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« Tant que le système industriel n’est pas entièrement anéanti, sa destruction doit être l’unique objectif des révolutionnaires ». Theodore Kaczynski, dit « Unabomber », est mort en prison aux Etats-Unis

L’Américain Theodore Kaczynski, dit « Unabomber », a été retrouvé mort dans la prison fédérale de Caroline du Nord où il était incarcéré à perpétuité pour avoir commis entre 1978 et 1995 une série d’attentats, qui ont fait trois morts et vingt-trois blessés, ont annoncé samedi 10 juin des médias américains, citant le Bureau fédéral des prisons (BOP). Il était âgé de 81 ans.

Il a fait l’objet de la chasse à l’homme la plus coûteuse de l’histoire du FBI, ayant aspiré, deux décennies durant, à devenir le « parfait tueur anonyme ». Il est en même temps l’auteur de plusieurs textes et ouvrages.

Sa cause ? Le combat contre les dangers inhérents à la direction prise par le progrès dans une société industrielle et une civilisation technologique, une société qui s’éloignerait de l’humanité et de la liberté humaine pour la majorité sinon pour la totalité de la population. Après des études et une courte carrière de professeur de mathématiques, il décide de se retirer dans la nature et s’installe dans une cabane isolée à Lincoln au Montana. À la suite de la disparition de l’environnement naturel où il réside, il décide de combattre la société technologique et industrielle. Il s’engage dans une campagne d’envoi de colis piégés de manière artisanale à diverses personnes au prétexte qu’elles construisent ou défendent la société technologique. Cette campagne d’attentats dure dix-huit ans, faisant trois morts et 23 blessés avec 16 bombes envoyées. En septembre 1995, il fait publier son manifeste par le Washington Post. Son texte attire l’attention de son frère, qui le dénonce au FBI. Kaczynski est finalement repéré et arrêté le , avant d’être condamné à la prison à perpétuité.

Avant que son identité ne soit connue, le FBI se réfère à lui comme UNABOM (« UNiversity and Airline BOMber »). Plusieurs variantes de ce surnom seront utilisées par les médias : UnabomerUnabomber et UniBomer.

  • Manifeste : l’avenir de la société industrielle, précédé de « Le manifeste d’Unabomber » par Jean-Marie Apostolidès, préface d’Annie Le Brun, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1996
  • La Société industrielle et son avenir, Paris, éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, 1998 (ISBN 2910386074)
  • L’Effondrement du système technologique (écrits complets et autorisés), éditions Xenia, Vevey, Suisse, 2008 (ISBN 9782888920274)
    Dans ce premier ouvrage publié avec la participation de Kaczynski, le « Manifeste » est corrigé et augmenté par l’auteur. Cette édition rassemble plusieurs textes inédits, des lettres et d’autres essais.
  • Le Manifeste de 1971, préfacé et annoté par Jean-Marie Apostolidès, Climats, 2009 (ISBN 978-2-08-122040-9)
  • (en) The Road to Revolution, The Complete Unabomber, Mosaic Press, 2009 (ISBN 978-0889628953)
  • Theodore Kaczynski (trad. de l’anglais), Révolution anti-tech, pourquoi et comment ? [« Anti-Tech Revolution: Why and How »], Éditions Libre,  (1re éd. 2016)

Quelques citations de Theodore Kaczynski :

