Ce n’est pas une histoire belge – et c’est assurément une bonne nouvelle pour les usagers habitués à relier la France et la Belgique, où les prix des Lyria et surtout des Eurostar ne sont franchement pas donnés. La SNCF et la SNCB pourraient s’associer – comme avant les TGV – afin de relier les deux capitales par la ligne classique, avec des arrêts en Picardie et dans le Nord.
Actuellement, il faut compter de 98 à 160 euros pour relier Paris à Bruxelles. La bonne solution, mais qui allonge nettement le temps de trajet, reste d’aller de Paris à Lille – liaison qui bénéficie de tarifs TGV intéressants (38-40 euros), mais aussi d’une offre TER via Amiens, se retrouver à Lille Flandres, acheter un billet – de préférence sur une application de mobilité internationale, et aller à Bruxelles par les trains régionaux belges, avec changement à Courtrai (18.90 € en seconde, 26.6 € en première).
Il y a des trains en quantité, cadencés (de Lille à Courtrai tous les jours de 7 à 22h à la minute 09, de Courtrai à Bruxelles quatre à cinq fois par heure aux minutes 11, 18, 38, 43 et 59), pas chers, ponctuels – mais qui manquent un peu de prises électriques – prévoir cela dit une rallonge un peu (plus) longue, les prises sont souvent au bout de chaque voiture, en haut. A l’époque où ces trains avaient été dessinés, il n’y avait pas tant de smartphones, et il s’agissait prosaïquement de permettre aux équipes de ménage d’y brancher leur aspirateur.
S’il n’y a aucun souci pour un ferrovipathe averti – qui sait aussi qu’on peut aller à Jeumont en TER, marcher jusqu’à la gare d’Erquelinnes en Belgique, puis y reprendre un train belge pour Bruxelles en changeant à Charleroi, l’on convient cependant que pour le commun des voyageurs, ce n’est pas très pratique. Il leur faudra encore patienter un peu plus d’un an, mais au service de décembre 2024 la SNCF a déposé, auprès de l’Autorité de Régulation des Transports, une notification pour un nouveau service ferroviaire franco-belge, via Creil et Aulnoye-Aymeries, puis ensuite Mons et les gares de Bruxelles – cette ligne est moins chargée que l’axe par Lille.
Point important de la notification – ce service, cinq allers-retours quotidiens qui vont rappeler des souvenirs vers Aulnoye-Aymeries et causer des regrets vers Hirson et Jeumont, sera effectué avec des locomotives belges T18 et des voitures belges.
Le blog spécialisé Transport Rail commente : « Liaison directe donc pour le musée des chemins de fer belges grâce à ce qui serait donc une coopération entre les deux opérateurs plutôt qu’un service entièrement sous bannière belge.
Départs de Paris Nord à 8h18, 10h18, 12h28, 15h31 et 19h21
Départs de Bruxelles Midi à 6h52, 9h40, 13h40, 15h40 et 18h40
Les temps de parcours annoncés dans cette notification sont assez moyens et variables d’une circulation à l’autre, oscillant entre 2h40 (ce qui, avec 3 arrêts intermédiaires, reste correct) et 3h10 (beaucoup moins). Outre cette performance très inégale et ces horaires à géométrie variable au cadencement moyen malgré la structuration en Belgique, le choix de desserte peut surprendre. Il n’est pas forcément définitif, mais il serait probablement plus intéressant de desservir Compiègne et Saint-Quentin».
Cette relation, surtout si elle est aussi fournie, viendrait donc proposer une alternative moins rapide, mais aussi probablement moins onéreuse, que les liaisons à grande vitesse ex-Thalys passant progressivement sous label Eurostar ». Surtout, elle permettrait d’offrir un service complémentaire aux habitants des villes au nord de Paris – sans les obliger à se rabattre vers le TGV et mettrait fin, au moins à un endroit du territoire, à cette étrangeté ferroviaire française qui fait qu’aujourd’hui, 31 ans après Maastricht, il y a moins de services ferroviaires transfrontaliers qu’à l’époque.
Louis-Benoît Greffe
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Une réponse à “Des trains belges en France, une fois ?”
L’idéal serait de retrouver la ligne classique au départ de la Gare du Nord, qui passe par Sait Quentin, *µaulnoye, Quévy et Mons. C’est la parcours qui existait avant les TGV