Le marché immobilier français a vu le nombre de transactions baisser sensiblement au cours des derniers mois. La fin de l’euphorie des années de crise sanitaire serait notamment liée à l’inflation associée à la rapide augmentation des taux de crédit.
Une baisse des transactions… à relativiser ?
Tandis que les prix de l’immobilier se maintiennent à des niveaux élevés sur le littoral français en cette année 2023 après une forte hausse enregistrée entre 2020 et fin 2022, au plan hexagonal, le marché immobilier connaît une absence d’engouement de la part des acheteurs.
Dans leur dernière note de conjoncture en date du 25 juillet dernier, les Notaires de France ont fait part d’une chute des ventes de logements depuis quelques mois. S’appuyant sur la publication, le magazine Capital affirmait le 26 juillet qu’en mai 2023, « les notaires recensaient ainsi à peine plus d’un million de transactions sur les 12 mois précédents (1,029 million exactement), contre 1,177 million en mai 2022 ». Ce qui correspond à une baisse de 12 % du nombre de ventes alors que le printemps, période traditionnellement propice à l’activité immobilière, n’aura pas permis de rattraper ces mauvais chiffres cette année.
Cette tendance à la morosité du marché immobilier n’est-elle que passagère ou, au contraire, a-t-elle vocation à s’inscrire dans la durée ? S’il est encore trop tôt pour se prononcer, les notaires français ont toutefois identifié plusieurs raisons à ce phénomène, expliquant que « la détérioration des volumes est à relier directement au contexte inflationniste et à la hausse marquée et rapide des taux d’intérêt ».
Pour sa part, le site meilleurtaux.com tend à relativiser cette baisse des ventes en précisant que le nombre de ces dernières « reste toujours élevé ». Aussi, ce nombre « n’a jamais dépassé la barre du million du début des années 2000 jusqu’en 2019 » indique la société de courtage en produits financiers mais se situait « généralement dans une tranche comprise entre 700 000 et 900 000 transactions ». Pas de quoi tomber dans un pessimisme excessif donc, une fois ce rappel effectué.
Immobilier : l’impact de la hausse des taux
Quant aux taux de crédit moyens, ils ont approché la barre des 4 % sur 20 ans au mois de juillet 2023 aux dires des courtiers. En comparaison, ces taux dépassaient à peine les 1 % au début de l’année 2021 pour la même durée de crédit. La conséquence directe de cette hausse est donc, à revenu égal, une perte de pouvoir d’achat pour les emprunteurs. Ces derniers sont alors logiquement plus frileux pour se lancer dans des projets d’achat immobilier.
En face, les vendeurs trouvent plus difficilement de potentiels acquéreurs pour leur bien immobilier mis sur le marché et peuvent être incités à revoir (parfois) leur tarif à la baisse.
Quant à l’autre cause invoquée pour expliquer cette baisse notable du nombre de transactions immobilière en France, à savoir l’inflation, la hausse des prix à la consommation a été forte depuis fin 2021, pour atteindre 6,2 % en France en octobre et novembre 2022 selon l’indice des prix à la consommation (IPC) mesuré par l’Insee. Ce qui faisait dire à la Banque de France dans son bulletin publié au mois de novembre 2022 qu’un « tel niveau d’inflation n’avait pas été observé depuis les années 1980 ».
Selon les derniers chiffres communiqués par l’Insee, l’inflation est restée élevée au cours des cinq premiers mois de l’année 2023, malgré un ralentissement. L’Institut national de la statistique et des études économiques indiquant par ailleurs que, sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 5,1 % en mai 2023.
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