C’est la fin de l’année scolaire ! Pour certains, ça va être la fin du chemin de croix. Car, comme chaque année, des charretés d’enseignants du primaire et du secondaire quitteront le métier.
Il y a une paire d’années de cela le département des Pyrénées-Orientales avait enregistré un taux de défection de +850% ! Bon score ! Et ailleurs, ce n’est guère mieux…
Un jour il n’y aura plus personne à se présenter au concours de professeur des écoles. Tout à fait ! Certifié marqué dans le Bescherelle ! Le Coronavirus et son bottin d’emmerdements aura été le dernier clou du cercueil pour la profession. Directeurs qui deviennent dingues à force de recevoir mesures, circulaires, contre-circulaires et mémorandums sur le sujet. Dans les petites écoles de campagne, le dirlo est souvent aussi enseignant et doit se taper le soir avant de pioncer tous ces papelards écrits dans un patois incompréhensible, remettant en cause en permanence des organisations déjà compliquées à l’extrême. Avec le Covid, la bureaucratie de l’Education Nationale est devenue un monstre qui aura réussi à avaler son personnel dans les sous-alinéas de la circulaire 27 sur le protocole à mettre en œuvre pour le lavage des mains des CE2.
Mais le pire reste les parents d’élèves. Everest d’exigence ! Qui « sachent » tous mieux que toi comment faire apprendre les tables de multiplication. Qu’ont 35 bouquins Montessori à la maison et qu’ils vont te montrer comment faut faire. Et puis de toute façon, Enzhhõ est un enfant à haut potentiel, si tu ne l’as pas détecté, c’est vraiment que tu es le roi des corniauds. « J’vaaaaais écriiiiire à l’Inspecteuuuuur ». Jusque-là, le fragile édifice tenait plus ou moins en l’air, mais il y a eu le Covid. Puis la violence. Puis plus rien de précis et tout en même temps.
Car depuis le Covid, les parents, rendus fragiles psychologiquement, déversent désormais quotidiennement leur stress sur les instits. Ah et puis le multi-culturalisme appliqué dans les écoles, c’est beaucoup moins bien que sur les plateaux télé. Enfer ! Avant, nous avions NOS élèves pas trop doués et, pour certains, bien agressifs. Maintenant nous avons les pas trop doués des autres ! Et toute l’agressivité du monde entier, surtout ses contrées les plus exotiques, qui vient se déverser spécialement dans MON école ! Devant MON bureau !
Le Covid…. Samuel Paty… Les lubies parentales… le « pas de vaguisme » de l’administration… les multiples problèmes sociaux-psychologiques dans les familles… les voilées… l’écriture inclusive (réclamée par certains parents !)… les vegans… le ramadan… L’éducation permissivo-bienveillante… les transgenres (dès le CP maintenant !)…les pronoms de Lauraphaël*le…. Clous sur le cercueil ! En titane tout chrome !
Le métier d’instituteur fut un beau métier. Un noble métier, mais c’est fini. Il est d’ailleurs préférable que l’école à la maison se développe et que l’école publique meure. Les parents d’élèves pourront ainsi, mieux que les enseignants, faire apprendre l’algèbre à leurs gamins qui sont tous surdoués, tous « à haut-potentiel », tous précoces. Mais qui, malheureusement, sont tous harcelés à l’école, tous la tête de turc de leur institutrice, tous « adorables à la maison » alors qu’étrangement, en classe ils sont affreux et tétra casse-couilles. Et surtout, chacun pourra appliquer comme bon lui semble les dernières trouvailles en date de l’Education Nationale.
En attendant, moi je démissionne, Yann Vallerie m’a proposé un poste à 10 000 balles par mois pour aller enquêter à Hawaï dans le milieu des Chippendales, bien le boujour !
