Lorsque l’Ankou rôde autour de soi, il est bon de se réfugier dans la bibliothèque… Relire tous les livres ? Leur sacralisation interdit qu’on balance ces agglomérats de papiers aux ordures. Mais par où commencer ? Eh bien par ceux qui ont acquis de l’importance avec le passage du temps, avec l’Histoire… Poussé par l’actualité, j’ai réouvert « L’Allemagne nationale-socialiste et l’Ukraine » de l’historien Wolodymyr Kosyk (1924-2017)… où il est notamment question des deux « OUN » — Organisation des nationalistes ukrainiens — celle de Bandera et celle de Melnyk. Suite de la lecture du « Retour en bibliothèque (1) », publié le 9/11/2023.
(…) C’est alors que survint la surprise du pacte Hitler-Staline de l’automne 1939 et l’anéantissement de la Pologne qui avait estimé jusque là avoir des droits sur l’Ukraine occidentale (la région de Lviv)… Il fallait choisir entre la Peste et le Choléra… Les nationalistes ukrainiens « militarisés » ( ceux de Melnyk et ceux de Bandera) se concentrèrent « à l’ouest de la démarcation germano-soviétique », du côté allemand qui, malgré le nazisme, paraissait plus tolérant. En fait, la Gestapo attendait son heure. Hitler n’avait pas plus de bienveillance que son ami Staline. Les Ukrainiens n’étaient-ils pas aussi des Slaves ? Pour le plan Barbarossa, esquissé dès juillet 1940, qui fut mis en route fin juin 1941, l’Ukraine devait assurer l’approvisionnement du Reich et de son armée. Telle était la vision du futur pour Hitler et le Reichsführer-SS Heinrich Himmler qui n’était soumis à aucune autre autorité. « En fait, l’Allemagne nationale-socialiste n’avait pas l’intention de libérer les peuples et de permettre l’existence d’états indépendants », écrit Wolodymyr Kosyk.
C’est ce qui ressort du dossier « Russie » d’Alfred Rosenberg (1893-1946), un germano-balte, né à Reval (ancien nom de Tallinn) en Estonie, qui fut « Ministre du Reich aux Territoires occupés à l’Est ». Ce Rosenberg, à la fois membre privilégié du NSDAP, théoricien médiocre et diplomate douteux… Goering, Gobbels ou Himmler ne l’aimaient pas du tout et cherchèrent durant des années à l’éliminer… Mais il avait participé au putsch raté de Munich, en 1923, il avait donc tout le soutien du Führer qu’il avait conquis après avoir étalé sa « science » sur « l’influence juive dans la révolution bolchevique ». Il dirigeait alors le journal du parti, le Völkischer Beobachter. L’historien Joachim Fest le « neutralise » ainsi : « La tâche du ministre du Reich se réduisit bientôt à rédiger des textes que personne ne lisait, des mémorandums qui ne franchissaient pas les portes de ses services, des protestations dont nul ne prenait plus connaissance : un compagnon oublié à la tête d’un service non moins oublié ».
Pour les nazis, la Russie devait être divisée en sept « unités nationales ou géographiques » : la Grande-Russie, la Biélorussie, les pays Baltes, l’Ukraine, la région du Don, la région du Caucase et l’Asie centrale… La capitale du pays conquis était Rovno (Rivne), attribuée à la Pologne au traité de Riga en 1921. C’est à Rivne que s’installa la bureaucratie, notamment le Service central de sécurité du Reich et le Commissariat du Reich pour l’affermissent de la nationalité allemande. Le but de ce dernier organisme était : « L’élimination des influences nuisibles de toutes les parties de populations étrangères qui représente un danger pour le Reich et la communauté allemande ». Polonais, Ukrainiens, Russes et Juifs appartenaient à ces populations représentant un « danger »…
Bien entendu, les Ukrainiens de septembre 1939 ignoraient les visées nazies. Flairant toutefois un conflit inévitable entre les Allemands et les Soviétiques, ils se préparaient à « cette éventualité » et prévoyaient de prendre part à la guerre de l’Allemagne contre la Russie, « ennemie déclarée de l’indépendance du peuple ukrainien ».
