Painkiller, la mini-série à voir absolument

Une fois n’est pas coutume, j’ai enfin eu le loisir de regarder une série qui m’a plu. Un enthousiasme rare – ayant renoncé depuis quelque temps déjà à la télévision – que j’aimerais partager pour, je l’espère, vous enjoindre à visionner Painkiller.

Mais ne pensez pas passer un agréable moment. Voyez plutôt ça comme un bon moyen de comprendre une partie de la crise des opiacés en six épisodes, tranquillement assis sur votre canapé. Ne pensez pas relax non plus : la série fout une haine pas possible. Car, oui, toute cette histoire de la crise des opiacés est totalement ahurissante.

Aux États-Unis, elle est responsable de la mort de 500.000 personnes en dix ans… avec l’approbation de l’État, quand les autorités sanitaires fédérales ont eu la bonne idée d’élargir les prescriptions d’antalgiques. C’est ainsi que des médicaments autrefois réservés aux malades de cancer ou de scléroses en plaques, étaient accessibles à tout le monde pour un simple mal aux dents. Un bras cassé ? Prenez donc un peu d’héroïne, ça vous fera du bien ! Mal au dos ? Allé, une toute petite dose de drogue hautement addictive, ça vous fera pas de mal…

De quoi tempérer les ardeurs de ceux qui croient encore que l’État vous veut du bien. Car l’aberration de cette crise, ce n’est pas le nombre de morts, mais leur qualité : des Messieurs et Mesdames Tout-le-monde, des jeunes sportifs blessés, pères et mères de famille souffrant d’un petit mal, qui n’auraient jamais ressenti le besoin de se défoncer, s’ils n’avaient croisé le chemin d’un de ces médecins corrompus ou simplement peu regardants (voir la série pour comprendre). Ce sont ces gens « normaux » de la classe moyenne américaine que l’on retrouve à faire des overdoses jouant dans le jardin avec leurs enfants, en faisant leurs courses ou en allant à la poste. Les vidéos chocs de ces drames sont légion.

Et c’est bien ce qui est dégueulasse : c’est par avarie, par recherche du profit qu’on a rendu des personnes ordinaires affectées d’une douleur chronique ou d’un rhumatisme, toxicomanes. Outre les morts, il faut ajouter au compteur ceux ayant accusé des dommages irréversibles.

Quant à Netflix qui a produit Painkiller, il peut paraître étrange de trouver une série dénonçant Big Pharma dans son catalogue, on est plus habitués à son engagement woke. Là se trouve peut-être les raisons de ce choix : la crise des antidouleurs est mise en parallèle avec le trafic de drogue de rue, comme si la première avait été tolérée parce qu’opérée par les jolies vendeuses de la majorité blanche, quand les dealers de crack afro-américains finissent en prison pour les mêmes méfaits. 90% des victimes d’overdose de la-dite crise sont blanches.

On regrettera l’absence du cabinet McKinsey qui avait vivement contribué au succès de Purdue Pharma et dont le rôle actif dans cette crise a été soldé par un accord d’un montant de 600.000 dollars. Ce qui, au passage, n’a pas empêché les gouvernements occidentaux de l’engager, par la suite, pour ses bons conseils en matière de stratégie vaccinale !

 

https://www.youtube.com/watch?v=4xTnm2B6MlI

N.B. : La série se base sur le livre Pain Killer de Barry Meier et sur l’article du New Yorker intitulé « The Family That Built the Empire of Pain » de Patrick Radden Keefe, qui avait dénoncé l’avarice de la famille Sackler propiétaire de Purdue Pharma.

Audrey D’Aguanno

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

 

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3 réponses à “Painkiller, la mini-série à voir absolument”

  1. Hadrien Lemur dit :

    Il existe un autre painkiller à base de rhum de coco et d’ananas qui est bien moins addictif (quoi que). En tout cas, ça a meilleur gout qu’un médicament. Blague à part, la série est vraiment bien.

  2. Michel dit :

    Il existe une autre série qui traite du même sujet « dopesick » diffusée sur Disney+ qui est aussi bien sinon meilleure
    RM

  3. Michel René dit :

    Il existe une autre série qui traite du même sujet « dopesick »
    Tout aussi bien sinon meilleure

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