Anne-Sophie Hamon
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
14 réponses à “Education nationale. Le blues des instituteurs [L’Agora]”
Bonjour Mme Hamon,
Il manque à ce tableau le principal : les collègues. Les collègues de gauche qui ont voté l’arrivée de migrants mais qui se sont défiés comme de la peste d’aller en banlieues pour exercer leur métier. Les collègues qui emmerdent celui qui fait son travail parce qu’elles (oui, ce sont des femmes) ont envie de ronronner et surtout désirent s’occuper en priorité de leurs propres enfants. Les collègues qui sont jalouses si leur collègue masculin a une bonne relation avec les parents (c’est parce que c’est un homme, c’est le patriarcat). Les collègues pour qui le syndicat est un moyen de faire pression sur les salaires à la hausse, ou de se caser au bon endroit, mais de ne surtout pas régler les problèmes politiques qui se posent dans le métier. Les collègues qui veulent être inclusives mais qui excluent celles et ceux qui ne pensent pas comme elles. Les collègues qui protègent leur statut au lieu de faire leur métier, et qui se plaignent après d’avoir des parents qui ne sont pas à la hauteur. Ah et oui, des collègues qui sont les pires parents d’élèves que la terre ait portée, parce qu’enfin, ils peuvent se soulager de toutes leurs frustrations sur un collègue. Et aussi les collègues qui ne participent de manière positive à aucune initiative de l’inspection, parce qu’elles veulent défendre leur pré carré. Les collègues qui sont des fonctionnaires en somme et qui restent dans le métier pour l’argent, parce que vous comprenez, comment ils pourraient vivre en parasite ailleurs que dans l’éducation nationale… snif. Les collègues qui affirment qu’il n’y a pas assez d’hommes dans le métier parce que le métier n’est pas assez correctement payé, tandis qu’ils touchent le double du smic et qu’en dehors des métropoles, c’est le jackpot. Les collègues qui sont donc matérialistes et qui n’ont pas compris que les hommes fuyaient comme de la peste ces cloaques féminisés, avant que les femmes elles-mêmes ne s’en plaignent. Ah oui, et les collègues qui vous voient d’un mauvais oeil parce qu’elles savent qu’en tant qu’homme plutôt au-dessus de la moyenne, vous avez de fortes chances de décrocher à l’inspection la promotion qu’elles convoitent (le patriarcat le retour).
Cordialement.
M.D
Au sujet de votre dernière phrase, je pensai qu’il n’y avait pas de méritocratie dans l’EN, mais c’est vrai que mettre des quotas ou de la discrimination positive n’a pas de sens dans un milieu 90% féminisé. Mère prof pendant 25 ans, partie à la retraite à 50 ans, 90 ans aujourd’hui (Belle carrière…), père effacé dont j’ai appris le CV dernièrement, parti sans le bac arrivé ingénieur, les repas à la table familiale étaient de véritables enfers, constitués par le monologue matriarcal, dont vous avez abordé les sujets. Bien sûr mon père assurait les ressources et le bonheur de ses enfants. Il était là, ma mère était ailleurs, où ? Vous avez oublié les bagarres pour les emplois du temps en début d’année, les hommes étaient cantonnés d’office au mercredi/jeudi et au samedi: c’est normal, discrimination positive oblige…
A quand un sujet sur la Santé ? Mon vieux médecin de famille est parti à 70 ans, 70h par semaine, il connaissait très bien ma famille depuis 30 ans, notamment ma prostate, je suis veuf… Je n’ai jamais vu sa remplaçante, qui est féministe de l’aveu de mon vieux médecin, ça part mal, par contre, j’ai vu la remplaçante de la remplaçante de la remplaçante, etc… je n’ose confier ma prostate à l’une d’elle, différente à chaque fois. C’est très angoissant…
Pas de rapports (Chut!) sur les effets de la féminisation de secteurs entiers de la société.
J’avais lu « Vers la féminisation ? » d’Alain Soral il y a 15 ans, mais il est connoté, parait-il, à relire?
Je précise que le père de ma mère, poilu de la guerre de 14 a été instituteur et dirrcteur d’école communale, hussard de la République, il était droit, juste, intégre…, il fallait filer droit avec lui, et plusieurs fois je suis allé au « piquet » familial pour bêtises reconnues… Avant il y avait des hommes, ça marchait, maintenant il n’y a que des femmes, ça marche pas, pourquoi?
A quand une armée à 80% féminisée ? Les féministes (Femmes ?) se disent pacifistes, qu’est-ce que ça va donner si on envoie l’armée dans les cités ?
J’aime bien Sonia Rolland dans sa série policière, en talon aiguilles décolleté, ça fait rêver ma mère feministe devant sa tv, moi aussi, mais pas pour les mêmes raisons…
Vivement le mur de la réalité…
Je n’ai jamais aimé l’école;mais j’ai le souvenir d’instits,de profs qu’on respectait;à commencer par mes parents,grands-parents qui les respectaient.Quelques années à la communale,et ils savaient écrire et compter.Voir leurs lettres écrites il y a 100 ans.Des paysans,des prolos.
@Gerard Grimardia
Vous avez tout à fait raison. Mon arrière grand-mère Victorine (prénom ancien) a été reçue première à l’épreuve du Certificat d’Etudes Primaires. C’était au tout début du XX ème siècle. Ses lettres, encore intactes, sans la moindre faute grammaticale et lexicale, d’une incroyable limpidité syntaxique, sont le témoignage d’une éducation solide apportée par l’école. Après sa scolarité au primaire, elle n’a jamais fait d’études supérieures. Elle a travaillé avec sa famille à la récolte des patates. L’école actuelle ne forme plus que des ânes, des bœufs et des moutons.
Les enseignants sont devenus les gardiens d’un troupeau brayant, meuglant et bêlant.
« tétra casse-couilles » ça ne pouvait être qu’issu de votre clavier, je range l’expression bien au chaud pour les fâcheux. Merci Madame.
