L’inflation, malgré les discours guerriers du gouvernement et la littérature de Bruno le Maire, ne semble pas plus s’arrêter qu’une horde d’émeutiers devant un Lidl à piller ou un bus à bruler. Entreprises comme commerces y répondent comme ils le peuvent… et parfois de façon un peu mesquine.
Par exemple, il existe une carte qui permet de voyager à prix cassé sur le réseau ferroviaire national – une partie des TER et les trains nationaux. Destinée aux grands voyageurs, il s’agit de la carte liberté. Pas donné (400 euros), mais efficace. « Et rentabilisée en deux ou trois allers-retours à Paris, un ou deux dans le Midi », relève Martin, qui la prend depuis plusieurs années, pour voyager entre Brest et Paris principalement, et dans le nord de la France, bien maillé par diverses liaisons TGV.
« Chaque année, en la renouvelant, on avait 100 euros de remise – une mesure commercialement logique, puisqu’on prend cette carte pour l’utiliser, les 100 euros remis sont vite récupérés par la SNCF. L’an dernier, j’avais eu cette remise via les points prime – quand on voyage, on cumule des points, qui peuvent être échangés contre des réductions, des billets gratuits etc. Là aussi, il y a une logique, et autant que ces points servent. Cette année, nada. Pas d’offre via les points prime – il y en avait pour l’abonnement TGV Max et la carte Avantage [50 euros, destinée aux voyageurs occasionnels, ou du week-end] mais pas pour cette carte », s’interroge Martin, qui constate que « la SNCF fait des économies quelque peu mesquines sur ses clients les plus fidèles, ce qui n’a aucun sens ».
Alors, certes, la SNCF la propose 20% de moins en permanence avec le Contrat Pro, et l’a vendue 100 euros de moins du 20 mars au 3 avril dernier. Mais, relève Michelle, navetteuse entre Paris et Orléans, « tout le monde n’est pas dans le cadre du contrat Pro, et la vendre dix jours à 100 euros de moins n’est pas une justification suffisante, à mon humble avis, pour supprimer complètement le geste au renouvellement. Cela reste une somme à sortir, et tout le monde ne l’avait pas, surtout en fin de mois. Il y a trop de trous dans la raquette – je suis justement dans le commerce, et les offres, pour être efficaces, doivent s’adresser à un maximum de publics. Si encore ils faisaient ces ventes de façon récurrente, deux ou trois fois par an à diverses périodes… mais c’était une opération one shot ».
Economie supplémentaire pour la SNCF – cette année, la carte Liberté est imprimée sur une sorte de facturette de 8×12 cm, avec le QR code et les dates de validité. Espérons au moins que le duplicata ne coûte plus 15 euros…
E.L
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Une réponse à “Inflation : économies de bouts de chandelles à la SNCF sur les abonnés”
« La SNCF, c’est possible » (slogan de cette entité qui se veut une entreprise alors qu’elle n’est qu’une administration, années 1990)