C’est ainsi que les deux tendances de militants de l’OUN (Organisation des Nationalistes Ukrainiens) se trouvèrent réunies : l’OUN du colonel Andriy Melnyk (1890–1964), plus ancienne, et l’OUN de Stepan Bandera(1909-1959), un militant de vingt ans plus jeune, mais qui avait l’avantage d’avoir été condamné à mort par la Pologne des colonels. Melnyk survivait, emprisonné en Pologne, et, dès sa sortie de prison, rassembla ses membres à Cracovie. L’anarchie de Makhno, mort à Paris en exil, en 1934… était oubliée.
Stepan Bandera avait un passé très actif pour la cause ukrainienne. Il avait commencé en1931 — à 21 ans ! par de « hautes fonctions au sein de l’organisation en Ukraine »… En 1933-1934, il était chef du comité exécutif de l’OUN, côté polonais. C’est à ce titre qu’il fut arrêté après avoir donné l’ordre d’assassiner le ministre de l’Intérieur, Pieracki. Il fut condamné à mort… sa peine fut commuée « en emprisonnement à vie ». Les événements trouvèrent cet audacieux révolutionnaire moisissant en prison à Brest-Litovsk, d’où il se sortit après le départ opportun de l’administration pénitentiaire. Convaincu de la nécessité d’échapper à la police soviétique, il passa la nouvelle frontière et rallia lui aussi Cracovie, dans la deuxième moitié d’octobre 1939.
Au début de 1940, il se trouvait à Vienne, en Autriche « Entschlussée », où il fut rejoint par le chef du comité exécutif, Youriy Tymtchiy-Lopatynskyi. Les jeunes gens se rendirent alors à Rome où se trouvait déjà le chef de la direction centrale de l’OUN (encore unifiée), le colonel Andriy Melnik… « afin d’aplanir les divergences ». Ces divergences « étaient de deux sortes. Les jeunes voulaient redéfinir la politique et la stratégie du PUN (l’organisation centrale des nationalistes ukrainiens), libérer la politique de l’OUN de tout alignement sur une seule puissance (notamment sur l’Allemagne), établir des contacts avec » l’Occident… Ces jeunes gens étaient partisans de ne tenir compte « ni de la conjoncture internationale ni des pertes infligées par la répression du pouvoir russe soviétique ». Les membres de la direction centrale , « plus âgés, penchaient généralement pour une activité plus modérée… » De plus, les plus jeunes exprimaient sans détour leur méfiance à l’encontre de certains membres de la direction centrale.
C’est ainsi que revenue à Cracovie, la fraction « jeune » de l’OUN mit en place une autre direction au mouvement nationaliste, le 10 février 1940. La présidence en fut confiée à Stepan Bandera. Le programme politique fut exposé dans un manifeste rendu public en décembre 1940. Il s’adressait aussi aux autres peuples de l’Union soviétique… Laquelle « Union » était appelée à disparaître. « Les Ukrainiens ont pris l’initiative de la lutte pour la liberté des peuples et la liberté de l’homme… et ils entendent créer sur les ruines de l’URSS un monde nouveau… » Pour l’OUN de Bandera, l’Union soviétique était une « prison des peuples » et son chef appelait les autres à rejoindre les Ukrainiens…
Socialement, le manifeste soulignait :
« la lutte contre l’abaissement de l’homme »,
« l’appauvrissement du citoyen »,
« l’écrasement de la femme sous prétexte d’égalité »,
« l’abêtissement des enfants par la propagande du régime stalinien »,
« la terreur et les déportations » soviétiques,
« le pillage économique de l’Ukraine et des autres pays opprimés »,
