Destinée aux adolescents, une bande dessinée montre Nantes au début de la Révolution française. La pression des autorités républicaines commence à s’affermir…
Septembre 1792. De nuit, la comtesse de Montencourt traverse la Bretagne pour rejoindre un lieu sûr. Dès 1789, son mari a été tué par les sans-culottes. Mais le carrosse de la comtesse est attaqué par des bandits. Tandis que tous les hommes de l’escorte sont tués impitoyablement, celle-ci meurt d’une balle perdue. Sa fille, Célénie, dix ans à peine, réussit à s’enfuir avec le précepteur, le bon monsieur Lalouette. Elle se réfugie avec lui à Nantes, chez le marquis de Valoire, le frère de son défunt père, qui s’est enrichi par le commerce triangulaire. Elle découvre alors que celui-ci est le commanditaire du meurtre de sa mère. Mais pour hériter de sa fortune, il doit encore éliminer la fille. Célénie s’enfuit de nouveau, de mystérieux tueurs à ses trousses. Avec sa longue chevelure blonde et sa robe rouge, elle ne passe pas inaperçue dans les ruelles de Nantes. Elle trouve refuge auprès d’un groupe de gamins vivant dans la rue. Mais elle est enlevée par la bande du truand Mange-doigts, lequel exige une forte rançon à Cravenne, âme damnée du marquis de Valoire. Pendant ce temps, le pouvoir politique entend éradiquer toute résistance aux idées révolutionnaires…
Régis Hautière, scénariste de La Guerre des Lulus, série imaginant les aventures d’un groupe d’enfants pendant la première guerre mondiale, plonge maintenant ses jeunes lecteurs en pleine Révolution française. Pour placer l’action à hauteur d’enfants, il imagine un nouveau groupe de jeunes : Célénie la noble, Titor l’orphelin, Pince-Mitraille son copain et Mélina, qui les commande. Dans ce récit bien rythmé, il n’y a pas de temps mort. Le scénariste insiste sur leur l’amitié et leur solidarité. Le tome suivant devrait montrer Nantes à feu et à sang…
Le dessin de Xavier Fourquemin, très expressif, présente des tronches de truands à la limite de la caricature. Mais les traits des enfants vivant dans le quartier du Bouffay, repaire des mendiants et vagabonds, dégagent un véritable charisme. Le dynamisme des planches respecte ce scenario mené tambour battant. On regrette seulement que le dessinateur n’en ait pas profité pour reconstituer plus précisément la ville de Nantes à cette époque. Une seule exception : l’église Sainte-Croix de Nantes, lorsque le groupe d’enfants s’y réfugie. Xavier Fourquemin dessine cette Eglise telle qu’elle était à l’époque, non surmontée par la façade d’un campanile et l’ancien beffroi de la ville ajoutés en 1860 par l’architecte Henri-Théodore Driollet. Les couleurs chaudes d’Amparo Crespo Cardenete conviennent bien à ce récit particulièrement distrayant.
Cette série étant surtout destinée à un jeune public, un dossier pédagogique en fin d’album expose sommairement la Révolution française. Les enfants découvriront ainsi le sort, dans la ville de Nantes, des prêtres qui avaient refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé.
Révolutionnaires !, Tome 1, Les Princes Misère, Tome 2, Le grand désordre de l’an 1, 64 pages chacun, 12,95 euros chacun, Editions Le Lombard.
Kristol Séhec.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Révolutionnaires !, la bande dessinée qui révèle la vie des nantais sous la Révolution.”
Je trouve la « bande annonce » particulièrement moche ! Visages hideux des personnages en particulier. C’est ridicule, même s’il faut comprendre que ce sont les « méchants ».
Pas du tout envie de lire la suite !