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Côtes de Duras : les blancs renversants du domaine Mauro Guicheney

Vous avez dit Côtes-de-Duras ?

Côtes-de-Duras, une appellation bien obscure pour le commun des néophytes du vin, reléguée dans les confins du Bordelais et du Bergeracois, l’aire d’appellation s’étire sur le prolongement du plateau de l’Entre-deux-mers, composé d’un sol à dominante argilo-calcaire. Son nom suscite au mieux une vague relation à un vignoble du sud-ouest, quand il n’est pas tout simplement confondu avec l’une des nombreuses appellations satellites du Bordelais.

Les vignes de ce vignoble à l’identité mal assise, prospèrent à l’ombre du château des ducs de Duras, âprement disputé lors de la guerre de 100 ans. Fiché sur un piton rocheux qui commande le passage de la vallée du Dropt, il représente du reste, le seul et véritable monument emblématique de la cité éponyme, dont l’économie passablement endormie, se raccroche aux ressources de son vignoble.

Le château se découvre avec majesté au débouché de la ville haute, cambré    comme   la proue d’un navire dans une spectaculaire situation de belvédère, offrant de la sorte un vaste panorama sur les vignes…

Outre son château, Duras déploie pour les touristes anglais tous les agréments d’une architecture pittoresque évoquant une atmosphère de bastide grâce à la conservation de son cœur historique qui compte des monuments remarquables telle la tour de l’horloge et son impressionnante porte cochère. Mais voilà, si Duras aimante une partie des touristes étrangers par le charme de ses vieilles pierres et la modicité du coût ses vins, l’audience de l’appellation sur le marché national demeure très confidentielle.

L’emprise de la coopérative

Comme toutes ces appellations du Sud-Ouest, le vignoble des côtes-de-Duras est intimement lié au destin de sa coopérative. Une chance durant l’après- guerre, car seul l’outil coopératif pouvait permettre de contrecarrer l’ogre bordelais, mais aussi un fil à la patte qui a réfréné voire nivelé les velléités de bon nombre de vignerons.

En l’espèce, la coopérative Berticot a clairement misé sur le créneau de la grande distribution avec un positionnement hasardeux sur des prix particulièrement bas, autant dire un « business model » dangereux car à ce jeu, on trouve toujours des vignobles concurrents capables d’aller plus loin dans le moins cher…

Il en résulte un modèle coopératif qui ressort fragilisé par ses choix, avec des vins typés « low-cost » ayant un effet dépréciateur sur l’image de l’appellation, désormais caricaturée en pourvoyeuse de vins pour la grande distribution.

En somme, Berticot c’est un peu la grande cuve qui cache tous les talents cachés de l’appellation, bien que certains domaines soient parvenus à casser le plafond de verre de la notoriété. Au premier chef, Mouthe le Bihan, devenu avec le temps l’une des coqueluche des bars à vins nature. Reste que toute appellation recèle ses pépites enterrées, et si le passionné de vins s’efforce de gratter la couche superficielle du terreau des représentant officiels, il y trouvera de vraies découvertes, et le domaine Mauro Guicheney en est une !!

La naissance du domaine Mauro Guicheney

Beaucoup de destins de propriétés indépendantes commencent avec le courage de s’affranchir de l’autorité de tutelle.

En outre, il y a près d’une dizaine d’années, le couple Mauro Guicheney décide de s’émanciper  du parapluie Berticot pour donner à leurs jus un tour plus personnel. Dès leurs débuts, Ils embrassent les préceptes bio et s’emploient autant que faire se peut, à proposer des vins sains, dénués d’intrants, loin des usages phytosanitaires auxquels l’appellation a été nourrie…

Les premières années sont compliquées, il faut démarcher les cavistes spécialisés dans le bio avec des vins reliés à une appellation méconnue du grand public, courir les salons de la mouvance du bio pour tenter de se faire un nom dans le landernau du nature, non exempt d’un certain tropisme snobinard pour les grandes figures du bio.