  • « Il est possible que le contrôle humain sur les machines puisse être maintenu. Dans ce cas, l’homme moyen pourra contrôler certaines machines domestiques, comme sa voiture ou son ordinateur familial, mais le contrôle des grands réseaux de machines sera entre les mains d’une élite très réduite – comme maintenant, mais avec deux différences.
    Du fait du perfectionnement des techniques, l’élite aura un bien plus grand contrôle sur les masses, et comme le travail humain sera devenu inutile, les masses deviendront superflues, un fardeau encombrant pour le système.
    Si l’élite est sans pitié, elle peut simplement décider d’exterminer la plus grande partie de l’humanité. Si elle est humaine, elle peut user de propagande ou de techniques bio-psychologiques pour réduire le taux de natalité, jusqu’à extinction des désoeuvrés, laissant ainsi le monde à l’élite seule. Ou, si l’élite est constituée de libéraux « au coeur tendre », elle peut décider de jouer le rôle du bon berger pour le reste de la population. Elle fera en sorte que les besoins physiques de chacun soient satisfaits, que les enfants soient éduqués dans de bonnes conditions d’hygiène mentale, que tout le monde ait un passe-temps agréable pour pouvoir s’occuper, et que celui qui devienne insatisfait se soumette au « traitement » qui le guérira de sa « maladie ».
    Evidemment, une telle vie sera tellement vide de sens que les gens devront avoir été formatés biologiquement ou psychologiquement pour éradiquer leur besoin de processus de pouvoir ou pour le « sublimer » au travers de quelques activités sans danger. Ces êtres humains standardisés seront peut-être heureux dans une telle société, mais il ne seront certainement pas libres. Ils auront été réduits au rang d’animaux domestiques.
    (…)
    Il serait préférable de jeter aux ordures tout ce système puant et d’en assumer les conséquences. »
  • L’idéologie progressiste est totalitaire. Partout où le progressisme est en position de force, il cherche à envahir le monde recoin de la vie privée et à modeler toute pensée.
  • Dans la société industrielle moderne, la satisfaction des besoins matériels ne requiert qu’un minimum d’efforts. Il suffit de suivre une formation qui dispense un petit savoir-faire technique, puis d’arriver à l’heure au travail et de déployer le peu d’effort nécessaire pour conserve ce travail. Une intelligence moyenne et, par-dessus tout, la soumission : voilà tout ce que la société demande, ensuite de quoi elle prendra soin de vous, depuis le berceau jusqu’à la tombe.
  • L’Histoire est faite par des minorités agissantes et déterminées, non par la majorité, qui a rarement une idée claire et précise de ce qu’elle veut réellement.
  • Les êtres humains ont un besoin (probablement d’ordre biologique) pour quelque chose que nous appellerons le « processus de pouvoir ». Il est apparenté au besoin de pouvoir (qui est bien connu) mais qui n’est pas exactement la même chose. le processus de pouvoir comprend 4 éléments. Parmi les 3 les plus facilement identifiables, nous citerons le but, l’effort et la réalisation du but (tout le monde a besoin de buts dont la réalisation demande des efforts et a besoin de réaliser au moins quelques uns de ces buts). Le quatrième élément est plus difficile à définir et n’est pas nécessaire à tout le monde. Nous appellerons l’autonomie et nous en discuterons plus loin (…) Prenons comme hypothèse le cas d’un homme qui obtiendrait tout ce qu’il veut simplement en le désirant. Cet homme a du pouvoir, mais il va aussi avoir de sérieux problèmes psychologiques. Au début, cela l’amusera beaucoup, mais au fur et à mesure, il finira par s’ennuyer et par être démoralisé. Eventuellement, il peut devenir dépressif, au sens clinique du terme. L’histoire nous montre que les aristocraties sybarites ont fini par devenir décadentes. Ce n’est pas vrai pour les aristocraties combatives qui avaient à se battre pour conserver leur pouvoir. Mais les aristocraties indolentes et bien installées qui n’avaient pas besoin de défendre leurs prérogatives sont souvent devenues blasées, hédonistes, et démoralisées, quant bien même elles détenaient le pouvoir. Ceci montre que le pouvoir n’est pas tout. On doit avoir des buts permettant d’exercer ce pouvoir (..) Tout le monde a des buts ; au moins acquérir le minimum vital : nourriture, eau, de quoi se vêtir et s’abriter. Mais l’aristocratie désœuvrée obtient tout cela sans effort. D’où son ennui et sa démoralisation. (…) L’échec à réaliser des buts importants amène à la mort s’ils concernent des besoins vitaux, et à la frustration s’ils ne mettent pas en danger la vie du sujet. Des échecs graves pour parvenir aux buts d’une vie conduisent au défaitisme, à la faible estime de soi, et à la dépression (…)Ainsi, pour éviter de graves problèmes psychologiques, un être humain a besoin de buts qui nécessitent un effort, et il doit avoir une chance raisonnable d’aboutir à ses fins.
  • Imaginons un alcoolique assis devant un tonneau de vin. Supposons qu’il se dise : « le vin n’est pas mauvais s’il est consommé avec modération. On dit même que de petites quantités de vin sont bonnes pour la santé… ça ne me fera pas de mal d’en boire un petit coup… ». Bien sûr, vous savez ce qui arrive. N’oubliez jamais que vis à vis de la technologie, la race humaine est comme un alcoolique devant un tonneau de vin.
  • Tant que le système industriel n’est pas entièrement anéanti, sa destruction doit être l’unique objectif des révolutionnaires. Tout autre but risquerait de leur faire gaspiller leur énergie et détourner leur attention du but principal.
  • A l’avenir, les systèmes sociaux ne seront pas adaptés aux besoins des hommes, mais, au contraire, les hommes seront adaptés aux besoins du système.
  • Nous affirmons que la technologie est une force sociale bien plus puissante que le désir de liberté. Une sérieuse réserve doit cependant être émise à ce sujet. Au cours des prochaines décennies, le système techno industriel subira de violentes contraintes liées à des problèmes socio-économiques et environnementaux, mais également aux troubles du comportement humain (exclusion, révolte, agressivité, accumulation de problèmes psychologiques et sociaux). Nous espérons que ces contraintes annoncées provoqueront l’effondrement du système ou du moins le fragiliseront suffisamment pour qu’une révolution devienne possible. Si une telle révolution se réalise avec succès, à ce moment et à ce moment là seulement, le désir de liberté se sera montré plus puissant que la technologie.

Crédit photo : DR

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2 réponses à “« Tant que le système industriel n’est pas entièrement anéanti, sa destruction doit être l’unique objectif des révolutionnaires ». Theodore Kaczynski, dit « Unabomber », est mort en prison aux Etats-Unis”

  1. Agriculteurs et éleveurs et si on arrêtait tout ? dit :

    Un crétin total et un tueur complètement dépourvu d’intérêt mais qui aurait sans doute fait partie des élites génocidaires au temps des khmers rouges dont tout ce bric à brac résume bien l’idéologie avec les résultats que l’on connait.

  2. David Garnier-Schott dit :

    Un « crétin » ? … Un tueur irréfléchi oui , mais certainement pas un « crétin » !!!
    Des idiots , des crétins qui jugent d’après des compte-rendus comme celui-ci , des imbéciles , des illettrés .. et .. pas la peine de chercher , le web est leur royaume obscur et leur crédo est « Légion » (Marc 5:9)
    Non , Théo Kaczinsky n’a pas un Q.I de crétin ! … C’est un assassin mais loin d’être un de ces crétins qui pullulent ici-bas dans le web afin de se sentir appartenir au troupeau de moutons .

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