Il paraît que le président de la République n’apprécie pas les collaborateurs qui le contrarient. « Cette attitude n’est d’ailleurs pas pour rien dans la relation souvent orageuse entre Emmanuel Macron et Richard Ferrand. L’ex-baron breton lui relaie le bruit de la ville, des PMU et des bistrots, au risque d’indisposer le chef » (Le Point, 14 décembre 2023). C’était il y a un mois… Depuis les choses semblaient avoir bien changé, alors que le remaniement ministériel est d’actualité. « Signe que les grandes manœuvres ont commencé, Richard Ferrand a souvent pris le chemin de l’Elysée pendant les fêtes. Conseiller officieux du chef de l’Etat, l’ancien président de l’Assemblée nationale était le seul “politique“ parmi les 15 personnes qui ont assisté, le 15 décembre, à l’enregistrement des vœux présidentiels. De quoi relancer la rumeur de sa nomination à Matignon ? Le nom de cet ancien socialiste circule parmi d’autres. » (Le Canard enchaîné, mercredi 3 janvier 2023). Lors du remaniement ministériel de juin 2023, son nom avait été cité pour Matignon ; interrogé, il avait répondu : « Je suis plutôt un vétéran qu’un aspirant. S’agissant des rumeurs, tout ce qui flatte l’égo doit être considéré avec circonspection et reconnaissance. » (Le Figaro, lundi 19 juin 2023). On raconte également qu’il avait été pressenti pour remplacer Pap Ndiaye au ministère de l’Education nationale ; « ce poste lui aurait bien été proposé mais il l’aurait décliné » (Le Télégramme, vendredi 21 juillet 2023).
Dans son allocution du 31 décembre 2023, Emmanuel Macron a fixé un cap consistant à poursuivre le « réarmement » du pays d’un point de vue « civique », « industriel » et « technologique ». Richard Ferrand est-il l’homme de la situation pour mener à bien l’opération ? C’est un vieux de la vieille, spécialiste de la « popol » (politique politicienne), donc mieux placé qu’Elisabeth Borne pour diriger la campagne des élections européennes en tant que chef de la majorité. Mais les esprits vachards s’empresseront de rappeler qu’il fut battu aux élections législatives de juin 2022 dans la circonscription de Carhaix. Il était pourtant député sortant (ancien PS), président de l’Assemblée nationale, homme puissant en Bretagne (« Il a le bras long », pouvaient dire les notables du secteur dont il arrangeait les « dossiers »)…
Une débutante, Mélanie Thomin (Nupes-PS), professeur à Quimper, lui a réglé son compte au second tour avec 804 voix d’avance (23 948 suffrages-50,85 %/23 144 suffrages-49,15 %). Evidemment, Ferrand fut victime des « extrêmes » puisque, au second tour, les électeurs du Rassemblement national se sont reportés sur Mme Thomin ; au premier tour, ils étaient 3 523 (6,94 %) à voter pour Patrick Le Fur, le candidat du RN. Ce sont eux qui ont « tué » Ferrand, le « tout sauf Macron » avec sa traduction locale « tout sauf Ferrand » a joué…
Finalement l’hypothèse Ferrand a fait long feu. Selon Le Figaro (05/01/2024) « Macron a convenu avec l’intéressé de ne pas donner suite. Muré dans le silence qu’il s’impose depuis sa défaite aux législatives, Richard Ferrand s’est contenté de partager son état d’esprit avec certains interlocuteurs: «Le président sait très bien que je n’ai pas l’intention de reprendre une activité politique à bref délai.» «La relation entre le président et lui est suffisamment claire et fluide pour que, à partir du moment où il n’est pas demandeur, la question ne se pose pas», confirme un proche de l’ancien président de l’Assemblée. «Sa défaite aux législatives aurait amoindri son autorité face aux députés élus et aux ministres», relève une source au fait des échanges. »
Bernard Morvan
Crédit photo : Faculté de droit Paris -Créteil/ Wikimedia (cc)
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7 réponses à “Richard Ferrand revient sur le devant de la scène… et puis s’en va…”
pas breton pour un poil , juste elu en Bretagne avoir s etre largement servi de ses fonctions a la mutuelle de Bretagne . Baron oui au sens d aristocrate étranger nomme par le roi pour surveiller le peuple du coin
Je partage complètement votre avis notre problème principal en Bretagne c’est que nous n’avons pas d’ELITES bretonnes s’engageant pour la Bretagne et cela depuis très longtemps même les barons gaullistes n’étaient pas bretons et quand une Elite bretonne se distingue en politique c’est pour occuper des fonctions nationales ou européennes très éloignées de la bretagne par exemple notre ministre de l’Orient
Ce salaud de VENDU à Maron ! l’a tellement servi quand il était au perchoir il a accepter des lois qui étaient refusé par une grande majorité qui avait voté contre ! . malgré les protestations il avait tenu bon et les lois sont passés !! des salopards comme ça, qu’ils restent chez eux !
Bien d’accord avec Gautier. De toute façon s’il le prenait ça ne ferait qu’un repris de justice supplémentaire dans ce gouvernement de voyous
pas Breton et depuis toujours anti breton à Carhaix .
Que ce croquignole reste chez lui à s’empiffrer avec le pognon qu’il a ramassé dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Putain de pays où des tas de zèbres politiques veulent monter au cocotier avec le cul sale.
Réjouissons nous ! Cela fait une nullité macroniste de moins à venir dans les mois qui viennent nous faire dégringoler un peu plus bas.