Chaque monde, y compris l’univers bien-pensant du bio recompose ses propres hiérarchies avec les élus et la masse des invisibles. Mais le temps fait son œuvre et le travail d’un terroir demande une bonne décennie pour capitaliser et voir se transfigurer le profil tâtonnant des débuts.

S’il y a 10 ans de cela, les vins pouvaient se montrer gras et puissants avec des maturités exacerbées qui avaient du mal à dompter leur alcool, l’expérience de Corine aux commandes de la vinification et l’appréhension du terroir sur le temps long, ont opéré un mouvement de balancier radical dans la ligne des vins.

Depuis lors, les enseignements du terroir ont été tirés, les vendanges sont avancées sur ce terroir chaud ou les maturités s’emballent, l’élevage sur lies fines est suivi scrupuleusement et les soutirages sont appliqués avec l’empirisme des leçons du passé.

Des vins blancs lumineux, d’une originalité folle !

Le domaine produit les deux couleurs et si les rouges élaborés à partir d’un assemblage… peuvent de prime abord, se montrer assez hésitants et comprimés à l’ouverture, ils délivrent après un bon passage en carafe un fruit plus délié et surtout très authentique, pourvu d’un équilibre de saveurs très appréciable.

Malgré tout l’intérêt des vins rouges, le domaine Mauro Guicheney excelle avant tout au travers de ses blancs, (sans doute le terroir à dominante calcaire qui parle), spectaculaires de pureté et savoureusement harmonieux en diable !

L’assemblage reprend le modèle bergeracois en intégrant les classiques sauvignons blancs et sauvignons gris avec un résiduel de sémillon pour la structure, mais le côtes-de-Duras blanc des Mauro Guicheney diffère en tous points de la ligne pataude et abusivement boisée que l’on retrouve communément dans cette appellation.

Le passage en biodynamie a sans doute bien aidé, pour aller puiser ce supplément de pureté et faire scintiller l’éclat cristallin de ces vins blancs éblouissants vendus à moins de 10 euros. Tout y est de la complexité, à la fraîcheur, en terminant par une longueur éblouissante, ce qui nous ramènerait presque à l’adage d’un vieux slogan publicitaire en disant de ce blanc qu’il a tout d’un grand si ce n’est le prix ! Alors certes, selon le millésime et le calendrier de dégustation, les vins sont susceptibles de stimuler une certaine versatilité, mais là réside le charme de ces vins mouvants, aux multiples facettes, préservés du moule de l’œnologie interventionniste.

Un engagement bio pragmatique et non dogmatique

Disons-le, le couple Mauro Guicheney applique avec raison les principes bio dynamiques sans verser dans une sécession de principe avec ce monde du « conventionnel », taxé un peu vite de passéiste et d’irresponsable. Autrement dit, le cahier des charges rigoureux de la biodynamie est scrupuleusement suivi et les effets sur la transparence et le caractère des vins, se perçoivent aisément à la dégustation.

Mais cette obédience n’implique pas une adhésion aveugle à cette tendance « jusqu’au boutiste » du bio qui conduit souvent bon nombre de vignerons à se ghettoïser dans un anti-monde attaché à produire des vins idéologisés, labellisés vierges de toute souillure humaine. Cette sagesse transpire dans la pureté des vins et reflète avant tout les vertus d’un engagement agrobiologique profond et sincère, soucieux de délivrer le meilleur du terroir.

Raphno

Les fleurs volent au vent, côtes de Duras blanc 2020/21 : environ 8€

Contact domaine : Corine Mauro Guicheney 06.89.37.41.75

Crédit photo : DR et domaine Guicheney
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

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7 réponses à “Côtes de Duras : les blancs renversants du domaine Mauro Guicheney”

  1. Perrine LAFFITTE dit :

    Vous êtes bien mal renseigné en ce qui concerne la cave coopérative. Le portrait de Berticot est totalement biaisé et peu flatteur. M. Mauro est cooperateur en partie. Heureusement que la cave est là car bon nombre de Vignerons auraient cessé leur activité.

