Sir Jeffrey Donaldson a été prévenu que les loyalistes organiseraient des manifestations de masse dans les rues si son parti revenait à Stormont, le parlement nord irlandais, sans que le protocole ne soit supprimé. Jamie Bryson a déclaré au leader du DUP, principal parti unioniste, que les loyalistes feraient également « activement campagne » contre tout « collaborateur » unioniste lors des élections de Westminster l’année prochaine.
Cet avertissement figure dans une lettre qu’il a envoyée aux trois dirigeants des partis unionistes au cours du week-end. M. Bryson a écrit à Sir Jeffrey, Doug Beattie et Jim Allister au nom de Unionist Voice Policy Studies, « une organisation qui représente un large éventail de groupes et d’individus au sein de la communauté unioniste et loyaliste de base ».
Il qualifie de « plaisanterie » les propositions du gouvernement, qui pourraient rétablir le parlement en Irlande du Nord. Un instrument statutaire « créant un vague devoir de ne pas diminuer davantage les actes d’union » n’a pas réparé les dommages déjà causés et pourrait de toute façon être annulé par le cadre protocolaire, affirme la lettre. « Il s’agit donc d’une mesure purement symbolique et, même sur le plan symbolique, elle est absurde et sans aucune valeur« , poursuit la lettre.
« En d’autres termes, des engagements inaltérables ont été pris. La base unioniste – selon tous les sondages – soutient fermement la position de principe de l’unionisme : protocole ou partage du pouvoir, jamais les deux. Une capitulation sur ces questions par un retour à Stormont provoquerait – selon notre analyse – une instabilité significative et, sans aucun doute, précipiterait un retour à des manifestations de rue massives. Nous pensons également qu’une grande partie de l’unionisme/loyalisme de base mènerait une campagne électorale active contre tout unioniste ayant opté pour le rôle de collaborateur et d’exécutant dans l’asservissement et la suspension de l’Union. M. Bryson rappelle la « déclaration unitaire unioniste » faite il y a deux ans par Sir Jeffrey, M. Beattie, M. Allister et le leader du PUP, Billy Hutchinson.
A l’occasion du 2021e anniversaire de l’Ulster Day, qui commémore la signature du Pacte d’Ulster, ces dirigeants unionistes avaient alors écrit : « Nous, les dirigeants politiques unionistes soussignés, affirmons notre opposition au Protocole de l’Irlande du Nord, à ses mécanismes et à ses structures, et réaffirmons notre position inaltérable selon laquelle le protocole doit être rejeté et remplacé par des dispositions qui respectent pleinement la position de l’Irlande du Nord en tant que partie constitutive et intégrante du Royaume-Uni ».
M. Bryson estime que le protocole est incompatible avec l’Acte d’Union en raison du maintien de l’application du droit communautaire dans le pays et de « l’entrave au commerce par le système à deux voies« , même la voie verte nécessitant des formalités douanières.
« Tout unioniste qui retournerait à Stormont accepterait l’assujettissement de l’Acte d’Union et collaborerait à la mise en œuvre de cette diminution constitutionnelle de l’Union », peut-on lire dans la lettre.
La lettre rejette l’argument de l’UUP selon lequel les unionistes devraient remettre en question le cadre de Windsor à partir de Stormont, le qualifiant d' »idiotie ».
Le vote de l’Assemblée l’année prochaine sur les articles 5 à 10 du protocole est « un exercice d’abaissement unioniste » étant donné que le sens intercommunautaire n’est pas obligatoire, contrairement à l’esprit de l’accord du Vendredi saint, affirme la lettre.
La révision de l’accord de commerce et de coopération (ACC) est clairement une révision et « non une renégociation », qui n’a de toute façon aucun rôle à jouer à Stormont, ajoute la lettre.
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