« la servitude dans les kolkhozes »… etc. Le manifeste précisait que l’OUN « luttait pour la liberté et la dignité de l’homme, la liberté de pensée, de conscience et de religion… » Et ceci ne serait réalisable que par « un soulèvement de tous les peuples opprimés et la désintégration de l’empire russe. » Le 2e congrès de l’OUN, sous la direction de Bandera, rendit définitive la scission. Il avait le contrôle des réseaux en Ukraine et « partiellement » en émigration. Cette nouvelle OUN devenait la première force politique ukrainienne. Ne restait à Melnyk « qu’une partie des membres de l’OUN en émigration… » Pour l’OUN de Bandera, une des résolutions adoptées par le 2e congrès précisait que « l’OUN allait poursuivre la lutte révolutionnaire pour la libération du peuple ukrainien sans égard aux changements territoriaux et politiques pouvant avoir lieu sur les territoires de l’Europe de l’Est… c’est-à-dire aussi bien en cas d’occupation allemande. »
Qu’est-ce que Bandera avait prévu ? Il avait eu l’intention de créer en secret « de petits groupes mobiles, en tout plusieurs milliers d’hommes, qui devraient pouvoir compter sur l’aide des hommes appartenant à l’unité ukrainienne créée au sein de la Wehrmacht et qui jouiraient de la liberté de mouvement… » Bandera avait pensé que de bonnes relations avec la Wehrmacht seraient utiles. ça, c’était en avril 1941. Les choses allèrent autrement lorsqu’en juin 1941, la Wehrmacht déferla sur l’ouest de l’Union soviétique…
Le 23 juin 1941, deux jours après le début de l’offensive du Reich, l’OUN de Bandera remit à la Chancellerie, à Berlin, un mémorandum « à l’intention du gouvernement allemand ». Ce texte, rédigé le 15 juin, déclarait « être certain qu’au début les troupes allemandes seraient accueillies comme des libérateurs mais que cette attitude changerait rapidement au cas où les Allemands entreraient en Ukraine sans avoir l’intention de permettre le rétablissement de l’Etat ukrainien »… L’OUN de Bandera refusait la solution de la question ukrainienne « à la manière dont avaient été résolues les questions slovaque et croate (et) exigeait l’indépendance totale et la souveraineté de l’Ukraine vis-à-vis de l’Allemagne. » L’OUN proposait une alliance « fondée sur une force armée ukrainienne puissante et mettait en garde les Allemands contre une solution inacceptable… »
Cela ne se produisit pas comme l’espéraient les Ukrainiens. Les nazis s’abstinrent, « pour le moment, de prendre des mesures énergiques contre les usurpateurs en raison de la situation sur le front et dans l’ensemble de la région »… Ils attendaient une insurrection dans la région de Jytomyr-Kiev, derrière la ligne de front, et craignaient « que des mesures énergiques ne desservent les intérêts de l’Allemagne ». Néanmoins, ils n’hésitèrent pas à stopper les espérances ukrainiennes en arrêtant « les principaux responsables », à commencer par Stepan Bandera, le « 5 juillet 1941 », lequel fut transféré à Berlin « pour interrogatoire ». Craignant le pire, les dirigeants de l’OUN de Bandera passèrent dans la clandestinité « à l’exception de ceux qui devaient poursuivre leur tâche au gouvernement au risque d’être arrêtés ». C’est ainsi que le lendemain de cette réunion, le 12 juillet, Yaroslav Stetsko et Roman Ilnyskyi, furent pris en main par le SD allemand et remis à l’Abwehr (le service de renseignement de la Wehrmacht) qui les transféra à Berlin « où ils furent interrogés au siège de l’OKW par le colonel Erwin Stoltze ».
