions ont atteint un niveau record depuis dimanche, après l’évasion d’un des plus dangereux criminels du pays. L’administration pénitentiaire déplore 139 de ses employés toujours retenus en otage. L’armée est déployée, le Parlement a été évacué, les écoles sont fermées et un couvre-feu a été instauré pour soixante jours.

Dimanche 7 janvier, Adolfo Macias, alias “Fito”, le chef du principal gang d’Équateur s’évadait de prison. Le lendemain, le président Daniel Noboa décrétait l’état d’urgence. Cette décision allait mettre le feu aux poudres : quelques heures plus tard seulement, de vastes soulèvements avaient lieu simultanément dans la plupart des établissements carcéraux du pays, ainsi qu’au Nord-Ouest, dans la province d’Esmeraldas, notoirement contrôlée par les narcos. Quatre policiers étaient séquestrés, plusieurs personnes étaient enlevées au sein des universités, déclenchant l’envoi de militaires.

Mardi après-midi, un groupe de criminels armés, visage masqué mais faisant des gestes de la main signifiant leur appartenance à un gang, faisait irruption en direct sur un plateau de la chaîne de télévision publique et en prenait le contrôle. Le même jour, Fabricio Colón Pico, un des chefs du cartel Los Lobos, s’évadait lui aussi de sa prison.

 

Au moins dix personnes, dont deux policiers, trouvaient la mort durant de cette nouvelle vague de violence.

Ce n’est pas la première fois que le trafiquant, qui purgeait une peine de 34 ans de prison pour meurtre, crime organisé et trafic de drogue, s’évadait. En 2013, Adolfo Macias “Fito” était parvenu à s’enfuir d’une prison de haute sécurité, avec quinze autres de ses acolytes. S’il avait été repris trois mois plus tard, l’efficacité d’un système pénitentiaire où un détenu continue à gérer un empire de la drogue depuis sa confortable cellule, enregistre des clips vidéo à sa propre gloire et organise fêtes et spectacles pyrotechniques dans la cour de la prison, interroge. Il serait de plus impliqué dans l’assassinat en août dernier de Fernando Villavicencio, ancien journaliste et l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle. À noter que l’homme est désormais avocat, ayant suivi avec succès des études de droit derrière les barreaux.

Le gang Los Choneros, formé dans les années 90 dans le canton de Chone, s’est spécialisé dans le transit de la cocaïne en provenance de Colombie pour être ensuite transportée vers l’Amérique centrale et l’Amérique du Nord. Treize autres bandes criminelles veulent actuellement sa tête : Fatales, Águilas, Los Lobos, Tiguerones, Lagartos, Cartel Nueva Escuela, Los Chumados, Los Pollos, Los R7, Latin King, Ñetas, Ben 10 et Los Cornejo. Du beau monde, qui a de quoi occuper les autorités… elles-même infiltrées jusqu’aux plus hautes instances.

Comme de nombreux pays d’Amérique latine, l’Equateur est rongé par la corruption et ravagé par la violence bestiale des narcotrafiquants. La dollarisation de son économie en janvier 2000, ayant fait littéralement exploser le trafic de drogue et le blanchiment d’argent. Depuis cette date, le nombre d’assassinats a enregistré une augmentation de 800% !

Le président Daniel Noboa a été élu en novembre dernier pour ses promesses en matière de sécurité. Si le chantier semble colossal, on ne peut que lui souhaiter de s’inspirer des politiques d’un autre pays du continent : le Salvador de Nayib Bukele – autoproclamé “le dictateur le plus cool du monde” – qui, de par ses méthodes drastiques a coupé les jambes au phénomène des narcos et peut vanter aujourd’hui le titre de “pays le plus sûr d’Amérique latine”.

Comme quoi quand on veut, on peut. Il suffit évidemment de le vouloir…

Audrey D’Aguanno

Crédit photo : Capture X La Hora Ecuador
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Une réponse à “Parlement évacué, prise d’otages en direct sur un plateau télé, l’Équateur décrète l’état de “conflit armé interne””

  1. KC dit :

    ” Jolie mise en scène … il devrait également faire leur show’room au Brésil et chez l’imbécile heureux de l’argentine … Ah elle les belle la notoriété des narcos au service du N O W ??? ” On vit dans un monde de branleurs où les fous sont rois . “

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