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Vivant, Vivants. Lawrence d’Arabie de la capitale bretonne au Mont-Saint-Michel

La France Design Week est l’occasion de fédérer ces deux territoires pour imaginer les synergies d’une oasis qui réinvente des créations gourmandes autour de la pomme et des vergers auxquels était attaché Lawrence d’Arabie dans ses pérégrinations en 1907-1908. Si une première étape périphérique a d’abord pris forme dans le Pays calaisien au cœur de la Communauté de Communes des Vallées de la Braye et l’Anille, le nouveau tour de France de Lawrence d’Arabie multiplie les ouvertures pour remonter le temps. Et raconter le VIVANT et les VIVANTS dans leur multiplicité, thème retenu pour l’édition 2023 de la France Design Week.

Des britanniques ont célébré le centenaire de la tour de France de Lawrence d’Arabie en 2008. Alors pourquoi ne pas imaginer un projet créatif dans les terres historiques des Plantagenêts ? L’idée de départ a pris naissance en Sarthe dans les vergers de Montaillé, à quelques encablures de la capitale mondiale du chausson aux pommes. D’après la légende, en 1630, la châtelaine de Saint-Calais sauva sa ville d’une terrible épidémie en distribuant aux pauvres un brouet de farine et de pommes. En souvenir de ce miracle, le premier dimanche de septembre la ville de Saint-Calais célèbre le chausson aux pommes. Au cours des siècles, cette fête a beaucoup évolué (procession religieuse, corso fleuri, spectacles de rues…), mais elle reste toujours une fête de tradition et de gastronomie. Entre design culinaire et anthropologie de la nature : une expérience en forme de « leçon de choses » ?

Les correspondances écrites par Lawrence d’Arabie à sa mère permettent de retrouver minutieusement plusieurs étapes de son tour de France entrepris alors qu’il était étudiant en archéologie à l’université d’Oxford. Grâce à l’ouvrage Dinan, un colonie anglaise, il est possible de possible de s’attarder sur une lettre en date du 26 août 1907 qui offre un lien entre son passage au Mont-Saint-Michel, ayant séjourné à l’auberge de la Mère Poulard et ses découvertes sur son vélo de course de la vallée de la Rance. Dans ce terroir cidricole dont Pleudihen-sur-Rance est la capitale, il compare la Rance aux rives de la Tamise à Londres ainsi qu’à la rivière Isis empruntée par les courses d’aviron de l’université d’Oxford. A l’instar du circuit Lawrence d’Arabie de Dinard, un circuit de randonnée éponyme pourrait valoriser le secteur du canal d’Ille-et-Rance jusqu’au nord de Rennes et Saint-Grégoire en le reliant au circuit du bout du monde ainsi qu’aux maisons éclusières vers l’écluse des Brosses (résidence temporaire d’artistes). Plus original est la valorisation des vergers cidricoles qui pourrait s’inspirer de l’expérience du Blida développée pour le champagne. À l’origine, les verreries installées aux alentours de Reims fabriquaient des « Blidas», ces petits verres à thé, qu’elles exportaient vers l’Algérie par la ville de Blida pour couvrir l’Afrique et les pays d’Orient.

Aussi, ce verre à thé a été détourné de son usage premier par les Ruinard, les Moët, les Taittinger, ces grandes familles qui ont fait la réputation du champagne à travers le monde. Dans les années 60, le marché s’est effondré et la production invendue s’est retrouvée coincée. Afin de ne pas la gaspiller, les artisans (gobelet) ou vignerons pour le cas de Reims ont choisi de l’adopter. C’est pourquoi en partenariat avec la ferme société d’exploitation agricole de la Chevalerie située à proximité du manoir de Béancé sur la commune de Montaillé (Sarthe), il est proposé d’animer à Rennes, en baie du Mont-Saint-Michel et au Mans des ateliers de dégustation de jus de pommes à l’effigie de Lawrence d’Arabie, aventurier amoureux des pommes avant ses pérégrinations en Orient.

A la suite de chacune de ces séances de dégustation prévues en septembre 2023, il sera organisé un tour de table créatif avec des designers de ces territoire pour mener un travail de prospective autour du thème « Lawrence d’Arabie dans les vergers » et sa contribution à travers les industries créatives et culturelles pour développer de nouvelles créations gourmandes.

Une saga Lawrence d’Arabie dans les vergers pourrait contribuer à montrer l’évolution des productions arboricoles et fruitières au cours des 4 derniers siècles. Plusieurs constats guident cette intention d’associer le design et l’histoire de notre patrimoine alimentaire. En premier lieu, nous vivons de moins en moins au contact de la nature et sa connaissance empirique disparaît. Deuxièmement, la connaissance de la nature est importante mais son expérience (vécue) l’est sûrement plus. Enfin, la crise écologique nécessite de remettre en question nos modes de vie et de pensée, de transmettre des savoirs, d’ouvrir des espaces de réflexion, comme le préconisent les travaux de l’écomusée du pays de Rennes. L’agro-écologie s’appuie sur les apports de la recherche scientifique, mais aussi sur l’histoire des pratiques des sociétés rurales et celle des milieux “naturels anthropisés” (landes, forêts, estives…), ces “Tiers-Paysages” chers au paysagiste Gilles Clément.

Laboratoire des écomusées en Europe, musée de société engagé de surcroît, la France se doit d’éclairer les interrogations et les débats sociétaux en cours sur l’avenir de notre planète et de sa biodiversité. Or, il n’existe pas dans le débat public en France d’espace mêlant histoire, agronomie et écologie. « Vivant, vivants » est le thème de la prochaine France Design Week 2023. Alors quoi de mieux que de remonter le temps et d’inventer une “Halle du vivant” : un espace de création gourmande et d’anthropologie dédié aux relations homme-nature, en relation avec la baie du Mont-Saint-Michel et les travaux de prospective de l’écomusée du pays de Rennes. En somme, offrir une sorte de “Que sais-je” historique pour comprendre l’arboriculture, les terroirs arboricoles et plus globalement cette dynamique du vivant que nous devons réapprendre.

Kevin LOGNONÉ

Illustrations  : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Vivant, Vivants. Lawrence d’Arabie de la capitale bretonne au Mont-Saint-Michel”

  1. Marc ILIOU dit :

    notre capitale ducale bretonne c’est Nantes , Rennes c’est une décision de la France pays colonial

  2. kaélig dit :

    Rennes, capitale de la Bretagne française…Nantes capitale de la Bretagne historique, la vraie.

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