Querrien, dans les contreforts du Mené en Côtes d’Armor, est le seul lieu reconnu de Bretagne où la Vierge Marie est apparue. Et cette apparition s’ancre parfaitement dans la tradition bretonne peuplée de saints venus d’Irlande ou de Galles peupler et évangéliser la Bretagne.
Ainsi en 574, Saint Colomban et douze de ses compagnons irlandais débarquent sur les côtes du pays que l’on appelle désormais la Bretagne. Dans son sillage, de nombreux ermitages et des abbayes se constituent. D’autres évangélisateurs suivent ; parmi eux, Saint Gall, moine irlandais. En 610, ce même Saint-Gall fonde l’ermitage Montrel en Langast (Langal). Dans le village de Querrien (Kerrien) en La Prenessaye, il fait jaillir une source « afin que les gens puissent pétrir le pain ». Il fait également bâtir un oratoire et sculpte une statue de la Vierge à l’enfant. L’oratoire devient chapelle… Un temps de malheur arrive et la chapelle s’écroule. La statue est perdue.
Mais, le jeudi 15 août 1652, la Vierge Marie apparaît à Jeanne Courtel, jeune bergère de onze ans et demi, sourde et muette, qui gardait ses moutons au pré des Fontenelles. Lui demandant un agneau, elle la fit parler, la guérissant de sa double infirmité. Dans les jours qui suivirent, elle lui manifesta le désir qu’une chapelle soit construite au centre de Querrien pour qu’on vienne y prier en foule. Le 20 août 1652, la statue sculptée par Saint Gall est miraculeusement retrouvée dans la mare. En septembre de cette même année 1652, Monseigneur Denis de La Barde, évêque de Saint-Brieuc, authentifie l’apparition. Le 20 septembre la première pierre de la chapelle est posée.
Lorsque le 15 août 1652, la Vierge Marie apparaît à Jeanne Courtel, le premier dialogue de la petite sourde-muette aurait été le suivant :
— Charmante bergère, donne-moi l’un de tes moutons.
— Ces moutons ne sont point à moi… ils sont à mon père.
— Retourne voir tes parents… et pour moi demande un agneau.
— Mais qui gardera mon troupeau ?
— Moi-même, je garderai tes moutons !
La petite serait retournée vivement chez ses parents où tout le monde aurait été abasourdi de l’entendre parler, elle qui était jusqu’alors sourde et muette :
— Mon père, une dame est venue me voir, et elle m’a demandé un de vos agneaux.
— Ah ! ma fille, si cette Dame t’a rendu la parole, nous lui donnerons tout le troupeau.
— Elle a dit aussi qu’il fallait fouiller la mare pour retrouver son image enfouie et perdue il y a des siècles.
— Et que t’a-t-elle demandé d’autre ?
— Elle dit qu’elle est la Vierge Marie, et qu’il faut lui construire une chapelle au milieu du village pour que les pèlerins puissent venir en foule pour l’honorer.
— Si tu dis vrai, nous demanderons à l’évêque de nous permettre de lui construire un sanctuaire.
Le culte populaire de la Vierge s’enracina alors à Querrien. Des milliers de pèlerins viennent et la chapelle est agrandie petit à petit. Le 5 août 1950, le Chapitre du Vatican à Rome autorisait le couronnement de la statue de Notre-Dame de Toute-Aide. En présence de plus de 200 prêtres et de 20 000 pèlerins, le 14 août 1950, Son Excellence le Cardinal, entouré des évêques et abbés de Bretagne, couronnait solennellement à Querrien la statue de Notre-Dame de Toute-Aide.
En 2002, le Sanctuaire Notre Dame de Toute-Aide devient sanctuaire diocésain par décision de Mgr Lucien Fruchaud, alors évêque du diocèse de Saint-Brieuc.
Depuis des siècles, deux grands pardons sont organisés chaque année qui rassemblent des milliers de pèlerins devant la scène puis autour de la sainte fontaine:
- Celui du 15 août, jour de Marie
- Celui du dimanche qui suit le (fête de la nativité de Notre-Dame)
- Un autre « petit pardon » dit « pardon du rosaire, se déroule début octobre.
Selon les estimations, ce ne sont pas moins de 70 000-100 000 personnes qui se rendent chaque année à Querrien comme le rappelle cette vidéo tournée il y a trois ans mais qui fait actuellement l’objet d’une rediffusion par le diocèse de Saint-Brieuc :
6 réponses à “Querrien (22) le seul lieu de Bretagne où la Vierge Marie est apparue…[Vidéo]”
toujours curieux de voir des apparitions de la vierge dans des lieux pauvres et isolés , jamais dans le XVII arrondissement ou a beverley hills , pourquoi ?….😆
Ce fut également le cas à Fatima où la Vierge s’adressait à de jeunes bergers (ères) pauvres et sans instruction. Ce qui ne manqua pas de nourrir les critiques et les moqueries. Sauf que le miracle annoncé 3 mois à l’avance par la Vierge se produisit effectivement en temps et en heure le 13 octobre 1917 en présence d’une foule évaluée entre 50 et 70 000 personnes comprenant tous les ricaneurs, les sceptiques, les pourfendeurs envoyés en mission par la presse nationale portugaise, entre autres badauds, curieux, et athées de tous poils …. qui furent bien contraints de se rendre à l’évidence.
merci pour cet article précieux ! Moi je suis près de Pontmain c’est magique aussi !
vous semblez « oublier » » le sanctuaire de Kérizinien, érigé selon les voeux de Jeanne-Louise RAMONET sur les lieux même où la Sainte-Vierge lui est apparue dans les années cinquante. . .
Je suis né en 1948, et j’y ai été tout gamin avec ma mère, très pieuse. C’est dans le Finistère « Nord » . . . . . peut-être un peu « loin » pour vous ???
Inexact ! La sainte est aussi apparu au XVIIe siècle à René Guillemot à Penety hameau dépendant de Persquen. Jusqu’à la guerre il y avait un pèlerinage extrêmement fréquenté.
Bien que plutôt rationnel, voire sceptique, je suis tout à fait disposé à croire aux phénomènes inexpliqués voire miracles qui légendes ou pas donnent un sens à la Vie.
Ainsi, il y bien a 70 ans, ma tante Solange me conduisit sur son vélomoteur de Brest à Plougastel-Daoulas pour trouver remède aux orgelets à répétition qui affectaient mon oeil gauche, auprès d’une fontaine sensée revitaliser les enfants chétifs, sise au couvent de Bonnes-Soeurs de Plougastel.
Sur les recommandations de la Bonne-Soeur et bien que dubitatif, j’humectais mon oeil gauche d’eau prélévée à la Fontaine….Les orgelets n’ont jamais reparus !
Ce fût l’un des 3 ou 4 évènements « bizarres » que j’ai « subis » sans pouvoir les expliquer.