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Délinquance : être maire de Nantes n’est pas un métier de tout repos

Johanna Rolland, maire de Nantes (PS), a beaucoup de soucis avec les « quartiers ». Cette femme de « gauche » est donc contrainte d’augmenter les effectifs de la police municipale … avec l’aide de la droite.

Le job de Premier secrétaire déléguée du PS permet à Johanna Rolland d’aller respirer ailleurs et de faire des ronds de jambes à Paris ; car, à Nantes, la situation est difficile. Habilement, dans un entretien accordé à Dimanche Ouest-France, elle n’évoque qu’une partie du problème : le trafic de drogues. « La République doit gagner cette bataille. Bien sûr que la situation est grave », affirme-t-elle. Et d’évoquer les efforts consentis par la Ville de Nantes en matière de sécurité : « En 2020, je m’étais engagée à recruter 70 policiers municipaux. Nous sommes à 62 au moment où l’on se parle ! Et après les événements  de novembre, j’ai  promis le recrutement de 50 policiers supplémentaires d’ici 2026. » (Dimanche Ouest-France, Loire-Atlantique, 4 juin 2023). Mais du côté de l’opposition municipale, on apporte un complément d’information : « Depuis 2014, contrairement à ce que [Johanna Rolland] dit, elle a été dans le déni, en nouant des alliances avec des partis qui refusent toute augmentation d’effectifs de la police municipale. Si ces renforts passent, c’est parce que nous les votons », souligne Julien Bainvel (LR), conseiller municipal (Le Télégramme, samedi 13 mai 2023). Conclusion : la droite nantaise sert à quelque chose…

Dans cette interview où Mme Rolland peut délayer ses bons sentiments, nulle question, nulle explication ne concerne les conséquences directes de ces trafics de stupéfiants : coups de feu, fusillades, blessés, morts. Pourtant chaque mois, des « faits divers » alimentent  la chronique locale. Depuis le 11 mai, un homme a été tué par balles et six autres ont été blessés durant huit épisodes de tirs. « Nantes n’échappe pas à une banalisation des règlements de comptes. Le profil des victimes aide parfois à mieux comprendre : les blessures aux jambes , ce sont des tirs d’intimidation et d’avertissement en visant des charbonneurs, des petits dealers, une main-d’œuvre interchangeable qui tient un rôle modeste ; dans la partie haute du corps, ce sont des tirs d’exécution pour tuer, les victimes sont alors des animateurs de points de deal, des gens impliqués dans le narcobanditisme », note Nicolas Jolibois, directeur départemental de la Sécurité publique de Loire-Atlantique.  Un de ses collègues résume la situation simplement : «  Pas une semaine sans des coups de feu » (Ouest-France, Loire-Atlantique, mardi 30 mai 2023)

C’est plus simple avec une kalashnikov 

L’arrivée d’une compagnie de CRS ne modifie pas l’ambiance du quartier de Malakoff, par exemple.  Mardi 30 mai, une fusillade a lieu rue d’Angleterre : les policiers ramasseront 24 étuis de calibre 7.62, le calibre des kalachnikov. Mais d’autres méthodes apparaissent, c’est le cas, toujours à Malakoff, où un homme de 22 ans est kidnappé,  après avoir été menacé par une arme de poing, mis dans le coffre d’une voiture puis déposé dans un parking. « Il a été roué de coups puis laissé dans le vide sanitaire à proximité », avant que les deux agresseurs ne prennent la fuite (Presse Océan, dimanche 11 juin 2023).

« Pendant des années, [la ville de Nantes] a trusté les premières places des classements des villes où il fait bon vivre, avec son bouillonnement culturel, son esprit entrepreneurial, une place de choix pour étudier…  Mais en quelques mois (…) Nantes a vu son image en prendre un sérieux coup sur la scène nationale et peut-être au-delà (…) La faute incombe essentiellement à une insécurité grandissante nourrie par le trafic de stupéfiants, combinée à une culture des violences urbaines en marge des manifestations contre la réforme des retraites », note Philippe Créhange (Le Télégramme, samedi 13 mai 2023).

Pourtant, Johanna Rolland semble satisfaite : « Nous agissons tous les jours et c’est une bataille dans la durée que nous allons gagner. » Puisqu’on parle beaucoup d’un remaniement ministériel,  Macron devrait la nommer ministre de l’Intérieur… Elle ferait mieux  que Darmanin…

Bernard Morvan

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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3 réponses à “Délinquance : être maire de Nantes n’est pas un métier de tout repos”

  1. Dany dit :

    L’augmentation des effectifs n’est pas la solution..
    C’est évident ! Mais faire appel aux militaires pour effectuer des rafles dans les quartiers de dealers….ça ce serait logique, quand on le veut vraiment! Tout le reste n’est que poudre aux yeux!!

  2. patphil dit :

    ils se contrefichent des citoyens honnêtes qu doivent bosser pour payer des impots

  3. Mentalist dit :

    Impossible de régler quoi que ce soit, car la politique d’accueil de tous les damnés de la terre, a fait que la masse critique est déjà atteinte.
    La créolisation à marche forcée, ainsi que la modification ethno-culturelle transforment cette ville en un « Mayotte sur Loire »

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