Jolie plume…
Pourquoi croyez-vous que Pap N’Diaye, ministre de l’EN, grand défenseur de l’école républicaine, ait mis ses propres enfants dans une école privée élitiste? Tout simplement pour les soustraire au crétinisme, à la violence, et à l’abrutissement. Pap N’Diaye garantit ainsi à ses rejetons ce qu’il devrait assurer aux autres : l’instruction, la sécurité et l’esprit critique.
L’école est devenue un immonde foutoir qui décourage les meilleures volontés. Les « enseignants par conviction » sont ceux du passé, animés d’une foi véritable pour transmettre la connaissance, qui exerçaient sereinement leur métier, avaient pleine autorité, étaient respectés et même aimés.
Cette époque est révolue. L’immense majorité des enseignants entre désormais dans le métier par défaut car le ticket d’entrée est devenu très accessible et personne ne se bouscule au portillon. Mais combien tombent en dépression ou jettent l’éponge en cours de route ?
Enseigner aujourd’hui, c’est choisir le risque ou plutôt l’assurance d’affronter le langage ordurier, la violence verbale et physique, la lâcheté du « pas de vagues » et les brimades de la hiérarchie. Prendre une solide assurance vie avant d’entrer dans ce métier n’est pas superflu pour garder la tête sur les épaules.
On est loin de l’instituteur des films de Marcel Pagnol où l’on respectait le savoir et la connaissance.
De nos jours nos jeunes sont en admiration devant des footeux et leurs selfies devant leur bagnoles de luxe ou des influenceuses qui émigrent à Dubaï pour éviter le fisc ! Les parents sont souvent incapables d’éduquer 2 ou 3 enfants et ils voudraient que les profs le fasse avec 30 élèves et la mixité ambiante….
A mes yeux, les enseignants sont en partie responsables de la dégradation de leurs conditions de travail et de cette violence qui règne dans les établissements. J’ai eu l’occasion de déjeuner à côté d’une tablée d’enseignants : édifiant de mauvaise éducation, parlant fort, s’exprimant avec cynisme de leurs élèves, banalisant la délinquance …..Bref! Rien pour me faire apprécier davantage cette caste!
@Anne Gestin
Vous parlez sûrement des nouveaux profs dont les compétences sont à prendre avec des pincettes.
Accès à l’université avec un bac poubelle (certains étudiants de faculté non jamais lu un livre à part des BD). Certains arrivent, on ne sait trop comment, à décrocher une deuxième année et au mieux une licence, elle aussi bradée (il n’y a pas que le bac qui s’obtient « les doigts dans le nez »). Aucune formation véritable pour exercer le métier à cause de la pénurie de profs et « un ticket d’entrée » accessible avec la garantie de l’emploi.
Voilà les nouveaux soldats de l’EN qui vont en guerre dans quelque territoire perdu de la République, devant des classes surchargées prêtes à en découdre. Tous les profs ne sont certes pas issus du même moule et les enseignants sérieux et cultivés existent encore (pour combien de temps?). Les professeurs ne sont pas forcément ceux que vous pointez du doigt. Les comportements autour d’une table, avec les plaisanteries mêmes triviales qui peuvent fuser, ne sont pas un indicateur de leur attitude devant une classe. À table et au travail, il y a un temps pour tout, comme au lit !
Si vous cherchez LE responsable de la décadence de l’EN, regardez plutôt du côté du système et demandez-vous pourquoi les décideurs ont laissé, depuis 40 ans, l’école sombrer sûrement et inexorablement dans le chaos le plus total. L’abandon des profs par la hiérarchie, le laxisme et la lâcheté de l’administration sont une des raisons du naufrage. S’y ajoutent le massacre de la connaissance par des programmes inappropriés et l’inaptitude de l’école, dès le primaire, à inculquer aux élèves les savoirs élémentaires. Lire, écrire, calculer, développer l’esprit critique ne sont plus depuis longtemps de priorités.
La formation de crétins par l’EN ne serait-t-elle pas un objectif inavoué ?
quand l’Educ nat se sera effondrée, on pourra reconstruire sainement (écoles hors contrat).
Ah l’Education Nationale ! Je ne sais plus qui disait à propos de la profession : « C’est partir enseigner et renter en saignant » ! Ah ma bonne dame, où est encore le respect !!!
Je me rappelle un article de presse paru dans les années 90 : l’Éducation Nationale se composait de 1,4 million de salariés : 900 000 profs …et 500 000 administratifs. Je ne pense pas que la proportion ait beaucoup évolué en vingt-cinq ans… Bref, la seule solution : les écoles privées, et les écoles privées hors contrat pour les familles qui ont les moyens. Ma femme, longtemps prof dans le privé, voyait arriver des palanquées de gamins mahgrébins, que leurs pères (ouvriers ou employés) envoyaient à l’école catholique pour les protéger de la « racaille » et leur assurer une instruction (pas une éducation, hein : une instruction !) convenable.