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La revue Éléments, vitrine de la Nouvelle droite, a fêté ses 50 ans !

Créée en 1973 par des hommes et des femmes qui avaient alors à peine trente ans, la revue Éléments vient le 30 septembre, lors d’un colloque à Paris, de fêter ses 50 ans. Breizh Info, bien sûr présent, en fait le récit.

Dès l’ouverture des portes, à 14 h, des amis qui pour certains s’étaient perdus de vue depuis des décennies se retrouvent. Les plus anciens racontent que peu de temps après les émeutes de 1968, ils avaient compris qu’il fallait, pour reconquérir le terrain culturel, créer un nouveau courant de pensée de droite. Ainsi était né le Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE), qui sera appelé plus tard Nouvelle droite.

Suite à la revue Nouvelle École, de pure réflexion, la Nouvelle droite lançait en septembre 1973 une revue davantage destinée au grand public : Éléments (ou Éléments pour la civilisation européenne). Les premiers lecteurs se souviennent avec nostalgie de la découverte de thèmes devenus depuis fondamentaux : Le terrorisme intellectuel (n°3), La « révolution conservatrice » (n°20), Le droit à la différence (n°33), Droits de l’homme : le piège (n°37)… Ils avaient permis d’entamer une véritable réflexion sur la nocivité du libéralisme, de l’égalitarisme et du mondialisme.

A 14 h 30, beaucoup de monde se presse dans la grande salle de conférences, laquelle est vite pleine, démontrant déjà le succès de ce colloque.

La première conférence porte sur l’un des thèmes portés par la revue : « Clivage droite-gauche, c’est enfin fini ! ». François Bousquet, rédacteur en chef d’Éléments depuis 2017, interroge Alain de Benoist et Gaël Brustier, politologue.

Alain de Benoist, éditorialiste historique de la revue Eléments, penseur le plus connu de la Nouvelle Droite, critique la distinction droite-gauche en rappelant l’évolution historique de cette opposition. Il révèle que les politologues se perdent à lui donner un sens clair. Mais il admet qu’il existe une psychologie de droite (l’esprit conservateur) et une psychologie de gauche (l’esprit progressiste). Il ressent que le nouveau clivage qui se dessine n’est plus horizontal (droite contre gauche) mais vertical (l’élite contre le peuple). Il lui semble délicat de deviner l’avenir, les futurs clivages, car « nous sommes dans une période de transition », comme le démontre la disparition des vieux partis politiques.

Une pause permet à chacun de découvrir les stands des partenaires : La Nouvelle Librairie, l’Institut Iliade et la revue Livr’arbitres.

L’autre temps fort du colloque est la table ronde intitulée Retour d’Ukraine et de Russie. Régis Le Sommier et Slobodan Despot racontent leur dernier séjour en Russie et dans le Donbass.

Régis Le Sommier, grand reporter dirigeant la revue Omerta, commence par exposer la situation militaire réelle. La défense russe, composée de trois lignes, de dents de dragons, de champs de mines, n’a pas pu être franchie par l’armée ukrainienne. Au lieu de concentrer leurs forces en un seul point, stratégie couronnée de succès au cours de la seconde guerre mondiale, par exemple lors de la percée américaine d’Avranches, les Ukrainiens ont éparpillé leurs soldats le long du front, testant de-ci de-là les défenses russes. Raison supplémentaire : l’armée ukrainienne ne dispose plus d’une aviation pouvant soutenir une offensive. Au final, au cours de cette tentative de contre-offensive, Régis Le Sommier estime que les pertes sont d’un Russe pour trois Ukrainiens. Il explique enfin pourquoi le soldat russe se bat : protéger la famille traditionnelle russe contre la décadence occidentale issue du wokisme.

Régis Le Sommier révèle ensuite la situation de la population civile russe. Certes, dans le Donbass, la population et l’armée russe sont imbriquées et se soutiennent l’une l’autre. Mais en Russie, la guerre est loin des esprits. Les Russes parlent peu du conflit, ne subissant aucune pénurie. Les enseignes occidentales qui ont quitté la Russie, à l’image des McDonald’s, ont vite été remplacées par des entreprises russes. Les produits de luxe français sont encore en vente en Russie, après avoir transité par la Turquie pour éviter l’interdiction. Enfin, ne pouvant plus acquérir des berlines allemandes, les Russes découvrent les voitures chinoises haut de gamme.

L’exposé de Slobodan Despot, éditeur et écrivain suisse d’origine serbe, est davantage politique. A ses yeux, la population russe n’éprouve aucune animosité pour les Ukrainiens, considérant que ceux-ci sont des malheureux manipulés par des politiciens aux ordres de la CIA…

Suit la conférence « Comprendre la stratégie hongroise. Le cas Orban ». Thibaud Gibelin, auteur d’un ouvrage consacré à Viktor Orbán, fait l’éloge de celui-ci.

Le thème du wokisme n’est pas oublié. L’écrivain Jean-Paul Brighelli, dénonçant l’échec du système éducatif français, le député RN Roger Chudeau et David L’Épée, rédacteur en chef de la revue Krisis, présentent dans la foulée un thème porteur : « De la pensée unique au wokisme : face aux flics de la pensée ! ». On y apprend notamment que Roger Chudeau, député du Rassemblement national de la 2e circonscription de Loir-et-Cher, prépare une proposition de loi sur cette question.

