Environ 10% des jeunes français âgés de 16 à 25 ans éprouveraient des « difficultés de lecture », avec des niveaux plus élevés d’illettrisme observés dans les régions d’Outre-Mer et en Seine-Saint-Denis. À l’inverse, la Bretagne historique présente des résultats inférieurs à la moyenne nationale.
Un jeune sur 10 serait « en difficulté de lecture »
Il serait peut-être temps de mesurer l’ampleur du désastre ! Gageons que la note publiée le 6 juin par la DEPP, agence des statistiques du ministère de l’Education nationale, permet de faire bouger les lignes.
En effet, cette étude indique en synthèse qu’une proportion non négligeable de jeunes français éprouve dorénavant des difficultés en matière de lecture et de compréhension écrite. La situation est préoccupante puisqu’environ un Français sur 10 âgé de 16 à 25 ans serait actuellement en situation de « difficulté de lecture ». Plus précisément, la note en question affirme que 11,2% des jeunes de cette tranche d’âge « sont en difficulté dans le domaine de la lecture ».
Pour parvenir à ces conclusions, l’étude du ministère s’est appuyée des tests conduits auprès des 750 000 participants à la Journée Défense et citoyenneté (JDC) en 2022.
Le rapport commence par examiner le niveau de compréhension de l’écrit pour distinguer les jeunes en difficulté de ceux qui ne le sont pas. Près de la moitié d’entre eux peut être considérée comme étant « en situation d’illettrisme ». Ces derniers, toujours selon l’étude, se distinguent principalement par « une compréhension en lecture très faible, voire inexistante ». Les individus qui éprouvent les difficultés les plus extrêmes, et qui représentent 4,9% du total, sont décrits quant à eux par les auteurs de la note comme présentant un « déficit important de vocabulaire ».
Une lecture fluide pour moins des deux tiers des jeunes Français ?
Puis vient la catégorie des jeunes « aux acquis limités », dont la proportion est évaluée à 10 % et qui parviennent à « compenser leurs difficultés pour accéder à un certain niveau de compréhension ». Un public qui sait « mettre en œuvre » la lecture « pour en tirer profit », bien que celle-ci reste pour eux « une activité laborieuse ».
Information rassurante cependant, 78,9% des jeunes évalués lors de la JDC sont définis comme étant des « lecteurs efficaces » dans la note publiée par l’agence des statistiques. Un optimisme à nuancer toutefois : seulement 65,2 % (soit moins des deux tiers) des jeunes ayant participé à la JDC en 2022 ont réussi les trois modules de l’évaluation et possèdent ainsi tous les atouts pour maîtriser la diversité des écrits.
Autre enseignement, l’étude souligne que les problèmes de lecture tendent à diminuer au fur et à mesure que le niveau d’étude des élèves progresse. Elle signale également que les garçons auraient davantage de difficultés que les filles à comprendre un texte, avec respectivement 12,9% et 9,1 % de personnes en difficulté.
Lecture : Outre-mer et Bretagne, deux mondes différents
La publication met également en exergue des différences concernant ces difficultés de lecture en fonction des régions de l’Hexagone. Ce sont les territoires d’Outre-Mer qui présentent les pourcentages les plus élevés d’élèves en difficulté, avec 55,7 % à Mayotte, 51,8 % en Guyane et 30,4 % en Guadeloupe. En métropole, les départements de la Seine Saint-Denis (15,5 %), de la Nièvre (14,5 %) et de l’Yonne (14,4 %) sont particulièrement pointées du doigt par la DEPP.
En Île-de-France, on peut aussi observer le contraste très fort entre la Seine-Saint-Denis et Paris, où seulement 6 % des 16-25 ans rencontreraient des difficultés pour lire. Prudents, les auteurs de l’étude précisent cependant que « les comparaisons entre départements doivent toutefois être maniées avec précaution. En effet, ces résultats ne concernent que des jeunes de nationalité française, ayant participé à la JDC en 2022, cette population pouvant varier sensiblement d’un département à l’autre ».
En revanche, on peut se féliciter des bons résultats présentés par les cinq départements bretons, où seules les Côtes d’Armor ont une proportion de jeunes en difficulté de lecture supérieure à 9 %. Une proportion qui, à l’échelle de la Bretagne historique, demeure inférieure à la moyenne nationale.
En 30 ans, une chute du niveau scolaire
Plus généralement, cette publication du ministère de l’Education nationale permet de rappeler que la chute du niveau scolaire depuis 30 ans n’est pas une illusion mais bien la triste réalité. Une vidéo du média Sunrise publiée en avril 2019, mais plus que jamais d’actualité, avançait déjà à l’époque quelques pistes pour expliquer cette régression alarmante et interrogeait sur la tiers-mondisation de la France.
Peu de temps auparavant, un rapport publié par le ministère de l’Éducation nationale démontrait que le niveau des élèves de CM2 en mathématiques avait baissé en l’espace de 30 ans. Ainsi, tandis qu’en 1987, 90 % des élèves réussissaient leurs additions, ils n’étaient plus que 69 % en 2017. Même constat de régression concernant les soustractions : s’ils étaient 83 % à les maîtriser en 1987, ils n’étaient plus que 55 % en 2017.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Éducation. 11 % des jeunes « en difficulté de lecture » : la France, bientôt un pays d’illettrés ? [Vidéo]”
A quand la privatisation totale de l’enseignement ? ET la fermeture totale du l’Éducation Nationale, premier budget de l’État?
Il faut neutraliser définitivement ces ( ir)responsables !
Les désastres de la méthode globale, le nivellement par le bas ( et pas que les étrangers bien sûr ) cet obsession de l’égalitarisme, le refus d’une sélection, le non redoublement, le lâcher prise sur l’orthographe ( considérée comme has been et réactionnaire ) etc… et on aboutit à vos chiffres d’un pays qui dégringole à tous les niveaux et on continue puisqu’on ne change pas une équipe qui perd !!
ils s’en fichent, être un consommateur suffit, surtout s’il ne se pose pas de question