En Flandre, constatant une nouvelle fois l’échec et l’impasse que représente une Belgique fédérale « à bout de souffle », le président du Vlaams Belang appelle à une « partition ordonnée de la Belgique » après les élections fédérales et régionales en juin 2024.
« La dernière fois que ce pays moribond fête son anniversaire »
Le 21 juillet dernier, la Belgique célébrait comme chaque année le jour de sa Fête nationale, 192 ans après le serment prêté par le premier roi des Belges Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha. Une occasion que n’a pas manquée de célébrer, à sa manière, le président du Vlaams Belang, Tom van Grieken, déclarant qu’il n’y avait justement « absolument rien à célébrer aujourd’hui, jour de la fête belge ».
Dans un communiqué, le chef du parti nationaliste flamand a appelé les autres responsables politiques flamands et wallons à « regarder la réalité en face » et à travailler ensemble pour une « partition ordonnée de la Belgique » après les élections fédérales et régionales en juin 2024.
Tom van Grieken estime en effet que la réforme de la Belgique en un État fédéral n’a pas apporté de solutions, déclarant qu’avec « l’avènement de l’État fédéral, les Flamands sont devenus les victimes d’une politique de blocage francophone ».
Er ligt een staat te sterven,⁰Heel zachtjes, zonder pijn.⁰Twee volkeren zullen erven.⁰Ik zal op de uitvaart zijn.⁰
– René de Clercq
De Noodhoorn (1927) pic.twitter.com/sqCdc8oHXG— Tom Van Grieken (@tomvangrieken) July 21, 2023
« Ce pays est à bout de souffle. Tout le monde le sait, mais beaucoup nieront encore cette réalité aujourd’hui. Le mieux que nous puissions espérer, c’est que cette année soit la dernière fois que ce pays moribond fête son anniversaire », a encore affirmé le président du Vlaams Belang, convaincu que la Belgique n’a plus d’avenir.
Pour le bien des Flamands et Wallons, « arrêtons ce mauvais théâtre »
Pour Tom van Grieken, le temps des compromis semble désormais révolu puisqu’il estime qu’« aucune réforme n’est encore possible». Et d’ajouter : « Ce ne sont d’ailleurs pas seulement les Flamands qui en sont victimes, mais aussi les francophones qui, en raison des transferts de plusieurs milliards d’euros de la Flandre vers la Wallonie, mènent une politique économique déconnectée de la réalité et qui leur portera préjudice ».
S’adressant plus particulièrement aux hommes politiques francophones, le président du Vlaams Belang a déclaré : « Pour le bien de nos deux démocraties, arrêtons ce mauvais théâtre. Une énième réforme de l’État ou un confédéralisme irréalisable ne peuvent rien changer à la situation actuelle. La seule chose qui puisse donner aux Flamands et aux francophones les politiques pour lesquelles ils votent sans cesse est une nouvelle formation de l’État. En bons voisins, allons chacun de notre côté, au lieu de rester malheureux dans ce mauvais mariage ».
Par ailleurs, le média Politico Europe rappelait le 21 juillet que la Belgique détient jusqu’à présent le triste record mondial du temps le plus long pour former un gouvernement lors de pourparlers de coalition : plus de 500 jours.
Un plan vers l’indépendance de la Flandre à partir de 2024
Il faut également souligner que les déclarations de Tom van Grieken le jour de la Fête nationale belge, qui pourraient s’apparenter de prime abord à des provocations à l’encontre des adversaires politiques du Vlaams Belang, s’inscrivent en réalité dans une feuille de route préalablement établie vers l’indépendance flamande.
Ce plan vers l’indépendance fut d’ailleurs l’objet même d’un congrès organisé par le Vlaams Belang le 11 juin dernier à Lierre. À cette occasion, la formation nationaliste avait détaillé cette feuille de route à ses membres et sympathisants. Avec l’année 2024 comme tournant majeur.
En guise d’introduction à cette journée, Tom van Grieken avait déjà tenu des propos similaires à l’égard de la Belgique : « Ce pays est structurellement ingouvernable et traverse une crise existentielle. Il suffit de regarder les formations fédérales interminables des dernières décennies, l’incapacité du gouvernement Vivaldi et de ses prédécesseurs à mettre en œuvre les réformes nécessaires, la catastrophe budgétaire de ce pays et les indicateurs socio-économiques pour s’en rendre compte. Toutes les sonnettes d’alarme sont maintenant allumées. Je suis fier que nous puissions présenter ici une feuille de route concrète vers l’indépendance. La Belgique est le problème, la Flandre est la solution », avait-t-il affirmé en préambule.
En Flandre, l’immigration comme argument pour l’indépendance ?
Après les élections de juin 2024, s’il reçoit l’approbation des électeurs flamands, le Vlaams Belang souhaite utiliser une déclaration de souveraineté au Parlement flamand pour entamer des négociations en vue de réaliser la partition tant attendue de la Belgique et de former un nouvel État flamand.
Enfin, en cas de refus de la Wallonie lors de négociations futures pour scinder le pays avec des francophones souhaitant garder la Belgique dans sa forme actuelle, le Parlement flamand, alors tenu par les nationalistes après le scrutin de 2024 (et après expiration d’un délai), déclarerait unilatéralement son indépendance.
Rappelons pour conclure que la question de l’immigration est considérée comme la principale préoccupation des électeurs flamands, selon un sondage récent. Un thème figurant au cœur du programme politique du Vlaams Belang, tandis que la Belgique ne parvient plus à faire face, tant structurellement que financièrement, à l’afflux de clandestins sur son sol…
Crédit photo : Capture Facebook Vlaams Belang (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
7 réponses à “Flandre. Le président du Vlaams Belang souhaite la « partition ordonnée » d’une Belgique « à bout de souffle »”
d’un coté un pays flamand, de l’autre, un pays arabe.
Il est dommage dans mon pays, que pour de stupides raisons linguistiques au départ, des « nationalistes » veulent scinder la Belgique. De plus, il n’est pas certain que la majorité des Flamands veulent cette séparation, nombreux sont ceux qui se sentent « Belges ». Si aujourd’hui, la Flandre paye pour la Wallonie, qui a perdu la majeure partie de ses industries, grâce à la « bonne » politique des socialistes, toujours majoritaires dans cette partie du pays, ils oublient qu’avant les années 60, de très nombreux Flamands ont migré vers la Wallonie pour avoir du travail et de quoi subvenir aux besoins de leurs familles.
Pourquoi les nationalistes Flamands, n’aident-ils pas plutôt les nationalistes Wallons et Bruxellois à arriver au pouvoir, et travailler ensemble pour la bonne marche du pays, socialement, économiquement, civilisationnellement ?
Jean-Pierre Demol, président d’honneur du Mouvement NATION
La Wallonie et son charbon a chauffé le cul des Flamands pendant des décennies.
Certains sont amnésiques !
et Bruxelles ?..
Zat’s ze kouestcheune… Bruxelles, enclavée en pleine Flandre, francophone au centre-ville et néerlandophone à la périphérie. Historiquement, c’est une ville flamande. Jamais la Wallonie ni la Flandre ne voudront lâcher Bruxelles. Ça promet pas mal de soubresauts.
on va voir si « le droit des peuples à disposer d’eux mêmes » est respecté en UE
Ça sent le mondialisme dans tout cela: foutre le bordel par tous les moyens et diviser, diviser, toujours et encore. Les soi-disant partis patriotes ne sont en rien patriotes. Ce sont des mondialistes déguisés. Nous avons les mêmes en France.