Lors de la table ronde « Nos plus belles années », Julien Damon, sociologue et professeur, Christophe Levalois, auteur et enseignant, et Nicolas Gauthier, journaliste, exposent leurs itinéraires. On découvre que l’un est de religion catholique (Nicolas Gauthier), l’autre orthodoxe (Christophe Levalois). A la surprise de certains dans le public, Julien Damon se définit comme libéral.

Le colloque prend fin vers 19 h. François Bousquet lit un texte de Pascal Eysseric, directeur de la publication d’Eléments, sur les nombreuses personnalités qui sont venues à la nouvelle droite. C’est vrai que récemment, la revue a accueilli Michel Onfray, Gérard Depardieu, Mathieu Bock-Côté, Sylvain Tesson…

Mais l’anniversaire n’est pas fini. Place au cocktail. C’est notamment l’occasion de retrouver de vieux amis, dans une ambiance chaleureuse.

Pascal Eysseric est présent. Comme ses prédécesseurs, Jean-Claude Valla, Michel Marmin, Pierre Vial, Charles Champetier… il a imprimé sa marque, avec François Bousquet, à la revue actuelle. Aujourd’hui, la revue Eléments offre un subtil équilibre entre ses côtés intello et polémique. Tout le monde lui en est reconnaissant.

Pascal Marie

Crédit photos : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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4 réponses à “La revue Éléments, vitrine de la Nouvelle droite, a fêté ses 50 ans !”

  1. Eric Abgraal dit :

    Alors rendez vous dans cinquante ans. Une excellente revue qui devrait être plus souvent dans les bibliothèques publiques… Que perdure la Nouvelle Droite et ses enfants tels l’Iliade.

    • JP VARESE dit :

      J’ai lu votre triste éloge du Dossier Jésus de M. Alain de B. Affligeant. Vous prétendez être là dans cinquante ans. Parions déjà sur CINQ ans. Il n’y aura personne!

    • JP VARESE dit :

      Je voulais compléter ma réponse d’hier.
      D’abord je vois que Darmanin a accepté la réunion des 50 ans d' »Eléments ».
      Ensuite, je voudrais donner une illustration qui contredit l’image « bisounours » donnée aux chrétiens et colportée souvent dans l’Islam. La voici:
      « Le dimanche 7 octobre 1571, au lever du soleil, la flotte chrétienne et la flotte turque sont face à face au large de Lépante, à l’extrémité ouest du golfe de Corinthe, L’amiral Jean André Doria prie, dans la chapelle de son navire, devant l’image de Notre Dame de Guadalupe, qui est consacrée car elle a touché l’original. Chaque soldat chrétien a jeûné trois jours avant de s’embarquer et s’est confessé. Les canons tonnent; rapidement, la bataille tourne à l’avantage des chrétiens. Leur victoire est totale. Quinze mille prisonniers chrétiens sont libérés. L’image de Notre Dame de Guadalupe est saluée comme l’étendard de la victoire. » (in « La prodigieuse aventure de l’Indien Juan Diego » par Mauricette Vial-Andru, un livre pour les enfants, p.49.
      On sait que les soldats de sainte Jeanne d’Arc s’étaient tous confessés (et avaient communié) avant la délivrance d’Orléans et que les prostituées avaient été chassées du camp.
      On attend l' »armée » des lecteurs de la revue avec leur petite épée en action. On peut attendre longtemps.

      • An dit :

        Le christianisme n’est qu’un terme fourre-tout.
        C’est le christianisme avec son fond païen que vous décrivez.
        Le catholicisme, en somme. Mais aussi l’orthodoxie.
        Sauf que le christianisme a connu la Réforme protestante, qui l’a transformé en judéo-christianisme.
        La dimension juive est essentielle au catholicisme, au même titre que les paganismes européens, mâtinés d’orientaux.
        Mais depuis la Réforme, le christianisme est tiraillé entre un Ancien Testament à la hauteur d’une civilisation, et le discours de Jésus, magnifique, mais bien trop simpliste pour faire civilisation. Donc les protestants ont consciemment cherché à détruire ce qui précédait Jésus en Europe (alors que c’est aussi ce qui l’a précédé qui a permis à l’Europe de l’embrasser, sans violence cependant, et remarquablement par les militaires romains !), pour le remplacer par des références d’une autre civilisation.
        Detruisant ce besoin de nos ancêtres de rattacher la parole de Jésus à leurs traditions antérieures et donc… toutes ces vierges ! Entre autres. Ne parlons pas des Saints.
        Ce que la Réforme a détruit. Le catholicisme est à sa remorque. Quand l’orthodoxie est isolée.
        Résultat, le christianisme est mourrant. Sauf sa dimension évangélique qui n’a plus rien à voir avec la civilisation européenne. Et la mémoire de Jeanne d’Arc et de Marie de Guadalupe disparaîtra dans les sermons évangéliques.

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