  2. Raphno dit :

    Bonjour,
    Il faut assumer vos choix et mon article ne fait que renvoyer le nom de Berticot à sa triste réalité.Je suis très bien renseigné et en qualité de caviste de la grande distribution je fais le constat de voir vos vins capables de descendre à moins de 3 euros , ce qui en dit long sur votre travail de valorisation de l’image de l’appellation.Le couple Mauro garde effectivement une activité de coopérateur par sécurité, il n’en reste pas moins que leur travail et la qualité de leurs vins transparaît avant tout dans leur gamme domaine et non dans votre triste ripopée …
    Salutations respectueuses
    Raphno

  3. Perrine LAFFITTE dit :

    Vous êtes malheureusement plein de contradictions. Vous parlez de sécurité de la cave coop alors que vous vous mettez en avant une stratégie hasardeuse et fragile. Vous ne connaissez pas le fonctionnement de la cave pour parler de la sorte. Ce n est pas parce que vous vendez les vins que vous connaissez le sujet. Restez à votre place de caviste et non de stratège.

  4. Perrine dit :

    Vous êtes malheureusement plein de contradictions. Vous parlez de sécurité de la cave coop alors que vous vous mettez en avant une stratégie hasardeuse et fragile. Vous ne connaissez pas le fonctionnement de la cave pour parler de la sorte. Ce n est pas parce que vous vendez les vins que vous connaissez le sujet. Restez à votre place de caviste et non de stratège.

  5. Cyril dit :

    Je suis surpris de lire autant d’anneries, dans cet article à charge contre la classique « méchante Coopérative » qui casse les prix du vin, alors que vous bossez en grande distribution et que vous êtes à l’origine de l’étranglement des viticultueurs et de la casse des prix! Le tyran qui se plain de la tyrannie!!! Le mastodonte qui se plaint de l’union des petits!
    C’est pathetique de mauvaise foi.
    J’ai goûté des tas de vins de Berticot à 3 ou 5 € chez Leclerc, qui sont largement meilleurs que beaucoup d’autres vins du coin à 10 € ! De même, il y a des tas de vins chez Berticot, principalement dans leur magasin, que l’on ne trouvera pas chez vous, en grande distribution, à des prix plus élevés, et qui rivalisent ou depassent beaucoup d’autres hauts de gamme de la region. Avant d’écrire de telles bêtises, il aurait été judicieux de venir faire une visite et une degustation au magasin Berticot, à Duras, ou une visite à la cave coopérative qui vaut le déplacement !

  6. Peter dit :

    Il est fou ou quoi ce journaliste? Berticot, du low-cost? Avec des Bordeaux vendus 2€ chez Leclerc en foire aux vins en septembre!
    Quelle moche l’a piqué?
    Ils ont le meilleur rapport qualité prix de toute la région chez Berticot ! Au contraire, ils tirent toute la région vers le haut. Le haut, ça ne veut pas forcément dire des vins à 10 € ou des Saint-Émilion grand cru! Il y a aussi une vie, des hommes et des femmes, un tissu social, une culture chez eux.
    Encore un idiot qui essaie de dévaloriser les efforts collectifs pour promouvoir l’aventure individuelle de quelques amis, en phase avec ses visions biodynamiques. Le procès d’intention allié au favoritisme… C’est charmant.
    Et il croit aussi que tout le monde a les moyens de mettre 10 € dans une bouteille de vin, sans savoir s’il sera encore bon la semaine prochaine car biodynamique ou sans soufre!!!
    Pour le coup, avec cet article, on est dans la bien-pensance absolue!

  7. Sylvie Guitton dit :

    « Bla bla bla …préceptes bio et s’emploient à proposer des vins sains, dénués d’intrants, loin des usages phytosanitaires auxquels l’appellation a été nourrie… »
    Encore un qui fait croire que les vins bio sont issus de vignes qui ne sont pas traitées, avec aucun produit phytosanitaire alors qu’ils traitent en moyenne au moins deux fois plus souvent ! Et pas a pied hein ! En diesel, v
    Comme tout le monde! Et avec des produits autant, et souvent plus dangereux que les produits classiques ! …mais naturels !! Bref un vrai militant qui se dit journaliste ! Vive l’arnaque, comme d’habitude.

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