Moins d’un mois après le début de l’invasion nazie des territoires de l’Est, les nationalistes ukrainiens commençaient à comprendre quelle logique le Führer visait avec son entreprise. Le colonel Stoltze l’exprimait : « En proclamant leur indépendance, les Ukrainiens compliquaient la situation à l’Est en laissant croire que les Allemands étaient favorables au démembrement de la Russie… Votre politique, assurait le colonel Stoltze à Yaroslav Stetsko, coûtera la vie à nos soldats ! » Face au déferlement de la Wehrmacht, l’armée rouge recula constamment sur tout le front. « De juillet à décembre 1941, Moscou évacua de l’ensemble des territoires menacés vers l’intérieur de la Russie, la Sibérie et l’Asie centrale, 1250 entreprises et plus de 10 millions de personnes dont 3,5 millions d’Ukrainiens… » Pour l’Ukraine, ce grand mouvement de population et d’entreprises se produisit entre juillet et octobre 1941. « 34% de toutes les usines et fabriques furent évacuées ». Rien que pour Kiev, « 197 entreprises et 300 000 personnes furent évacuées ». Comme le furent, pour toute l’Ukraine, « 6 millions de têtes de bétail, 1,6 million de tonnes de blé, des milliers de tonnes de cuir, de fourrures, etc. »
Septembre 1941 vit naître ce qui deviendra la « Shoah par balles ». Après les massacres de prisonniers politiques par le NKVD qui fuyait, l’activité « létale », sur les « Terres de sang », fut l’oeuvre des « Einsatzgruppen » (EK) de la Sipo et du SD. « Les actions de nettoyage doivent être dirigées en premier lieu contre les bolcheviks et les Juifs, ces derniers considérés comme les principaux soutiens du bolchevisme… » Comptant sur une participation des Ukrainiens dans cette chasse, la police nazie constata cependant un manque « d’enthousiasme » de la population… « Les rapports de police font ressortir qu’en Ukraine, à part des cas isolés, ces excitations ne donnent pas les résultats escomptés ». Un rapport de l’Einsatzgruppe C note, le 12 septembre, que « presque nulle part la population ne s’est laissée entraîner à des actions contre les Juifs… » Un autre rapport établi à Kiev dans la première moitié d’octobre 1941, remarquait que si les Ukrainiens « rejetaient les Juifs parce qu’ils étaient en général des fonctionnaires du parti bolchevique », il soulignait qu’en réalité « l’antisémitisme de caractère raciste et idéologique est cependant absent dans la population… Pour une persécution des Juifs, il manque chez la population ukrainienne les meneurs et l’entrain spirituel. »
Terrifiant exemple : à Kiev, la plus célèbre des exécutions eut lieu les 28 et 29 septembre 1941 par l’EK 4a (devenu SK) en collaboration avec deux commandos de policiers — « 33 771 Juifs furent fusillés dans le ravin de Babyn Yar »… Les Juifs, cependant, « n’étaient pas les seuls victimes de ces exécutions ». Les rapports des EK signalent « de nombreuses liquidations »… Un rapport du 12 octobre note que les exécutions à Kiev s’élèvent à « 51 000 personnes »… Il précise : « à l’exception de l’action spéciale qui eut lieu à Kiev les 28 et 29 septembre et à laquelle ont pris part deux commandos du régiment Süd de la police, les exécutions ont été effectuées jusqu’à présent par le Sonderkommando (SK) sans aucune aide étrangère. Les exécutés sont principalement des Juifs et pour une part moins importante des fonctionnaires politiques (soviétiques) ainsi que des saboteurs et des pillards. »
Toujours soucieux de conformité juridique, les nazis baptisaient « pillards » les nationalistes, membres de l’OUN de Bandera… et quantité de gens : « communistes actifs, personnes libérées d’un camp de prisonniers de guerre grâce à de fausses déclarations, agents du NKVD, dénonciateurs de l’époque communiste, éléments indésirables, asociaux, partisans, commissaires politiques … » Ainsi mouraient les Ukrainiens. Et pendant ce temps, la Wehrmacht avait fait 1,3 million de prisonniers de guerre, dont 665 000 à Kiev lors de la prise de la ville, le 19 septembre. Un sort particulier était réservé aux « représentants de l’autorité politique et aux commissaires bolcheviques »… Ceux-ci devaient être remis au SD et exécutés dès leur passage dans les Dulags, les points de rassemblement, les camps de transit… Puis vint le temps de Stalingrad, à la suite duquel, en mars 1943, les Allemands avaient perdu 965 650 hommes. Face à leurs 159 divisions, les Soviétiques en alignaient 600… Sur le front Sud, en « Ukraine », les Allemands disposaient de 32 divisions, mais les Soviétiques en avaient 341 ! La proportion des forces, dans ce secteur, était de 1 à 7… « en faveur de la Russie soviétique ».
Certains esprits égarés proposèrent alors à Hitler de former une « division ukrainienne »… C’était mal connaître les convictions racistes du Führer qui n’admettait et ne pouvait entendre aucune allusion à l’indépendance d’un peuple slave. Son entourage proposa la formation d’une division de « Galiciens autrichiens », non « ukrainiens », puisqu’« un peu allemands », ayant appartenus jadis à l’empire d’Autriche… Seuls, 900 hommes se présentèrent ! C’est alors que se manifesta le colonel Melnyk. En mars de cette triste année 43, ce dirigeant de la fraction M de l’OUN, expliqua à Hitler que la défense de l’Europe contre le bolchevisme devait inclure également l’Ukraine. « Cette défense, disait Melnyk, se trouverait renforcée du moment qu’un Etat ukrainien indépendant serait créé et le danger moscovite serait éliminé pour longtemps… » On devine le sort réservé à cette proposition.
Stepan Bandera, qui avait été arrêté dès le 5 juillet 1941, était maintenant détenu au camp de Sachsenhausen depuis janvier 1942. Après quelques tergiversations, il donna clandestinement son accord à la création d’une armée ukrainienne, l’UPA, « Armée insurrectionnelle ukrainienne ». Créée en octobre 1942, l’UPA, qui compta bientôt plus de 60 000 membres, avait pour but de combattre : « l’Allemagne nazie, l’URSS… et les partisans polonais », vaste programme.
En attendant, les variations du front portèrent l’UPA à combattre d’abord l’Armée rouge, puis les nazis… mais de nombreux partisans choisirent de rejoindre l’Armée rouge. C’est alors que le 25 septembre 1944, devant la progression de ladite Armé rouge, les Allemands finirent par accepter de créer un organisme « allié », le « Comité national ukrainien »… Stepan Bandera fut tiré de son camp de Sachsenhausen et proposé à la tête de ce comité par le RSHA et le SD. Seulement, Bandera refusait d’être « la marionnette de l’Allemagne » et persistait dans son objectif d’indépendance.
Il ne resta pas longtemps de côté… Contacté par Otto Skorzeny, on lui proposa d’organiser des sabotages derrière le front, contre l’Armée rouge. Jusqu’au tout début de 1945, ce fut une période « glorieuse » pour l’UPA qui faisait les titres de la presse nazie. Ses militants étaient désormais désignés comme « les militants ukrainiens pour la liberté ». En fait la position de Bandera, et de quelques uns de ses proches, était de continuer à lutter « contre l’occupation allemande existante et contre l’occupation soviétique à venir ». Un « brouillard de la guerre » enveloppait déjà des opérations très précises à l’Est. La dernière partie du livre de Wolodymyr Kosyk, pleine de digressions et de détails, est également difficile à lire. Sachons cependant qu’en décembre 1944, « voyant que la défaite allemande est inéluctable, Stepan Bandera décida de fuir Berlin »… Il s’éloigna par le sud et gagna la Suisse puis, à la fin du conflit, revint en Autriche puis en Allemagne, à Munich, en zone d’occupation américaine.
C’est à Munich qu’il s’agita de nouveau pour l’Ukraine, créant le département étranger de l’OUN-B, l’OUN(Zch)… tandis que l’OUN-B devenait OUN-R (R pour Révolution)… Il ne fut pas pour autant agent américain, son orientation politique était ultranationaliste ce qui le faisait considérer comme « dangereux » pour la CIA. Le 15 octobre 1959 on retrouva son cadavre étendu au sol devant sa porte…
En 1961, un certain Bogdan Stashinski, agent retourné du KGB, se présentait aux Américains à Berlin-Ouest. Il déclarait, entre autre méfait politique, avoir assassiné Stepan Bandera en lui pulvérisant du cyanure sur le visage alors que, les bras chargés de courses (il rentrait de l’épicerie), et piétinait pour ouvrir sa porte. Les « services » ne connaissaient pas encore le novitchoc…
Le colonel Andriy Melnyk, né le 12 décembre 1890 à Volia Yakubova près de Drohobytch en Galicie austro-hongroise finit ses jours au Luxembourg, à Clervaux, le 1er novembre 1964… « où il est enterré ».
MORASSE
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Une réponse à “L’Allemagne nationale-socialiste et l’Ukraine. Retour en bibliothèque (2)”
Le compte rendu de Morasse est intéressant, mais pourquoi lui avoir ajouté cette partie en italiques d’origine indéterminée mais largement pompée sur les « Cahiers du mouvement ouvrier », un organe trotskiste ?